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Voeux PCF SMH - Allocution Diana Kdouh - Dimanche 19 janvier 2025

février 2025, par Saint Martin d’Hères

Au nom du comité de section du PCF de Saint-Martin-d’Hères, Gières, Poisat et Venon, je vous souhaite la bienvenue pour nos vœux de début d’année 2025. Je vous remercie pour votre présence et me permets d’excuser bon nombre de camarades qui n’ont pas pu être présents ce jour. A chacun d’entre vous, nous présentons nos meilleurs vœux, nous souhaitons la santé, la prospérité, le bonheur en cette nouvelle année. A nous tous, nous souhaitons que cette année soit moins difficile que 2024 et les années précédentes. Cela est un combat, notre combat en tant que communistes et militants.

Ces derniers mois n’ont pas vu une amélioration de la situation politique internationale et nationale.

En ce qui concerne la situation politique internationale, je pense d’abord, au Moyen-Orient, notamment à la Palestine, au Liban, à la Syrie. La guerre entre l’OTAN et la Russie en Ukraine qui se poursuit depuis 2014, avec des centaines de milliers de morts et de blessés dans les deux camps, le massacre sinon le génocide du peuple Palestinien, les échanges de coups entre Israël et l’Iran qui ont eu lieu dernièrement, la guerre au Liban, mais aussi au Soudan, dans divers pays africains, ainsi que les nuages de guerre qui s’accumulent dans l’Indopacifique et à Taïwan étaient « précurseurs » de la situation qui vient d’éclater en Syrie où la chute du régime baathiste n’a rien d’anecdotique. Nous pouvons légitimement nous poser cette question : comment le régime d’Assad, au pouvoir depuis 50 ans et soutenu par des pays puissants comme la Russie et l’Iran, a-t-il pu chuter en une semaine ?

La Syrie est une plaque tournante pour le transport de marchandises, de l’énergie et un « point d’appui » aux plans géopolitiques des différentes puissances impérialistes. La Syrie est aussi un pays dans lequel les Russes et les Iraniens ont encore des bases militaires et dont les territoires sont occupés par les Américains, les Turcs et les Israéliens ! C’est un pays que les puissances impérialistes ont réussi à démembrer officieusement depuis une quinzaine d’années, suite à des rivalités intra-impérialistes acharnées… Jusqu’à arriver au renversement du régime d’Assad par les djihadistes, qui servent d’élément de guerre hybride des impérialistes euro-atlantiques en Afghanistan, en Tchétchénie, au Moyen-Orient, etc. depuis des décennies ; et que l’on nous vend aujourd’hui comme des « rebelles et de prétendus « révolutionnaires » que la Turquie et les impérialistes américano-européens appuient.

Le renversement du régime baathiste ne constitue pas une révolution, mais un changement de garde dans la gouvernance du système capitaliste, accompagnée d’un changement des orientations géopolitiques des nouveaux dirigeants. Et le perdant reste le peuple syrien dont les souffrances vont se poursuivre et s’accroître. Nous sommes solidaires du peuple et des communistes syriens dans les nouvelles conditions qui ont été créées.

A l’heure où je fais cette allocution, l’accord de cessez-le-feu (temporaire) entre Israël et le Hamas est rentré en vigueur depuis ce matin. Nous devons accueillir cette information avec soulagement et espoir mais aussi avec une grande vigilance compte tenu des incertitudes sur l’accord lui-même, sur son application effective, sur les perspectives qu’il peut ouvrir.

Mais une question demeure : les populations arabes, musulmanes et chrétiennes d’origine, la population juive peuvent-elles continuer à vivre sous le joug d’un État colonialiste, raciste, qui viole partout la légalité internationale ? La question se pose aussi de pousser le rapport de force sur le mot d’ordre de la création d’un État binational car la solution à deux États ne peut pas rester un objectif tant il est clair qu’elle est refusée par les protagonistes et illusoire.

Pour cela, en même temps que nous exprimons notre pleine solidarité avec la juste lutte du peuple palestinien contre l’occupation israélienne, il est primordial de construire le rapport de force pour faire pression sur l’État israélien, pour que la France sorte de l’accord d’association économique UE/Israël en le dénonçant, en sanctionnant économiquement Israël par la fin des contrats d’échange, le boycott des produits israéliens, dans la même logique que la campagne internationale finalement gagné contre l’Afrique du Sud de l’Apartheid dans les années 80.

