En cette période de crise du système capitaliste, qui se décline sur tous les plans : sanitaire, économique et social, je tenais au nom du groupe communiste et apparentés, à remercier, à saluer, le travail de nos agents, qui ont agi et agissent au quotidien, pour le service public au bénéfice des martinérois.
A travers la mise en œuvre de nos politiques sociales, culturelles ou encore éducatives, dans la continuité du précédent mandat, nous tentons de réduire les inégalités à notre échelle de compétences.
Dans cette période de crise du système sanitaire, où l’exploitation du Covid permet de tout précipiter, en particulier sur le plan économique, avec la réalité et la perspective d’une explosion du chômage, de baisse de revenus, de dégradation des conditions de travail et de vies des travailleurs, de rétablir un taux de profit des entreprises, de dévaloriser la monnaie, d’imposer des privations de libertés fondamentales inconnues en Europe en temps de paix.
Lors du mandat 2014-2020, les gouvernements successifs de Hollande et de Macron, s’étaient servi de l’argument de la « contribution des collectivités à la réduction de la dépense publique », au nom, du traité européen de Maastricht et sa « règle d’or » de 3% de déficit public, afin de diminuer de façon drastique, les dotations aux collectivités, attribuées en compensation à des charges transférées ou des réformes fiscales.
La refonte de la fiscalité et la transformation des taxes communales en dotations (par exemple : la taxe d’habitation ou la taxe sur la consommation finale d’électricité) viennent rompre le lien direct entre l’habitant et l’impôt local, finançant le service public de la commune, principe d’indépendance de la gestion communale. C’est d’autant plus vrai pour les départements. C’est inquiétant, sachant que ces dotations pourront servir de variables d’ajustement , être revues à la baisse, pour garantir des économies à l’État, dans le contexte que l’on connaît, et une mise sous tutelle des collectivités, alors que les communes ont besoins de moyens. Ce contexte du budget 2021 a été rappelé par l’adjoint aux finances.
Un petit mot au sujet de la taxe sur la consommation finale d’électricité, longtemps décriée par l’opposition. Je ne vous ai pas entendu décrier d’autres taxes dont la plus injuste, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Je ne vous ai pas entendu, non plus, sur la volonté du gouvernement d’éclater EDF avec le plan Hercule, ni sur la fin des tarifs réglementés pour une ouverture à la concurrence, comme en Allemagne, où les prix continuent d’augmenter, et où le kilowatt heure est vendu 77% plus cher qu’en France.
EDF à l’instar de GDF sont des industries électriques et gazières nationalisées à la Libération par un électricien de profession, syndicaliste et ministre communiste du nom de Marcel Paul.
De même, les gouvernements successifs opposaient, à chaque revendication des travailleurs, la sacro-sainte « règle d’or » des 3%. Pourtant, aujourd’hui, comme lors de la crise capitaliste de 2008, cette règle est écartée d’un revers de main, en déversant des milliards, à coup d’emprunts d’état, au profit du grand patronat.
Aussi, le gouvernement a pris des mesures anti-sociales et antiéconomiques au nom du Covid, et en premier lieu le confinement. Si le capitalisme et ses grandes puissances cherchaient à sauver des vies, ça se saurait. En France, la situation des Ehpad se dégrade encore et, après 6 mois, il y a encore moins de lits de réanimation qu’avant l’épidémie.
Cette période permet de mesurer, aussi, 30 années de casse de l’hôpital public et de la sécurité sociale, conquise par les travailleurs à la Libération. Elle a été mise en place par un métallurgiste, syndicaliste et ministre communiste, du nom d’Ambroise Croizat et financée par les cotisations sociales salariales et patronales, autrement dit le salaire socialisé, dont le patronat est aujourd’hui quasiment exonéré.
Au conseil municipal du mois de septembre, Monsieur Colas-Roy, député macroniste de l’Isère, se faisait le héraut du « Ségur de la Santé », en défendant la prime de 183 euros pour les agents hospitaliers, qui ne rattrape cependant pas la perte du pouvoir d’achat depuis 10 ans. Derrière cette concession sur les rémunérations, le « Ségur de la santé », pour les agents, se traduit par l’annualisation du temps de travail, la réduction du temps de repos quotidien de 12 à 11 heures, le recours accru aux heures supplémentaires, aux contractuels et la précarisation croissante des agents. Le gouvernement entend parachever les Lois Bachelot-Touraine-Buzyn de casse de l’hôpital et du statut de la fonction publique hospitalière.
