Il y a 26 ans, un fanatique de l’anticommunisme de la restauration capitaliste, du retour à l’obscurantisme moral venait fêter avec ses complices de l’Union européenne du capital, de l’OTAN, la victoire imminente contre le socialisme en Europe de l’Est. L’actuel président social-démocrate allemand du Parlement européen, Martin Schulz, se souvient, ému, de cette visite et de ce « prélude à l’annus mirabilis* de l’Europe : 1989 » dans le journal du Vatican, l’« Osservatore Romano » daté du 22 novembre.
26 ans plus tard, les peuples sont encore moins enclins à aimer l’Union européenne, identifiée, à juste titre, à la mise en concurrence des travailleurs, au chômage, au développement des inégalités et de la misère, à la perte du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, à la guerre.
Autant dire que la visite du pape François au Parlement de Strasbourg le 25 novembre ne prendra pas le ton arrogant et conquérant du croisé de la CIA Jean-Paul II. Il s’apprête à être plutôt pleurnichard et lénifiant. Son cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin a donné le ton à la radio-télévision vaticane : « Il est très important de travailler pour assurer la formation et l’éducation des jeunes, pour essayer de montrer la validité du projet européen » avant d’en appeler aux « valeurs des pères fondateurs de l’Europe ».
Jean Monnet, le fondé de pouvoir des banques et du grand patronat, agent de la CIA, Robert Schuman, le porte-parole des maîtres de forges qui vota les pleins-pouvoirs à Pétain contre notre patrie, seront-ils bientôt béatifiés ?
Et le cardinal de prêcher pour la charité envers les mères seules, les personnes âgées et les handicapés : « Une attention particulière à leur égard peut être un moyen sûr de relancer le projet européen ». Lénifiant, oui ! Radio Vatican et le cardinal Parolin concluent mieux que nous : « Les 12 étoiles du drapeau européen rappellent celles de la couronne de la Vierge Marie. Ces sont les racines de l’Europe malheureusement tant remises en cause. Ne croyez-vous pas qu’il faudrait les raviver ? – Je pense que oui. Si nous regardons le Traité de Lisbonne, dans son article premier, je pense que sont rappelées un ensemble de valeurs qui sont fondamentalement les valeurs chrétiennes… ».
Un travailleur, un homme chrétien peut être comme tout autre un compagnon de lutte, un des nôtres, communistes. A lui de se débrouiller avec cette hiérarchie hypocrite et révulsante au service de l’inégalité, de l’argent-roi, de l’Europe du capital !
Avec lui, espérons-le, nous combattons et combattrons son sale travail idéologique.