A ce propos, à l’appel de l’AFPS mais aussi d’associations européennes de grandes mobilisations pour le soutien à la Palestine et pour la suspension de l’accord d’association UE/Israël sont organisées le weekend prochain dans toute l’Europe. Israël, État criminel doit être mis au ban des nations. Dans l’intérêt de tous les peuples, dont celui du peuple israélien !

De manière globale, les antagonismes entre les puissances impérialistes ne s’arrêtent pas ! Les contradictions du système capitaliste mondialisé conduiront inévitablement à de nouvelles tensions et interventions impérialistes, à de nouvelles guerres pour le partage des matières premières, de l’énergie, des voies de transport de marchandises, des points d’appui géopolitiques et des parts de marché.

Pour la paix et dans le cadre de la solidarité internationaliste, nous devons mener des campagnes de luttes en France, pour :
-  Empêcher l’envoi d’armes, de munitions ou de troupes sur les théâtres des guerres impérialistes en Ukraine et au Moyen-Orient,
-  Le retour en France de tous les soldats déployés dans les OPEX (opérations extérieures),
-  Pour la sortie de la France de l’OTAN et de toute politique militaire intégrée de l’Union européenne du capital,
-  Pour la baisse des crédits militaires qui s’élèvent à 413 milliards d’euros d’ici 2030, au profit des trusts militaro-industriels et la réorientation de cet argent vers les politiques sociales bien mises à mal depuis plus de 40 ans par les gouvernements successifs, notamment l’hôpital, la prise en charge des personnes dépendantes, l’école et la coopération avec les pays moins développés.

Rompre avec l’UE du capital doit être un mot d’ordre que nous devons continuer de porter tant l’UE n’est pas et ne peut pas devenir favorables aux peuples. Ses objectifs sont la concentration et la centralisation du capital, les guerres et les interventions impérialistes, la promotion de la stratégie visant à maximiser le degré d’exploitation de la classe ouvrière, ce qui conduit à la pauvreté, à la misère, à la cherté, à la pauvreté énergétique, au déracinement, à la répression brutale, au fichage et à l’anticommunisme. Et ses directives anti-ouvrières de marchandisation et de privatisation visent à servir la rentabilité des monopoles et à écraser la vie et les droits des travailleurs.

Résister à la logique de guerre en France, au climat de peur, est un acte de solidarité avec les peuples mais c’est aussi, pour notre peuple travailleur, retraité, jeune, une nécessité pour défendre nos conditions de vie, notre liberté dans une période de crise accrue du système capitaliste mondialisé. Il a besoin de la guerre pour régler sa crise globale, piller les travailleurs et peuples du monde, passer à une autre étape d’exploitation et de dictature.

La France n’est malheureusement pas épargnée par les suppressions d’emplois dans différents secteurs comme la chimie, le commerce ou le secteur bancaire. Il s’agit d’au moins 300 000 d’emplois menacés ou supprimés comme à Vencorex à Pont-de-Claix où le mouvement de grève s’est interrompu avant Noël en signant un protocole d’accord de fin de conflit, une « victoire au goût amer » pour les salariés car ils savent qu’ils vont perdre leur emploi même s’ils ont négocié leur indemnité de départ.

Dans ce secteur comme d’autres secteurs industriels, le mot d’ordre de nationalisation des secteurs clés de l’économie dans l’esprit des nationalisations démocratiques de la libération représente une importante amélioration du rapport de force en faveur des salariés et du peuple pour développer ces secteurs, les défendre face à des projets destructeurs du capital, dans le sens de la réponse aux besoins du pays. Et donc pour Vencorex, comme Arcelor Mittal et d’autres qui licencient à tout va à la faveur de la crise du système capitaliste, nous devons porter le mot d’ordre de nationalisations intégrales y compris par voie de réquisition, excluant l’actionnariat privé dans le secteur banquier et financier, les industries métallurgiques et chimiques, le secteur automobile, les industries d’armement sans oublier le secteur énergétique.

