Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
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Au-delà de l’indignation, la contre-attaque populaire. Solidarité avec le peuple grec !

juillet 2011, par Saint Martin d’Hères

Le peuple grec subit une politique de régression économique et sociale d’une dureté inouïe, inconnue en Europe de l’ouest depuis des décennies.

Coup sur coup, les salaires et les pensions sont amputés, les impôts lourdement augmentés : TVA, taxe sur le chauffage, impôt dès 680 euros de revenu…

Le pays est mis en vente, pour 50 milliards d’euros d’ici 2014. De l’ensemble des services publics aux îles et aux plages susceptibles d’intéresser les multinationales et les grosses fortunes mondiales : tout doit être privatisé.

La protection sociale est démantelée. Pour la jeunesse, la perspective devient l’émigration. Pour le pays, le sous-développement.

L’injustice totale de ces mesures soulève un vent de colère, de puissantes manifestations. En quoi donc les travailleurs, les retraités ou les jeunes sont responsables de la dette publique qui sert de prétexte au pillage du pays ?

La dette provient des intérêts monstrueux versés à la finance, des cadeaux consentis par les gouvernements successifs aux grandes firmes, vidant les caisses de l’Etat, aux dépenses militaires astronomiques etc…

Le capitalisme se montre sans fard, comme les institutions à son service.

Une « troïka » composée de l’Union européenne, la Banque centrale européenne et du FMI exerce un chantage sur le peuple grec. Le gouvernement grec réagit avec docilité, acceptant l’ingérence, le mépris de la souveraineté de son pays.

Il faut dire que les capitalistes grecs détiennent une bonne part de la dette nationale et se réjouissent de la baisse des salaires et des cotisations sociales.

Présenter comme une « aide » l’intervention de l’UE et du FMI est une imposture totale. Outre les sacrifices exigés en contrepartie, cette « aide » correspond à de nouveaux prêts, à des taux juste un peu moins usuraires, gagés sur les autres peuples. On devrait parler d’un nouveau plan d’aide à la finance !

La Grèce ne peut pas payer mais pour les capitalistes européens, le peuple grec doit payer !

Il en va des profits des banques : les banques françaises détiennent 50 milliards d’euros de créances en Grèce, sur lesquelles elles ont déjà gorgé leurs actionnaires de dividendes.

Un défaut de paiement de la Grèce remettrait aussi en cause toutes les politiques d’austérité, de régression, menées dans les autres pays de l’UE et leurs instruments, dont les dettes publiques et l’euro.

« Nous ne laissons pas tomber la Grèce, nous défendons l’euro, c’est notre intérêt à tous » s’exclame l’un des saigneurs de la Grèce, N. Sarkozy. Français, acceptez la casse sociale à notre version, sinon ce sera comme en Grèce menace-t-il !

Plus que jamais, l’heure est à la solidarité entre les peuples face à ses gouvernants nationaux et à l’UE qui coordonne leur politique.

Les adversaires des travailleurs font tout pour les opposer : les peuples du sud seraient des assistés, ceux du nord des égoïstes etc. La réalité, c’est la même politique dans chaque pays.

L’UE, ce n’est vraiment pas la recherche de l’amitié entre les peuples !

La question impérieuse, c’est de commencer à mettre en échec, dans chaque pays, cette politique.

Pas d’illusion, cette rupture nécessaire ne viendra pas d’une alternance électorale. En Grèce comme en Espagne, la « gauche », les socio-démocrates, PASOK et PSOE sont au pouvoir et leur politique reçoit le soutien masqué de la droite. Au FMI, Mme Lagarde, UMP, succède à M. Strauss-Kahn, PS.

Il n’y a pas d’illusion non plus à se faire sur les possibilités d’aménagement, de réorientation à « gauche » de l’UE ou du FMI.

Cette illusion dangereuse réhabilite ces institutions conçues dans l’intérêt exclusif du capital, hors de portée des peuples, alors qu’en France, comme ailleurs, montent plus que jamais la contestation de la légitimité de l’UE, l’exigence du refus de l’application des traités et des directives européennes.

L’euro, qui a fait la preuve de sa nocivité pour les peuples et l’économie, doit être remis en cause en lien avec la remise en cause des dettes publiques et l’exigence de renationalisation démocratique du secteur financier.

« L’indignation » est un sentiment moral, un début de prise de conscience. La révolte est un acte, mais sans perspective.

Le pouvoir en Grèce joue les provocateurs violents pour mieux faire passer son plan.

Le Parti communiste grec, KKE, le mouvement syndical PAME dont ses militants font partie, sonnent l’heure de la riposte, de la contre-attaque populaires.

Leurs organisations sont solides, construites à la base dans les entreprises et les quartiers. Leur projet de société est le socialisme. Les communistes grecs jouent un rôle déterminant dans les mobilisations actuelles.

Communistes français, nous leur apportons tout notre soutien.

Le peuple grec n’a pas à payer !

Il peut refuser le diktat de la « troïka ». La « dette » est illégitime. A terme, il faut inverser la politique au service des profiteurs, imposer une politique de développement du pays.

En France de la même façon. Les travailleurs français n’ont pas à accepter la casse des retraites, le rançonnage au nom de la « dépendance », les privatisations etc.

Solidarité avec le peuple grec !