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Succès historique de la journée de grève générale animée par la CGTP au Portugal contre le plan d’austérité PS/UE : 3 millions de grévistes, la plus grande grève de l’histoire du pays

novembre 2010, par Saint Martin d’Hères

Quand le 30 septembre dernier, la CGTP, syndicat organiquement lié au Parti communiste, appelait seule à la grève générale, elle mettait en avant la mise en échec immédiate des plans du gouvernement, sur une ligne politique conséquente se plaçant au-dessus de l’unité syndicale sur le plus petit dénominateur commun.

Le premier ministre socialiste José Socrates venait de présenter la troisième mouture de son plan d’austérité PEC (Plan de stabilité et de croissance) concerté avec la Commission européenne de son compatriote José Manuel Barroso.

Au programme : une baisse du salaire des fonctionnaires de 5% ; le gel de toutes les pensions ; recul de l’âge de départ à la retraite de 65 à 67 ans ; des coupes dans les allocations sociales ; une augmentation des impôts les plus injustes comme la TVA qui passe de 21 à 23% ; une privatisation entamée (Chemins de fer, Poste) ou achevée (gaz, électricité, télécoms, secteur aérien etc.) des secteurs-clés de l’économie.

Malgré le refus initial de la direction de l’UGT socialiste, la pression de sa base a poussé à contrecœur les dirigeants de l’UGT dans la bataille. Sur les positions d’un syndicat lié au Parti communiste, qui s’est toujours battu pour l’union et le rassemblement, mais par le haut.

Cette unité syndicale est une première depuis la grève générale de 1988.

Deux mois plus tard, le travail sur les lieux de travail dû avant tout aux militants de la CGTP et, plus particulièrement, au travail d’animation et de mobilisation mené par les communistes et relayés par leur journal, Avante, a payé.

La plus grande journée de grève de l’histoire du pays : autant de grévistes... que d’actifs au Portugal lors de la grève historique de 1988

Il ne fait aucun doute que cette journée de grève générale est la plus grande journée de grève de l’histoire du pays.

D’après les deux centrales syndicales, plus de trois des quatre millions de salariés que compte le pays se sont mis en grève, soit un taux global remarquable de 75% de grévistes.

A titre de comparaison, cette grève ne peut que dépasser la grève générale historique de 1988, puisqu’à l’époque le pays comptait autant de salariés qu’il n’y eut ce 24 novembre 2010 de grévistes.

La grève a par ailleurs suivie aussi massivement dans le public que dans le privé, puisque si parmi les grévistes, un million sont salariés du secteur public, les deux autres millions sont des salariés du privé qui ont bravé intimidations et chantages pour exprimer leur colère.

Dans le public, adhésion massive et un pouvoir battu symboliquement dans les transports sur le service minimum

Dans les activités qui constituent le cœur de la fonction publique, l’administration centrale, la santé et l’éducation ont battu des records d’adhésion à la grève. Le secrétaire-général de la Fenprof, branche enseignante sœur de la CGTP, a qualifié la journée de mobilisation « grève la plus massivement suivie de l’histoire du mouvement syndical enseignant », des centaines d’établissements scolaires ayant fermé leurs portes. Dans la santé, des dizaines d’hôpitaux ont atteint des taux de grévistes de 100% tandis que le syndicat des Infirmiers comptabilise 78% de grévistes.

Mais c’est dans le secteur des transports que le succès de la grève est apparu le plus patent.

Tous les ports maritimes et l’immense majorité des ports de pêche étaient fermés ce mercredi. L’intégralité des vols prévus ce 24 novembre (500 vols) ont également été annulés.

Dans le secteur ferroviaire, le pouvoir a essuyé une défaite symbolique majeure sur la question du service minimum. Si à Porto, malgré un taux de 90% de grévistes chez les conducteurs de métro, un service très limité a pu être maintenu ; à Lisbonne, le service était nul sur toutes les lignes.

Pour ce qui est des chemins de fer inter-cités, les niveaux de service minimum n’ont également pas pu être atteints, avec à peine un train sur dix assurés.

Dans le privé, taux de grévistes record avec la classe ouvrière comme force motrice de Renault à Saint-Gobain

Mais c’est dans le privé, secteur où travaillent les deux-tiers des grévistes, que cette grève est réellement historique. Avec un rôle moteur joué par les bastions de l’industrie portugaise, et des taux entre 80 et 100% dans les grandes concentrations du pays, la classe ouvrière portugaise a joué le rôle de force d’entraînement dans cette journée de conflit.

La grève a eu un fort impact dans presque tous les secteurs industriels : dans l’automobile, dans les usines du groupe Auto-europa ainsi que de Renault et de Mitsubishi ; dans la métallurgie, aux Chantiers navals de Viana do Castelo et de Lisbonne, à l’Arsenal d’Alfeite, aux usines des groupes Jado Iberia, Camo et Sacti ; dans le verre, à Saint-Gobain ; dans la céramique, à Atlantis, Cinca et Lusoceram ; mais également dans le textile, dans le secteur agro-alimentaire etc.

Même dans le tertiaire, la grève a été suivie de manière inédite tant dans le secteur bancaire que dans le commerce, en particulier les super et hyper-marchés.

voir le site de nos camarades :

http://www.cgtp.pt/index.php