Le lien avec le statut de la fonction publique territoriale est évident. Ce statut a été mis en place en 1946, par un ouvrier de profession et également ministre communiste, du nom de Maurice Thorez. Il prévoit la rémunération des agents suivant la valeur d’un point d’indice. Depuis 10 ans, il n’a évolué que de 1,2%. Depuis 20 ans, la perte du pouvoir d’achat s’élève à 18%. Une prime est un complément de salaire, pas le salaire en lui-même. Et, aujourd’hui, ce statut est attaqué de manière accélérée.
Pour les écolos-libéraux, il faudrait que SMH soit une ville dortoir. Pas de pôle de vie et d’attractivité, je parle bien sûr de Neyrpic, pas de cinéma alors que les martinérois et les étudiants du domaine universitaire en sont en attente.
Il faudrait aussi faire la métropole à marche forcée qui casse nos services publics de proximité, à l’instar de l’Europe des régions ou l’Europe supranationale qui casse nos services publics nationalisés pour mieux les privatiser, et à laquelle vous êtes inféodés : ce qui n’est ni écologique, ni social et encore moins démocratique.
A l’opposé, nous sommes pour une coopération choisie, mutuellement avantageuse entre les communes comme entre les nations. Nous militons pour le maintien et le développement de nos services municipaux, pour la remunicipalisation des services transférés comme la renationalisation de nos services publics et pour des emplois statutaires dans l’objectif de répondre au plus près des besoins des usagers.
Les écolos-libéraux s’insèrent aussi très bien dans la campagne de l’idéologie dominante pour agiter le spectre d’une apocalypse climatique, arriver à nous faire payer le poids des déchets du système capitaliste, l’air qu’on respire, le vent qui souffle, et le plus cher possible l’eau et l’électricité… Ces conceptions sont à mille lieues de nos objectifs d’amélioration du cadre de vie, de prévention des risques naturels, de gestion optimale des ressources naturelles.
Pour en venir au budget communal de 2021, présenté ce soir par mon camarade, il met en évidence notre attachement et notre engagement à améliorer la qualité des services publics au bénéfice des habitants.
Quelques éléments du budget :
Tout d’abord, notre engagement dans plusieurs projets culturels importants et structurants tels que : la réhabilitation du conservatoire Erick Satie, la valorisation du projet mon Ciné, la modernisation de l’Heure Bleue et la création d’une artothèque à l’Espace Jules Vallès (dispositif de prêts gratuits d’œuvres d’art).
Nous réaffirmons également notre politique d’action sociale et de solidarité avec une subvention de 2,8 millions d’euros au CCAS.
Nous poursuivons la mise en œuvre des orientations du PLH 2017 – 2022 dans le cadre de la politique logement.
Avec plus de 60% des enfants scolarisés mangeant à la cantine et avec une hausse des effectifs, il s’agira de moderniser et renouveler les équipements et le matériel de la cuisine centrale.
Nous faisons également évoluer notre politique en direction de la jeunesse avec deux orientations qui marquent le budget 2021 : l’animation de proximité en direction de la jeunesse et un fonds de soutien associatif aux projets jeunesse qui vise à revitaliser la dynamique du tissus associatif martinérois.
Par ailleurs, la ville continue de consacrer 42% de son budget en direction de l’émancipation.
Nous continuons aussi d’accompagner les jeunes dans leurs pratiques sportives via les bons sports martinérois.
Nous poursuivons également nos actions de promotion et d’éducation à la santé en lien avec la lutte contre les inégalités d’accès à la santé sur tout le territoire.
Du côté des investissements :
La ville poursuit ses engagements en matière de développement urbain, d’aménagement de la ville pour améliorer le cadre de vie, favoriser l’accès pour tous au service public et maintenir le patrimoine de qualité.
Dans le cadre du schéma directeur des établissement scolaires, la ville continue à investir dans la reconstruction et la rénovation des groupes scolaires, Paul Vaillant-Couturier, Joliot-Curie, Paul Langevin et Gabriel Péri.
La ville poursuit également le déploiement des outils numériques envers la population en complémentarité de l’accueil du public.
Pour conclure, par le budget 2021, et dans la continuité du mandat précédent, Saint-Martin-d’Hères continue sa politique volontariste, engagée, de résistance et dynamique au service des martinérois.
Permettez-moi, avant de rendre la parole, d’exprimer deux fiertés en tant que communiste élue :
La première est que dans quelques jours, nous fêterons les 100 ans du PCF, créé en 1920, au congrès de Tours en rupture avec la sociale-démocratie.
La deuxième est que toute la politique et en particulier la politique éducative et sociale de cette ville, à direction communiste depuis 75 ans, est exemplaire, même dans cette période de restrictions budgétaires et réglementaires.
Nous voterons pour le budget.