Le 15 mai marque en Palestine la commémoration des 70 ans de la Nakba. La Nakba (catastrophe en arabe) renvoie à la période de fin 1947 à 1949 qui a vu l’expulsion de 750 000 Palestiniens du territoire qui deviendra l’État d’Israël. Soixante dix ans après la Nakba, processus délibéré et planifié par Israël d’expulsion des Palestiniens de leurs villes, de leurs villages, de leurs terres, rien n’est réglé pour le peuple palestinien. L’État d’Israël continue à nier ses droits et refuse toujours aux réfugiés le droit au retour sur leur terre natale reconnu par la résolution 194 de l’ONU. Il poursuit méthodiquement sa politique de dépossession, de colonisation et d’occupation, ainsi que le maintien de la Bande de Gaza sous un blocus illégal et inhumain.
« C’est ici notre terre, nous ne partirons pas, nous resterons attachés à cette terre de Palestine, nous y poursuivrons notre résistance quelles que soient les mesures de l’occupation ! Nous y poursuivrons notre existence jusqu’à la liberté et l’indépendance, jusqu’à la fin de l’occupation israélienne, jusqu’à l’instauration d’une paix juste et durable dans notre région. »
C’est le message de tout un peuple palestinien, existant en résistant, message adressé au monde entier, et en particulier aux forces de l’occupation israélienne, chaque année. Les Palestiniens qui vivent dans les territoires de 1948, ceux des territoires de 1967, sans oublier ceux de l’exil, montrent par cette commémoration les liens qui les unissent tous.
42 ans plus tard (1976) mais aussi 70 ans plus tard (1948), les forces d’occupation israélienne poursuivent la même répression sanglante contre des Palestiniens qui manifestent pacifique-ment pour marquer leur attachement à leurs racines et à leur histoire, cette histoire profondément marquée par la résistance et l’affrontement à l’occupant qui continue de lui voler ses champs, ses arbres, ses ressources, ses maisons et sa terre.
En dépit de toutes les difficultés, de toutes les souffrances, et en dépit de ce silence d’une communauté internationale officielle complice, en l’absence de condamnation de la France, le peuple palestinien poursuit sa résistance, sous toutes ses formes, afin de vivre libre sur sa terre.
A ce jour, l’Etat d’Israël poursuit l’implantation de colonies, y compris en Cisjordanie très profondément à l’intérieur de la « ligne verte ». On estime à plus de 500 000 les colons en « territoires occupés ».
Au travers de ces colonies, le gouvernement Israélien orchestre le déplacement de populations, ainsi utilisées comme de véritable « boucliers humains », dans le cadre de la politique du « fait accompli », pour justifier par un peuplement « de fait », le refus d’un Etat palestinien viable. Elles servent aussi de prétexte au détournement des ressources en eau, dont le gouvernement israélien prive les palestiniens, pourtant indispensable à leurs besoins en terme de développement économique, mais aussi aux besoins vitaux des populations.
De plus, pour soit-disant se « protéger » de la résistance palestinienne, l’Etat d’Israël a entamé la construction d’un « mur de séparation » de plus de 700 km autour des territoires palestiniens qui suit le cours des bassins aquifères et nappes phréatiques.
Aussi, des milliers de travailleurs passent tous les jours les check points, militairement gardés par les troupes de l’armée d’occupation, afin d’aller travailler dans les colonies pour moins de 100 dollars par mois.
Aujourd’hui, cette répression sanglante nous renvoie au parole d’un grand homme, un communiste emprisonné et torturé dans des geôles impérialistes françaises : Henri Alleg.
Le 9 janvier 2011, Henri Alleg nous faisait l’honneur de venir à Saint-Martin- d’Hères, et à notre question : Que signifie être anticoconialiste aujourd’hui ? Il nous répondait : « L’anticolonialisme, aujourd’hui, c’est le refus de toute réécriture officielle du passé colonial. C’est le combat contre la soumission des peuples au nom d’idées fausses, comme la prétendue supériorité de telle civilisation sur telle autre. Cela implique de se situer sans restriction du côté des peuples qui luttent pour leur liberté. Sans se laisser berner par des arguments fallacieux visant à justifier, au nom des droits de l’homme, des positions de force des anciens propriétaires de la terre coloniale. On ne peut pas exclure de ce combat la lutte des Palestiniens. C’est aussi un problème colonial. »
Communistes, nous avons été, dans le passé, aux côtés du peuple algérien dans sa lutte pour son indépendance, nous sommes, aujourd’hui, aux côtés du peuple palestinien dans sa lutte contre la politique de colonisation et d’apartheid poursuivies par l’État d’Israël , soutenu par les puissances impérialistes, dont la France.
Communistes, nous affirmons que la cause du peuple arabe de Palestine est juste, ses droits sont légitimes ; ils sont inscrits dans les résolutions des nations unies concernant le problème palestinien : droit pour le peuple palestinien de recouvrer les droits dont Israël l’a spolié depuis 1948, retour des réfugiés sur leurs terres et dans leurs foyers, droit du peuple palestinien à disposer de lui-même et de se déterminer librement.
Pour la Paix ! Contre l’impérialisme !
Combattons « notre » impérialisme national et celui de l’union européenne !
Vive l’unité et la fraternité des travailleurs !
Liberté pour Ahed Tamimi, Salah Hamouri, Marwan Barghouti, Georges Ibrahim Abdallah et tous les prisonniers palestiniens !
Pour une Palestine, une et indivisible !
Et comme le disait si justement Nelson Mandela : « Notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens. »