Résultat : Centr’Alp sera beaucoup plus qu’un lieu où l’on viendra travailler. Il y aura également « la Centr’Alp Academy » qui assistera les entreprises dans leurs démarches de recrutement, tout en offrant aux salariés du parc « l’opportunité d’étendre leurs compétences par des expériences dans des sociétés partenaires », en fonction bien évidement de la charge de travail et du carnet de commande de chacun.
Caractérisé par un dynamisme sans limites, Centr’Alp sera un véritable incubateur de forces créatives, pour les employeurs. L’état d’esprit Centr’Alp se matérialisera par un maillage qui connectera les salariés, les entreprises, les élus. Tous ces acteurs formeront un véritable tremplin de progrès antisocial et économique pour les plus riches. Le fonctionnement de la zone est clairement supporté par la plus-value absolue et la surexploitation du travail, ses objectifs sont le renforcement de la rentabilité, de la production de biens et services destinés aux hauts revenus et le développement des investissements financiers spéculatifs.
Que souhaite le patronat ?
Dépasser les limites, transgresser les frontières, transgresser les liens, une idéologie qui s’inscrit au sein du mode de production capitaliste. Dans un monde où les entreprises raisonnent à court terme, où leurs décisions économiques sont volatiles où leurs capacités d’anticipation sont réduites en fonction des fluctuations du marché.
Quel que soit le secteur d’activité, l’objectif visé n’est pas la perfection du produit ou l’efficacité du service mais la hausse des indicateurs boursiers. L’injonction à s’engager toujours davantage dans le travail, à faire ses preuves, désamorce toute distance critique, toute volonté de se protéger d’un environnement potentiellement dangereux physiquement et surtout mentalement.
La gestion individualisée des salaires, des carrières et des missions se complète souvent d’un isolement sur le lieu de travail. La réalité humaine du travail nous est masquée par cette solitude organisée.
C’est donc en nous isolant que les employeurs organisent notre compétition.
- Laisser penser que l’autre est prêt à tout.
- Ou que celui-ci ne souffre pas.
- Ou encore que celui-la est plus efficient.
La pression qui s’exerce est rendue insupportable. Jusqu’à ce que cela craque.
Le recours de plus en plus grand aux emplois précaires entrave également la production informelle des savoirs et de l’expérience nécessaire à la connaissance des risques et de leur prévention.
De même, les réorganisations permanentes déstabilisent les salariés et leur font perdre leurs repères, et les rendent, de ce fait, encore plus vulnérables.
S’ajoutent à cela des agressions, plus ou moins assumées, de harcèlement et de diffusion de la peur, qui constituent un terrain propice pour le développement de nombreuses pathologies du travail. Certaines d’entre elles se finissant parfois très dramatiquement. A l’exemple de France Télécom, (trente-cinq suicides en dix-huit mois) ou à constellium sept suicides en quatre ans.
Hélas, la liste et longe il y en a bien d’autres. Je terminerai par une note plus optimiste. Dans les années 2000, le débat public a été animé par de sérieuses réflexions sur la possibilité de lutter contre le chômage en réduisant la durée du travail afin de mieux le répartir. Il n’est, en effet, pas déraisonnable de penser que, compte tenu des gains de productivité et des progrès technologiques, on pourrait travailler moins en travaillant mieux, comme l’atteste l’histoire.
J’affirme qu’être communiste au 21e siècle, c’est une force indispensable pour toutes et tous. Nos valeurs sont loin d’être dépassées, ne nous laissons pas envahir par le fatalisme.
C’est dans la lutte que nous construirons notre avenir.