Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
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Conférence régionale Rhône-Alpes : intervention des délégués de la section de Saint-Martin d’Hères

Régionales 2009

novembre 2009, par Saint Martin d’Hères

Si l’on veut battre la droite, il faut s’opposer à toute politique de droite d’où qu’elle vienne. Les délégués demandent des listes de rassemblement présentées par le Parti Communiste Français, relayant l’exigence de rupture politique exprimée dans les luttes !

D’abord, je déplore les conditions peu démocratiques dans lesquelles la consultation des communistes est organisée dans le Parti.
Les communistes ont disposé d’à peine quelques jours pour prendre connaissance de « l’offre politique » du CN et se prononcer sur elle dans les sections. Autant dire que l’immense majorité sera tenue à l’écart.

Le mode de désignation des délégués à cette la Conférence régionale a relevé de la cooptation par les directions départementales. Seules 13 sections sont représentés sur 24 en Isère, et ce sans aucun lien avec leurs nombres d’adhérents cotisants.

Pour ceux qui ont pu les lire, le texte « d’offre politique » et le rapport de MG. Buffet ne fournissent pas, au-delà de phrases vagues ou creuses, de bases réelles, notamment en termes de bilan et de contenu, à la réflexion des communistes.

J’attire l’attention, que tel que « l’offre » politique le conçoit, les communistes ne pourront pas se prononcer sur la tête de liste de la liste soutenue par le PCF, ni même savoir comment elle sera désignée, tout cela revenant aux tractations futures avec le PG.

De même, les communistes risquent d’être empêchés de se prononcer pour un choix pourtant naturel : une liste de rassemblement présentée par la PCF relayant l’exigence de rupture politique exprimée dans les luttes.

Devant l’absence de stratégie nationale et tous types d’arrangements opportunistes à géométrie variable sont possible selon les régions. Créant ainsi une grande confusion tant chez les communistes que chez les électeurs.

Confusion à l’image de ce qui s’est déjà produit aux conférences régionales déjà tenues : d’un coté l’Auvergne, Corse, Franche-Comté, et Alpes Côte d’Azur ont décidé à une large majorité de suivre l’offre national, Haute Normadie et Basse Normadie moins unanime suivent l’offre, le Front de gauche passe juste en Pays de Loire ; d’un autre coté le Poitou Charente, fief de Ségolène Royal, la conférence régionale a opté d’une courte majorité pour une alliance avec le PS dès le premier tour.

Aucune rupture politique n’est possible en restant à la remorque du PS dans les institutions, nationalement comme régionalement.

Le constat, mis en évidence par la complicité du PS dans la ratification du Traité de Lisbonne en 2008, demeure.

Ses orientations ne portent pas de rupture sur le fond avec la politique au service du patronat et du capital. Son absence d’opposition (plan d’aide aux banques, loi Bachelot, loi LRU…) ou son opposition tronquée (acceptation des directives de concurrence par exemple sur La Poste) aux contre-réformes les plus graves du gouvernement le montrent.

Cette analyse doit nous amener à nous prononcer contre une alliance électorale avec le PS (et les Verts) et la présence de candidats du PCF sur une liste au 1er tour.

Si l’on veut battre la droite, il faut s’opposer à toute politique de droite d’où qu’elle vienne.

Contre la poursuite de l’effacement du PCF et de ses positions avec la ligne du « Front de gauche »

Refusons la poursuite de cette stratégie du « Front de gauche » au plan régional ou au plan national comme l’offre politique du CN le propose unilatéralement.

Le « Front de gauche » ne représente pas une émancipation vis-à-vis de la social-démocratie. Au contraire.

Mélenchon est un social-démocrate. « L’offre politique » s’inscrit strictement dans la seule perspective d’une union « majoritaire » dans les institutions. Le « Front de gauche » ne présente aucun intérêt comme alliance électorale pour ce que doit défendre le PCF.

Les partenaires, « gauche unitaire » et PG, sont des groupuscules qui ne pèsent rien dans le pays. Aux européennes, les listes du « Front de gauche » n’ont pas amélioré les résultats des listes PCF de 2004.

En revanche, les positions de Mélenchon (partisan de Maastricht notamment) ont contribué à brouiller le message des communistes et à laisser de côté, dans l’abstention, une bonne part de ceux qui s’opposent à l’UE du capital.

