En effet, si la CSG a été condamnée à sa mise en place par les communistes et des syndicalistes parce qu’elle est injuste, il n’en reste pas moins que la CSG représente 20% du budget de la Sécurité Sociale. Actuellement, cette somme est versée directement dans le budget de la Sécurité Sociale, sans arbitrage ni décision politique. Sa fusion avec l’impôt sur le revenu conduira à fiscaliser cette part du budget de la Sécurité Sociale, à la rendre instable et à la soumettre aux décisions politiques annuelles du budget de l’Etat.
A la question fondamentale du débat, à savoir : Comment doit être financée la Sécurité Sociale dans un système capitaliste ?
Communistes, nous répondons que le patronat doit participer majoritairement au financement de la Sécurité Sociale au travers du salaire socialisé tant que nous serons dans un système capitaliste. Nous lui vendons notre force de travail, nous nous usons, parfois nous sommes accidentés ou même tués en travaillant.
Le financement de la Sécurité Sociale par nos salaires socialisés rend légitime notre revendication à gérer nous-même la Sécu (dans l’esprit de sa création) afin de l’affranchir totalement de l’appétit des multinationales d’assurances et des changements politiques.
Depuis sa création, en 1946, par Ambroise Croizat, ministre communiste du Travail et de la Sécurité Sociale (et à qui nous devons également, par l’unité d’action des travailleurs, la retraite par répartition, les comités d’entreprise, la mise en place des conventions collectives, la médecine du travail, la réglementation des heures supplémentaires), le patronat n’a cessé de vouloir s’affranchir du salaire socialisé (« cotisations patronales ») et ainsi amputer le budget de la Sécu de son financement.
De cadeaux fiscaux (CICE) en exonérations de la part patronale du salaire socialisé (évaluées à 40 milliards d’euros par an), nous assistons à un affranchissement quasi-total de la part patronale du salaire socialisé. En fait, le patronat diminue ainsi nos salaires par le biais des exonérations dont il bénéficie. Un salaire net + un salaire socialisé qui baissent c’est un accroissement de notre exploitation.
A cela, il faut rajouter les effets dévastateurs de la loi El Khomri qui va déréglementer le temps de travail, permettre une exploitation plus grande des salariés et accroître les profit du patronat.
Par les annonces du nouveau Président de la République de gouverner par ordonnances, les attaques contre les travailleurs vont s’amplifier. Il annonce par exemple une mesure qui pourrait paraître trompeusement avantageuse pour les travailleurs : la fin de la part salariale du salaire socialisé (cotisation salariale). Cette mesure est très dangereuse.
Premièrement, ne rêvons pas, le patron ne nous versera pas cette part de notre salaire socialisé, il en profitera pour en garder une part ou la totalité dans ses profits.
Deuxièmement, cette part manquera au budget de la Sécurité sociale. Ce trou dans le budget de la Sécu se rajoutant à tout ce que nous venons de démontrer pourrait mettre fin à la Sécurité Sociale !
Nous ne pouvons pas laisser faire, la fin du budget de la Sécurité sociale financé par le salaire socialisé. Nous ne devons pas donner le contrôle de notre santé aux arbitrages annuels politiques qui feront de notre Sécu une « Aide Sociale » réduite à la portion congru. Nous ne pouvons pas laisser faire et livrer notre santé, nos retraites aux multinationales d’assurance pour qui seuls comptent leurs profits, ce n’est pas acceptable.
Communistes, nous appelons à construire et à amplifier les luttes pour défendre nos revendications immédiates, à faire monter et à construire ensemble la lutte pour la Défense de NOTRE Sécurité Sociale et de son FINANCEMENT !
Nous affirmons que, plus que jamais, la montée des luttes et leurs convergences par l’unité d’action des travailleurs pour des revendications immédiates portent les perspectives de rupture politique et le rapport de force favorables aux travailleurs !