Intervention de Diana Kdouh :
Aujourd’hui, cela fait 100 jours que Salah Hamouri, avocat franco palestinien est détenu arbitrairement et pour la seconde fois par l’Etat Israélien. C’est inadmissible, nous sommes réunis pour protester et pour exiger sa libération et une intervention immédiate de l’Etat français dans ce sens.
Nous lions notre appel pour la libération de Salah Hamouri, à une demande de libération de Marwan Barghouti, de tous les prisonniers politiques palestiniens détenus illégalement dans les geôles israéliennes, ainsi que de Georges Ibrahim Abdallah, communiste libanais, prisonnier politique français depuis 1984 et « libérable » depuis 1999.
Salah Hamouri, avocat franco-palestinien, militant pour les droits des prisonniers et du peuple palestiniens, a été arbitrairement arrêté le 23 août par les autorités israéliennes. Celles-ci n’ont pas donné publiquement de motif à cette détention administrative. Il n’y a eu ni inculpation, ni procès. On se souvient que Salah Hamouri a déjà été détenu injustement 7 années dans les geôles israéliennes.
A nouveau, la mobilisation pour sa libération se développe en Palestine, parmi les progressistes israéliens dont nos camarades du Parti communiste (Maki) et en France où de nombreuses organisations du PCF et du MJCF et associations comme France Palestine Solidarité s’impliquent.
Jusqu’à présent, la justice israélienne invente de nouvelles arguties pour retenir Salah Hamouri en prison et les autorités françaises restent indifférentes à la situation de notre compatriote. Le cas de Salah Hamouri teste le niveau d’alignement des autorités françaises sur la politique oppressive et colonialiste d’Israël. Faisons grandir la protestation en mobilisant l’opinion publique locale, nationale et internationale !
Le combat anti-colonialiste est plus que jamais indispensable !
Dans une lettre de Salah Hamouri adressée à ses avocats, il pose une question essentielle : « Que faisons-nous, pendant que eux (les prisonniers palestiniens) paient le prix de leur lutte ? »
Nous ne pouvons que nous incliner devant le combat de cet homme qui bien qu’emprisonné arbitrairement, se préoccupe, avec une maturité politique qui force le respect, du sort de tous les prisonniers politiques, luttant pour la justice et la liberté de leur peuple : Le peuple, l’Etat palestinien !
En effet, à ce jour, l’Etat d’Israël poursuit l’implantation de colonies, y compris en Cisjordanie très profondément à l’intérieur de la « ligne verte ». On estime à plus de 500 000 les colons en « territoires occupés ».
Au travers de ces colonies, le gouvernement Israélien orchestre le déplacement de populations, ainsi utilisées comme de véritable « boucliers humains », dans le cadre de la politique du « fait accompli », pour justifier par un peuplement « de fait », le refus d’un Etat palestinien viable. Elles servent aussi de prétexte au détournement des ressources en eau, dont le gouvernement israélien prive les palestiniens, pourtant indispensable à leurs besoins en terme de développement économique, mais aussi aux besoins vitaux des populations.
De plus, pour soit-disant se « protéger » de la résistance palestinienne, l’Etat d’Israël a entamé la construction d’un « mur de séparation » de plus de 700 km autour des territoires palestiniens qui suit le cours des bassins aquifères et nappes phréatiques.
Aussi, des milliers de travailleurs passent tous les jours les check points, militairement gardés par les troupes de l’armée d’occupation, afin d’aller travailler dans les colonies pour moins de 100 dollars par mois.
Aujourd’hui, notre action pour la libération de Salah Hamouri et de tous les prisonniers politiques nous renvoie au parole d’un grand homme, un communiste emprisonné lui-aussi dans des geôles impérialistes françaises : Henri Alleg.
Le 9 janvier 2011, Henri Alleg nous faisait l’honneur de venir à Saint-Martin- d’Hères, et à notre question : Que signifie être anticolonialiste aujourd’hui ? Il nous répondait :
« L’anticolonialisme, aujourd’hui, c’est le refus de toute réécriture officielle du passé colonial. C’est le combat contre la soumission des peuples au nom d’idées fausses, comme la prétendue supériorité de telle civilisation sur telle autre. Cela implique de se situer sans restriction du côté des peuples qui luttent pour leur liberté. Sans se laisser berner par des arguments fallacieux visant à justifier, au nom des droits de l’homme, des positions de force des anciens propriétaires de la terre coloniale. On ne peut pas exclure de ce combat la lutte des Palestiniens. C’est aussi un problème colonial. » L’impérialisme est plus que jamais présent dans le monde. Comme l’a dit Lénine : « L’impérialisme, le stade suprême du capitalisme », c’est aujourd’hui !
Communistes, nous avons été, dans le passé, aux côtés du peuple algérien dans sa lutte pour son indépendance, nous sommes, aujourd’hui, aux côtés du peuple palestinien dans sa lutte contre la politique de colonisation et d’apartheid poursuivies par l’État d’Israël , soutenu par les puissances impérialistes, dont la France.
Communistes, nous affirmons que la cause du peuple arabe de Palestine est juste, ses droits sont légitimes ; ils sont inscrits dans les résolutions des nations unies concernant le problème palestinien : droit pour le peuple palestinien de recouvrer les droits dont Israël l’a spolié depuis 1948, retour des réfugiés sur leurs terres et dans leurs foyers, droit du peuple palestinien à disposer de lui-même et de se déterminer librement.
Pour la Paix ! Contre l’impérialisme !
Combattons « notre » impérialisme national et celui de l’union européenne !
Vive l’unité et la fraternité des travailleurs !
Liberté pour Salah Hamouri, Marwan Barghouti et tous les prisonniers palestiniens !
Pour une Palestine, une et indivisible !
Et comme le disait si justement Nelson Mandela :
« Notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens. »