Les élus régionaux sortants du PG sont tous des ex-adhérents du PS. Réfléchissons à partir de l’expérience de la campagne pour l’élection des parlementaires de l’UE. La liste du front de gauche a obtenu dans la région 5,35% des voix. De quel gain de voix parlons-nous ? A peine 0,15%.
En effet, au premier tour des dernières élections législative dans la région le PCF a fait 5,20%. Le constat est identique pour nos camarades du Sud Ouest qui pourtant avaient la pseudo locomotive Mélanchon.

Autre constat, ce sont dans les bureaux qui votent traditionnellement pour le PCF que les meilleures scores du Front de Gauche ont été fait. Je le répète camarades pour quel gain reconduire cette stratégie, si ne devait compter que le calcul électoraliste, vision que je ne soutiens pas.

Rajoutons que les militants communistes ont fait l’essentiel de la campagne électorale. Dans beaucoup de départements, ils l’ont fait seuls, les autres petites organisations n’existant pas. Nos camarades ont été jusqu’à importer ces organisations pour tenir leurs réunions, est-ce sérieux, pour un Parti de militants comme le notre ?

Les communistes ont porté la campagne et ils l’ont fait dans notre région pour une liste effaçant leur parti, pour une tête de liste non communiste et pour obtenir une seule élue non membres du PCF.

Comment accepter de reconduire une stratégie identique pour les régionales aboutissant à moins de conseiller régionaux communistes. Ceux qu’aucun de nous ne veut j’en suis sure.

Actuellement nous avons 15 élus communistes soit 10% des sièges au conseil régional.
4 élus du Parti de Gauche qui comptent bien avoir des places en positions éligibles.
Si le Front de gauche devait encore s’ouvrir à d’autres forces quelles qu’elles soient. Ces dernières voudront également des places.
Pour obtenir 19 sièges avec autant de communistes il faudrait doubler les voix.

Regardons le « Front de gauche » pour ce qu’il est : le nouvel instrument, après les collectifs antilibéraux, pour poursuivre la stratégie d’effacement de l’identité du PCF et de ses positions, de transformation en une deuxième mouvance social-démocrate, complémentaire du PS. Le NPA pourrait rapidement, aux lendemains des régionales, rentrer dans ce schéma de recomposition sur la base de la disparition progressive du PCF et de la captation de son héritage.

Refusons résolument cette perspective qui prive le monde du travail, les couches populaires de la seule force historique conséquente pour affronter la politique au service du capital.

Pour des listes de rassemblement présentées par le PCF, en particulier en Rhône Alpes

Les élections régionales devraient être l’occasion de relayer pendant la campagne et lors du vote l’exigence de rupture politique exprimée avec force dans les luttes. Elles doivent contribuer à développer ce mouvement pour gagner de premières victoires et non à alimenter des combinaisons politiciennes en vue de 2012.

Le programme régional doit, en cohérence, partir du bilan sans fard de la participation des élus PCF, porter des contenus de résistance à la politique du gouvernement.

Notamment pour les services publics, en particulier les transports, principale attribution des régions, pour refuser d’accompagner le processus de marchandisation-privatisation, en promouvant la défense et la reconquête du monopole public SNCF. En France, les régions ont dépensé 800 millions d’euros pour l’acquisition de TER à la place et pour la SNCF. Ce transfert de budget est-il normal ?

Nous devons nous opposer totalement au développement de l’Europe des régions et au projet de réforme territoriale qui lui correspond.

Pour cela, nous devons nous opposer à toute tentative d’étendre les prérogatives des régions, contre l’échelon démocratique national, son relais départemental et les communes.

Nous opposer par exemple totalement à toute régionalisation de personnels de l’éducation nationale, au détournement de fonds régionaux pour faire des cadeaux au patronat, ou encore pour financer le logement en acceptant le désengagement de l’Etat et le démantèlement du modèle de financement du logement social.

En cohérence, nous estimons que les régions doivent s’opposer à toute hausse des impôts locaux pour compenser les cadeaux accordés nationalement aux plus riches et au patronat.

Pour conclure

Je propose une liste de rassemblement présentée par la PCF relayant l’exigence de rupture politique exprimée dans les luttes.

Une tête de liste communiste attendue par tous les camarades, pour rassembler les militants communistes qui retrouveront la fierté de faire une campagne électorale pour leur Parti, le PCF.

Je demande aujourd’hui qu’au-delà de la décision que nous arrêterons par rapport à l’offre politique nationale nous offrions la démocratie à tous les communistes de la région en leur proposant sur le bulletin de vote le choix d’une liste de rassemblement présentée par le PCF.