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L’Estonie paye son entrée le 1er janvier 2011 dans la zone Euro au prix fort

janvier 2011, par Saint Martin d’Hères

Avec un plan d’austérité draconien et une partie importante de sa population réduite à la misère, la petite République balte d’Estonie adopte la monnaie unique ce 1er janvier 2011.

Prenant prétexte de la crise mondiale, le gouvernement de centre-droite, dirigé par le premier-ministre Andrus Ansip, a imposé le licenciement de milliers de fonctionnaires et une diminution des salaires des travailleurs du secteur public de 10%.

Suivant l’exemple du public, le secteur privé est même allé plus loin en parvenant à réduire en moyenne les salaires de 15%.

Les dépenses publiques ont également été réduites de 20%, en partie au prix d’une diminution du montant des retraites et du recul de l’âge de départ à la retraite de 63 à 65 ans.

Les couches les plus défavorisées ont même eu à supporter l’augmentation de la TVA de 18 à 20%, tandis que les travailleurs ont perdu le peu de sécurité de l’emploi qui leur restait.

En effet, la réforme du droit du Travail a libéralisé les licenciements, devenus sans obligations et gratuits pour le patronat. Toutefois, il ne faut pas s’imaginer que cela a mené à des créations d’emplois.

Au contraire, le chômage a explosé, jusqu’à atteindre les 18% de la population active et, dans les régions russophones, les 25%. Et cela malgré le fait que soit maintenu un salaire minimum de misère qui tourne autour des 245 euros mensuels.

Pour les entreprises, le gouvernement a multiplié les cadeaux, les exonérant dans la pratique du paiement d’impôts sur les bénéfices, puisqu’il leur permet de déduire d’impôts les sommes réinvesties.

Ainsi, le 17ème membre de la zone euro s’enorgueillit de présenter des finances assainies, avec un déficit de seulement 1,7% du PIB et une dette publique de 7,2%, bien que le revers de la médaille soit une économie retombée aux niveaux de 2005 (- 14,1% en 2009) et encore loin d’une véritable reprise.

Voilà pourquoi le sentiment de satisfaction des gouvernants n’est pas partagé par une partie importante de la population, qui voit d’un mauvais œil l’adhésion à la monnaie européenne.

Un sondage publié mi-décembre indique que les près de 1,3 millions d’estoniens sont divisés quant à leur appréciation de l’euro : 49% affirment y être favorables, tandis que 43% le rejettent, craignant de nouvelles augmentations des prix et de plus grandes difficultés pour survivre.

Article d’Avante, hebdomadaire du PC Portugais, numéro du 30 décembre 2011