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Pluies diluviennes et catastrophe humaine au Brésil : la spéculation immobilière, le clientélisme et la prédominance de la logique du capital en cause

janvier 2011, par Saint Martin d’Hères

Les événements tragiques des derniers jours dans la région montagneuse de l’État de Rio de Janeiro sont le reflet direct de divers facteurs qui vont de pair. Analyse du Parti communiste brésilien sur la catastrophe dans la région montagneuse de Rio de Janeiro.

Aux effets des changements climatiques en cours, au niveau mondial, s’ajoutent des facteurs tels que les occupations désordonnées des sols sur les collines, le bord des fleuves et lacs et sur d’autres zones à risque dans cette région et dans la majorité des villes brésiliennes.

Sans aucun égard pour les exigences techniques de sécurité, occupations réalisées par des populations à faible revenu, faute d’alternatives, mais aussi par les couches moyennes et supérieures, par la spéculation immobilière.

D’autres facteurs sont ce qu’on appelle l’imperméabilisation du sol urbain, par l’usage généralisé du bitumage des rues et du bétonnage des trottoirs, des places et d’autres lieux publics et l’absence d’études et d’actions préventives.

Ce dernier facteur, combiné au manque de préparation et à la précarité des équipements des organismes de la Défense civile et l’absence totale de concertation entre les gouvernements et les divers organes qui ont la possibilité d’agir en situation d’urgence – comme les Pompiers, les Forces armées, les polices et tant d’autres – révèle la vision court-termiste des politiciens bourgeois, pratiquant l’échange de faveurs contre les voix des électeurs, abandonnant toute perspective de gestion planifiée des villes dans l’intérêt populaire.

Cet ensemble de facteurs a une cause en commun : les intérêts du capital, la nature du système capitaliste.

Patente est la voracité des intérêts des grandes entreprises productives dans l’exploitation des ressources naturelles, tant dans l’utilisation du bois que dans l’élevage du bétail.

Dans les villes, les collines et le bord des cours d’eau sont occupés par des routes publiques et les familles à faible revenu – qui n’ont pas d’autre endroit où aller et doivent être près des centres urbains, où se trouvent, en général, la plupart des emplois et des services sociaux de base comme l’énergie, l’eau, les transports, les postes de santé – et par des habitations pour les couches aux revenus moyens et supérieurs, construites dans le cadre d’opérations de spéculation immobilière.

Enfin, l’absence d’actions préventives, telles que la surveillance du risque et les ouvrages de contrôle des pentes (des technologies sont disponibles pour cela), l’absence de capacité opérationnelle de la Défense civile, l’absence de coordination parmi les organismes concernés (sans aucun plan d’action d’urgence, ce qu’on appelle les « plans d’urgence ») dans ces situations découlent du désintérêt total des gouvernements pour les couches populaires et leurs besoins.

L’absence de planification d’usage des sols, d’expansion des villes avec justes distributions des infrastructures et des services sociaux et urbains, pour tous, trouvent également leur origine dans le désintérêt des gouvernements envers la classe ouvrière.

Il est clair que, en ces moment de douleurs et de souffrances, la tâche immédiate est d’apporter la solidarité, de se retrousser les manches, d’aider les victimes.

Mais une tragédie de ce type démontre clairement que l’usage des sols dans les intérêts du capital, l’occupation des villes au bénéfice des riches, l’absence de participation de la majorité de la population aux décisions politiques ne peuvent pas continuer.

Le Parti communiste brésilien propose aux forces et partis politiques de gauche, aux organisations ouvrières et à tous ceux qui se soucient et luttent pour la justice sociale de s’unir pour discuter et porter la lutte pour le contrôle populaire sur les décisions politiques concernant l’usage des sols urbains, l’offre de services publics et d’infrastructures urbaines, l’organisation de la Défense civile et des autres organismes liés aux actions de prévention des inondations, des glissements de terrain et autres désastres naturels.

Est urgente l’union des forces représentatives de la classe ouvrière visant à l’élaboration d’actions communes dans la perspective de la (re)-construction des villes sur de nouvelles bases :

- plan d’urgence pour répondre aux besoins immédiats des populations touchées par les intempéries,

- accueil des sans-abris, logement social, alimentation, soins médicaux, exemption de taxes et d’impôts,

- formation de conseils populaires pour surveiller l’utilisation des fonds fédéraux dans les communes dévastées par les pluies et l’application des politiques publiques qui vont être adoptées,

- plan à moyen-terme de construction de logements populaires dans des zones sûres et avec des conditions de vie dignes (infrastructures, santé, éducation, transport),

- plan permanent de préservation de l’environnement, en opposition à la logique capitaliste destructrice,

- construction du pouvoir populaire en vue de la démocratie directe dans la prise de décision.

PCB - Parti Communiste Brésilien Comité Régional du Rio de Janeiro – Commission Politique Nationale.

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