Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
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Contre la monnaie unique, le PCF avait raison. Il doit à nouveau avoir raison !

mai 2010, par Saint Martin d’Hères

En 1996, notre parti, le PCF, lançait une vaste campagne de pétition pour un référendum sur la monnaie unique. Nous étions dans la foulée de la campagne qui avait amené le NON à 49% à Maastricht en 1992.

Nos arguments contre la monnaie unique, contre l’UE du capital correspondaient à la colère populaire contre la politique de Juppé.

Dans cette campagne, nous étions bien loin d’être isolés des travailleurs, comme en témoignaient les centaines de milliers de signatures recueillies, même si nous étions très loin du reste de la « gauche ».

L’obscur Mélenchon, par exemple, venait d’être le porte-parole du oui à Maastricht sous les ors du Sénat où son parti l’avait confortablement installé. Quelques concessions commençaient à être faites à l’idéologie dominante à « gauche », dont certaines professions de foi « euroconstructives » en vue des « forums » de la « gauche ».

Mais sur le principal, le rejet de l’Europe supranationale du capital, nous ne transigions pas, de bas en haut du Parti.

Ainsi Pierre Zarka sous-titrait son édito de l’Huma dimanche du 30 janvier 1997 :« Rien de positif ne se construira en Europe si la souveraineté de chaque peuple, fondement de la démocratie, est sapée ».

Puis il y eut la dissolution, l’avènement de la gauche plurielle qui précipitèrent la mutation, l’abandon des positions fondamentales du PCF par sa direction. Dès le 16 juin 1997, Jospin apportait avec Chirac la signature de la France au funeste traité d’Amsterdam qu’il refusa bien sûr de faire ratifier par référendum.

La direction du PCF, soumise, interrompit la campagne des militants. Le 18 janvier 1998, eut lieu la dernière manifestation, beaucoup plus ample que la direction du parti ne l’avait prévue, à République (ils n’avaient annoncé qu’un petit rassemblement à la Préfecture de police et nous dûmes défiler, à 20000, en rond autour de la place). Puis plus rien, sinon l’élaboration peu à peu d’une ligne de soumission au cadre européen, maintenant définie par le PGE.

Toute l’actualité nous montre qu’il est temps de revenir à nos positions. Les ravages, le saccage des acquis sociaux et économiques des pays d’Europe avec l’UE et l’euro se vérifient tous les jours, en Grèce de façon aiguë, mais aussi dans tous les autres pays.

Les économistes de droite sont incapables de dire ce que l’euro aurait pu apporter aux peuples.

En quoi l’euro aurait-il protégé nos pays des crises, du chômage de masse, de la désindustrialisation, de la spéculation ? En rien, au contraire puisque cette monnaie a été créée dans l’intérêt des financiers, des délocaliseurs, contre les démocraties nationales.

C’est le moment pour nous, communistes, plus que jamais, après la campagne du référendum de 2005 où nous avons vu combien toute l’action du PCF contre l’Europe du capital depuis les années 50 était encore prégnante, de reprendre nos positions, de les défendre, de combattre notamment l’euro, cette monnaie unique conçue pour le capital mondialisé, pour piller nos économies, détruire nos acquis sociaux.

Assez de l’euro ! Qu’une monnaie commune et le retour de monnaies nationales le remplacent !

Pour ceux que ces objectifs pourraient effrayer, nous reproduisons des extraits d’articles de notre presse dans les années 1992/1997. Ils sont d’une telle actualité. Soyons révolutionnaires ! Combattons l’UE et l’euro !

« Tout le système est donc conçu pour mettre les travailleurs européens en concurrence entre eux, pour briser les protections que les structures sociales de chaque pays peuvent opposer au libre jeu de la loi de la rentabilité. Il est par nature porteur d’une tendance à la hausse du chômage. Et c’est dans une Europe ainsi verrouillée par la disparition des monnaies nationales, enchaînée aux exigences des marchés internationaux, qu’on espère pouvoir s’en remettre à un hypothétique « gouvernement économique européen » pour faire une politique favorable à l’emploi ? » (Michel Manaille, collaborateur de la section économique du CN du PCF – Les Cahiers du communisme – mars 1996).

« La monnaie unique, avec la banque centrale européenne, constituerait l’élément essentiel d’un système de domination à travers lequel les marchés financiers pourraient imposer à chaque pays européen sa politique économique et sociale. … Dans ces conditions, on comprend le caractère illusoire des déclarations des dirigeants socialistes affirmant que rien n’est plus urgent que d’ajouter à Maastricht un volet social… » (Pierre Zarka – Humanité dimanche – 21 mars 1996).

« Les pays qui connaissent des retards de développement (Espagne, Grèce, Irlande, Portugal) seront encore plus durement touchés par l’application des contraintes de l’Union économique et monétaire qui s’apparentent aux politiques d’ajustement structurel menées par le FMI dans les pays en voie de développement et plus récemment dans les pays de l’Est. » (Jean-Paul Le Marec – collaborateur du groupe « coalition des gauches » au Parlement européen – Cahiers du communisme – juin 1992).

« La liquidation des monnaies nationales, loin de favoriser le rapprochement des peuples, contribuera à les opposer » (Pierre Ivorra – Humanité Dimanche du 30 janvier 1996).

« Le PCF propose de forger un outil monétaire pour cette solidarité. Il s’agirait de transformer la monnaie commune actuelle, l’ECU, en un véritable instrument de coopération. Les monnaies nationales seraient maintenues. Les taux de change entre elles pourraient varier. L’ECU aurait une double dimension. Il y aurait un ECU courant qui pourrait être utilisé par les Etats et les entreprises. Il serait constitué d’un panier de monnaies des Etats participants mais dans lequel le poids du mark et de la zone mark serait réduit. Un ECU de référence servirait d’étalon à la place du dollar… » (« L’Europe, les pièces du dossier, numéro spécial de l’Huma dimanche du 21 mars 1996).

« Jamais un grand peuple comme le nôtre ne sera un peuple d’esclaves » (Maurice Thorez, Jacques Duclos, appel au peuple de France, 10 juillet 1940).