Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
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Retraites : Pierre Laurent s’aligne sur les 40 annuités de cotisation. Corriger ce qui est, espérons-le, un lapsus. 37,5 annuités pour tous !

juillet 2010, par Saint Martin d’Hères

Invité de l’émission télévisée « Les quatre vérités », sur France 2, le 20 juillet, Pierre Laurent a eu, entre autres propos, cette formule malheureuse, reprise dans l’Huma du lendemain : « se former vingt ans, travailler quarante ans puis passer quinze ou vingt ans de sa vie dans une autre condition sociale que celle de salarié paraît possible et normal ».

« Quarante ans » ? Les positions du PCF pour l’annulation de la loi Balladur-Veil de 1993 et donc notamment le retour aux 37,5 annuités sont-elles tombées lettre morte ? Pierre Laurent a-t-il entériné ce recul fondamental ?

Il est au contraire, à la veille d’une bataille cruciale, d’une grande importance d’être clair et offensif sur cette question.

Un rassemblement majoritaire pour mettre en échec le gouvernement et gagner le retrait du projet de loi Woerth est possible. Le succès de la journée d’action du 24 juin le montre.

La défense de la retraite à 60 ans est au centre de la mobilisation pour défendre le système solidaire par répartition.

Mais elle ne sera rassembleuse et efficace que si les salariés sont convaincus qu’il est possible, pour chacun dans des conditions de carrière normales, de partir à 60 ans avec une retraite acceptable.

La propagande massive des medias au service de l’idéologie dominante s’efforce de montrer le contraire avec les prétextes démographiques et financiers que l’on connaît.

Droite et PS s’entendent sur l’allongement de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein jusqu’à 42 ans, qui rend illusoire pour une grande majorité des salariés un départ à 60 ans.

Mais 40 ans, résultat des défaites dans les batailles de 1993, 2003 et 2007 contre Balladur, Fillon et Bertrand, c’est déjà trop.

L’âge réel moyen d’entrée dans le monde du travail se situe entre 22 et 23 ans avec des écarts importants.

37,5 années de cotisations pour une retraite à taux plein correspondent à un départ moyen à l’âge de 60 ans.

Socialement, c’est une durée de travail, de contribution directe à la production de richesses, dans une vie, qui est déjà fort longue et qui permet de laisser leur place aux plus jeunes (plutôt que le chômage).

Notre système solidaire intergénérationnel de retraite par répartition est basé sur les cotisations sociales dont on ne répétera jamais assez qu’elles constituent la part socialisée du salaire et qu’elles financent de façon vertueuse la Sécurité sociale, sans accumulation financière et profit des parasites financiers (augmenter les salaires, c’est la meilleure taxation des profits !).

Sans les 33 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales patronales, plus ou moins artificiellement « compensées », il n’y aurait, même en ces temps de crise, pas de déficit de la Sécu.

Le retour aux 37,5 annuités pour tous a été estimé en 2003 par le fameux Conseil d’orientation des retraites à 0,3% du PIB à l’horizon 2040, c’est-à-dire seulement un quinzième des besoins de financement… Depuis, le pouvoir et ses alliés prennent bien garde de ne plus demander plus au COR d’évaluer cette hypothèse.

Communistes, nous défendons l’acquis historique de la retraite à 60 ans. Nous défendons le système de retraite par répartition, avec son financement solidaire, dont nos luttes à la Libération et l’un des nôtres, Ambroise Croizat sont à l’origine en France.

Ce système a fait ses preuves. Il est pleinement opérationnel. Il est reconnu par les travailleurs comme légitime et juste. Il faut faire cesser les sabotages dont les gouvernements successifs et leur donneur d’ordre patronal l’ont plombé.

La bataille pour défendre la retraite à 60 ans passe donc prioritairement par la bataille contre l’allongement de la durée de cotisation et le retour aux 37,5 années de cotisation.

Les propositions d’autres sources de financement, plus ou moins illusoires, ne doivent pas faire dévier de la défense du système.

On ne rassemblera pas la majorité des travailleurs sur le plus petit dénominateur commun de la « gauche » avec un PS qui ne cherche qu’une posture pour 2012, mais surtout pas la victoire contre la politique de Sarkozy ici et maintenant.

Le nouveau secrétaire national du PCF doit défendre à la télévision les positions des communistes pour la suppression des dispositions de la loi Balladur de 1993 :

Retraite à 60 ans pour tous, 37,5 années de cotisation maximum !

http://www.dailymotion.com/swf/vide...%

P.-S.

Regardez la video de l’émission !


Pierre Laurent - Secrétaire national du PCF - 07/2010
envoyé par CN-PCF. -