Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
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Le KKE à propos des élections anticipées en Grèce, le 20 septembre 2015

novembre 2015, par Saint Martin d’Hères

Déclaration du KKE du 24 août 2015, traduction révisée par MlN pour Solidarité internationale PCF

Le gouvernement SYRIZA-ANEL vient de démissionner entraînant de nouvelles élections législatives anticipées (le 20/09). Comme c’est maintenant avéré, SYRIZA a remporté les élections en janvier 2015 en trompant les travailleurs, en promettant l’abolition des lois antipopulaires adoptées précédemment sous les gouvernements PASOK et ND après les accords (mémorandums) avec les organisations impérialistes (UE, FMI, BCE).

Le KKE avait averti en temps utile que SYRIZA, un parti opportuniste de « gauche » muté en parti social-démocrate, avait été choisi par la bourgeoisie pour gérer la crise et ne pouvait pas suivre une ligne politique favorable au peuple.

Notre parti avait exprimé sa position selon laquelle il ne peut y avoir aucune issue favorable à la classe ouvrière et aux autres couches populaires dans le développement capitaliste, l’UE et l’OTAN.

Comme cela a été démontré en quelques mois de gestion du capitalisme, la « gauche » SYRIZA, qui gouvernait avec le parti nationaliste de « droite » ANEL, non seulement n’a pas aboli les deux mémorandums précédents et la plupart des 400 lois antipopulaires de transposition des gouvernements précédents, mais les a mis en œuvre et a fait voter par le Parlement un troisième accord (mémorandum) encore plus douloureux, signé avec les puissances impérialistes. Cet accord a reçu le soutien des partis bourgeois qui l’ont voté au Parlement : la ND de « droite », le PASOK « social-démocrate », le parti du « centre » POTAMI. Cette accord massacre tous les droits sociaux qui restaient, impose de nouvelles réductions des salaires et des retraites, abolit des droits à la sécurité sociale, impose encore plus de taxes aux couches populaires, favorise la politique de privatisations, etc.

En outre, le gouvernement de « gauche patriotique » a inscrit régulièrement son action durant ces mois dans le cadre de la participation de notre pays aux unions impérialistes de l’OTAN et de l’UE, dans celui de l’ « alliance stratégique » avec les États-Unis. Il a participé à toutes les missions et manœuvres de l’OTAN. Il a organisé des manœuvres même avec Israël. Il a promis une nouvelle base pour les États-Unis et l’OTAN (sur l’île de Karpathos). Il a voté au sein de l’UE pour l’extension et le renforcement de la guerre commerciale contre la Russie, etc.

Il a ainsi été démontré dans les faits que le gouvernement SYRIZA-ANEL est un gouvernement antipopulaire de plus, qui sous des slogans de « gauche » a servi aussi loyalement la bourgeoisie, l’UE et l’OTAN que les gouvernements précédents l’avaient fait. Aujourd’hui les partis du gouvernement SYRIZA/ANEL, utilisant les mêmes arguments que ceux que ND et le PASOK avaient utilisés, défendent le nouvel accord antipopulaire comme le seul moyen de maintenir le pays dans la zone euro et l’UE, ce qu’ils présentent comme la planche de salut pour le peuple. SYRIZA, exactement tout comme les autres partis bourgeois, sème l’illusion dans la classe ouvrière et le peuple que l’UE et le capitalisme peuvent être humanisés alors que les travailleurs continuent à subir les mesures antipopulaires.

Dans le même temps, le système politique bourgeois, pour réfréner et contrôler tout éventuel mouvement radical dans la conscience populaire qui pourrait être suscité par la mise en lumière du rôle de SYRIZA, CONTINUE à fabriquer de nouveaux partis. Ainsi un parti, dénommé « Laiki Enotita » (Unité Populaire) a été constitué par des députés et d’anciens ministres de SYRIZA. Ces gens, qui s’agitaient en tant que « Plateforme de gauche » à l’intérieur de SYRIZA, portent une lourde responsabilité dans la tromperie du peuple. Ils ont participé, jusqu’au grade de ministres, à la mise en œuvre des lois antipopulaires précédentes. Ils ont participé activement à la tentative, dans la période précédente, de laisser croire au peuple qu’il y aurait une solution alternative pour lui à l’intérieur des murs de l’UE, et ont accepté l’accord antipopulaire signé par le gouvernement SYRIZA-ANEL avec la Troïka le 20 février, avec ses 47 pages de propositions de SYRIZA à l’UE etc. Maintenant que les illusions entretenues par SYRIZA se sont effondrées, ces forces font la promotion du retour à la monnaie nationale comme une solution pour le peuple, combinée avec d’autres mesures de gestion du système. Ils servent de rempart à une radicalisation du peuple, en cherchant à le piéger en l’enfermant dans le mode de développement capitaliste.

Dans l’ensemble de cette période, le KKE a constamment mis en lumière le rôle de SYRIZA et des autres partis bourgeois. Il a lutté pour l’abolition des mémorandums et de toutes les mesures antipopulaires, pour empêcher de nouvelles mesures, pour développer la lutte des travailleurs et du peuple en vue de récupérer les acquis perdus et pour la satisfaction de leurs besoins sans perdre de vue la seule alternative qui soit dans l’intérêt de la classe ouvrière et des autres couches populaires :

Le regroupement du mouvement ouvrier et la construction d’une alliance sociale et populaire entre la classe ouvrière, les agriculteurs pauvres, les travailleurs indépendants des villes, les jeunes et les femmes issues des familles des couches populaires en vue de renforcer la lutte antimonopoliste et anticapitaliste pour un renversement réel, la socialisation des monopoles, pour le désengagement de l’UE et de l’OTAN et pour la dénonciation unilatérale de la dette, avec un pouvoir ouvrier et populaire.

Nous menons la lutte suivant cette ligne dans le but de renforcer le KKE dans le mouvement ouvrier et populaire et, au Parlement, en poursuivant résolument la lutte pour les intérêts de la classe ouvrière et sa libération du joug de l’exploitation capitaliste.

KKE, 24 août 2015