Ces manœuvres doivent durer environ un mois, jusqu’au 6 août dans le cadre d’un exercice de l’OTAN baptisé « Mousquetaire », lequel s’inscrit dans le cadre plus général de l’opération « Atlantic resolve », déjà décidée du temps du précédent président US Obama. Le but officiel de l’OTAN est de renforcer le flanc ouest de l’Europe et de tester les capacités logistiques notamment de la France.
C’est donc une armada de plusieurs centaines de véhicules (« 500 véhicules, 250 conteneurs et une soixantaine d’hélicoptères : Black Hawk, Apache et Chinook... » ) qui a débarqué le 7 juillet dernier à La Rochelle : les 350 soldats de la 101e brigade d’Hélicoptères sont hébergés dans les bases françaises de Cognac et de Rochefort, dans des locaux privatisés à cet effet. Les troupes américaines sont donc à pied d’œuvre pour débarquer ce matériel en France et l’acheminer peu à peu en Allemagne puis en Europe de l’Est.
Dans le même temps, ces troupes vont procéder à des manœuvres, sur le territoire français, dont le but explicite est de « montrer les muscles » de l’OTAN face à la Russie.
Au terme de ce mois d’exercice, le contingent US rejoindra l’Allemagne puis la Pologne, toujours avec le même objectif, renforcer la présence de l’OTAN à l’ouest de la Russie.
Les rotations d’hélicoptères vont donc se succéder sur le territoire français (les notifications de l’US Army concernent en France les villes de La Rochelle, Cognac, Chateauroux, Metz et Nancy) pour ensuite rejoindre l’Allemagne, la Pologne et la Lettonie .
Dans la logique de l’OTAN, la Russie est toujours désignée comme potentiel ennemi - l’OTAN fonctionnant toujours avec le logiciel issu de la « guerre froide » visant à l’encerclement des pays socialistes (ex-socialistes), communistes ou dirigés par des personnalités ou formations jugés opposés aux intérêts des impérialistes américains. On se souvient de « l’axe du mal » de George W. Bush, dont la fonction visait à tenter de redéfinir un « ennemi », mais cela manquait déjà de cohérence …
Dans un contexte lourd d’affrontements et de périls – y compris au sein de l’OTAN, où on a pu voir tout récemment de graves incidents s’envenimer entre la Turquie et la France au large de la Libye, à propos d’objectifs nébuleux - ces exercices sont de nature à accroître la tension de manière irresponsable avec la Russie sur le territoire européen.
On mesure bien, d’ailleurs, combien tous les discours sur l’autonomie d’une « défense européenne » sont une farce : l’UE est totalement arrimée et subordonnée à l’OTAN et aux Etats-Unis : au-delà des discours, des incohérences et des provocations de Trump, on peut constater dans les faits une vraie continuité des dirigeants US pour mener ces opérations militaires, où l’administration actuelle prolonge des projets antérieurs de l’administration Obama.
Nous communistes, fidèles au combat historique de notre parti pour la paix et le désarmement, affirmons à nouveau avec force, en ce 14 juillet, que la France, doit sortir de l’OTAN et dans un premier temps bien sûr de son commandement militaire intégré. Et de fait, les troupes américaines doivent sortir de notre territoire.
Cela n’a plus de sens pour notre pays de rester arrimé à un impérialisme américain qui est aujourd’hui l’un des principaux dangers pour la paix dans le monde, tant en Amérique latine – où il aggrave son blocus criminel contre Cuba socialiste et contre le Venezuela - qu’au Moyen-Orient ou en Europe de l’Est, où des troupes US sont désormais positionnées aux frontières de la Russie.
Si l’OTAN est aujourd’hui en état de « mort cérébrale » comme le dit et le répète le président Macron depuis des mois et si elle n’a plus de cohérence, à quoi bon y rester ?
Notre pays aurait tout à gagner à retrouver sa pleine souveraineté et sa pleine indépendance, à lutter pour la paix et à porter la voix du désarmement – y compris nucléaire - sur l’échiquier international.
C’est le combat que nous continuons de mener, il est vital pour la planète et pour l’humanité.