D’autres entreprises comme Michelin, Auchan ou Valeo (équipementier automobile) licencient alors qu’elles sont gavées d’aides publiques, ont engrangé des bénéfices et ont versé des dividendes à leurs actionnaires :
- Michelin qui veut fermer ses usines de Cholet et de Vannes et mettre 1254 salariés sur le carreau a reçu 65 millions d’euros au titre du CICE depuis 2013, 42 millions d’euros au titre du CIR en 2023, 12 millions pour cause de chômage partiel, 200 millions d’euros de plan de soutien à l’automobile en 2020, a engrangé 2 milliards d’euros de bénéfices et a versé 1,4 milliard d’euros de dividendes.
- Auchan qui veut fermer une dizaine de points de vente après avoir racheté l’enseigne casino et licencier 2389 salariés, a reçu 50 millions d’euros d’aides publiques, a engrangé 1,5 milliards d’euros de bénéfices et a versé 59 millions d’euros de dividendes.
- Valeo qui veut supprimer entre 900 et 1300 emplois en France a reçu 9,7 millions d’euros d’aides publiques, a engrangé 221 millions d’euros de bénéfices et a versé 118 millions d’euros de dividendes.

Un vrai scandale quand le CICE s’élève à 264 milliards d’euros entre 2014 et 2024, que les aides aux entreprises est estimé à 175 milliards d’euros en 2022, et qu’on fait le lien avec la destruction du droit du travail et la facilitation des licenciements par les lois et ordonnances de 2013, 2016 et 2017.

Cette démonstration de chiffres illustre bien que de l’argent il y en a pour répondre à nos besoins : augmenter les salaires, financer notre sécurité sociale par l’arrêt des exonérations de cotisations sociales, pour nos hôpitaux, pour nos écoles, nos services publics, pour les collectivités locales prisent en étau.

Sur la question des retraites, nous devons répéter sans cesse que le régime n’est pas déficitaire et si déficit il y a, il est fabriqué comme celui de la sécu. Au passage, il est erroné de demander l’abrogation de la dernière réforme alors qu’il faudrait l’abrogation de toutes les réformes pour un retour à une retraite à 60 ans avec 37 annuités, c’est bien suffisant.

La dissolution de l’AN, les censures sont un spectacle de marionnettes et servent de diversions politiciennes par rapport à nos conditions de vie et de travail se dégradent, quand il est de plus en plus difficile de boucler les fins de mois, quand certains n’y arrivent plus, quand d’autres se retrouvent dans l’obligation de devoir choisir entre manger et se soigner, quand d’autres encore ne peuvent plus payer leur loyer, leurs factures… Force est de le répéter, la solution ne viendra pas d’une assemblée qui pratique la même politique depuis plus de 40 ans.

Notre mot d’ordre de donner la priorité aux rassemblements dans les luttes sur des positions de rupture avec le système capitaliste reste plus juste que jamais pour défendre nos conquêtes sociales et en arracher de nouvelles car les droits ne sont jamais donnés, ils sont conquis par la lutte, mais aussi pour reconstruire notre Parti de classe car devenir communiste, hier comme aujourd’hui, n’a rien de naturel, d’héréditaire.

On devient communiste parce que l’on comprend, au contact de collègues, de voisins, que l’action organisée dans la lutte des classes permet d’avancer vers un monde plus juste, un monde meilleur, aussi vers un avantage et une dignité personnels immédiats.

Le PCF, parti de type nouveau, révolutionnaire, qui a placé au centre la lutte des classes et l’organisation politique, sur le lieu de l’exploitation, des travailleurs, qui a fonctionné sur le mode du centralisme démocratique, n’est pas dépassé !

C’est un parti fondamentalement internationaliste qui n’acceptera jamais les diktats de l’impérialisme, qu’il soit américain, allemand, français ou européen.

C’est un parti révolutionnaire dont la perspective est la victoire sur le capitalisme et l’établissement du socialisme.

Il y a des communistes qui entendent continuer, renforcer le Parti communiste né à Tours en 1920 et sur ces bases ! Nous allons le propager.

Plus que jamais, dans la situation que je viens de décrire, notre préoccupation prioritaire est de reconstruire le PCF, parti de classe, marxiste et léniniste.

Chers amis, chers camarades, je vous réitère mes vœux.

Vive le Parti communiste français ! Vive la section de Saint-Martin-d’Hères ! Allons ensemble vers la révolution socialiste !