Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
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Capitalisme ou « Société socialiste » ?

Contribution au 34e Congrès, par Dominique Negri

août 2007, par Saint Martin d’Hères

Le capitalisme a la bride sur le cou. Il a organisé au cours des dernières décennies son hégémonie sur notre planète. Au travers de textes internationaux comme ceux de l’OMC et plus près de nous les directives et les traités successifs européens. Il interdit, ainsi de fait au peuple une autodétermination politique en dehors des règles capitalistes.

Le combat contre le capitalisme est donc toujours aussi essentiel. Et la bonne question c’est pour mettre quoi à la place ? Depuis l’effondrement des pays socialistes, nous souffrons d’un complexe qui semble difficile à dépasser. Pourtant, l’avenir des peuples c’est bien la mise en place d’une « société socialiste », au sens marxiste du terme.

On parle de société en mouvement, de disparition de la classe ouvrière, de nécessité de renouvellement d’idéologique. Pourtant, il suffit de regarder autour de soi et à travers le monde pour constater notamment :

  • l’exploitation grandissante et internationale de la classe ouvrière ou salariale. Elle a peut être changé de figure mais la plus value est toujours le fruit unique du travail de cette classe ! Elle s’est peut être dans certain cas déplacée vers d’autres pays où le capitalisme a profité d’un non droit social. Mais rien n’a vraiment changé sur le fond.
  • l’exploitation de la planète par le capitalisme qui n’a que faire des problèmes écologiques sauf pour servir ses intérêt immédiats, que de la poudre au yeux !
  • par le jeu de l’internationalisation des sociétés capitalistes, celles-ci peuvent se déplacer vers les zones où la lutte de classe n’a pas imposé des règles sociales et écologiques. Elles transforment, avec l’aide de gouvernements de droite au pouvoir et parfois malheureusement des gouvernements dits « de gauche », des pays comme le nôtre progressivement en de futures zones de non droit où nous retrouverons bientôt l’exploitation des populations comme au début de l’industrialisation. Mais le temps presse, elles ont intérêt à faire très vite parce qu’avec la pénurie de combustible, les transports des produits manufacturés avec de gros profits, loin des lieux de commercialisation va finir par leur coûter plus cher que les garanties sociales acquises de haute lutte.
  • d’où les guerres de domination politique et économique du capitalisme, éternellement habillées de grands slogans mensongers pour faire adhérer les populations à de nouvelles tueries : démocratie, religion, terrorisme...
  • d’ailleurs à propos de pénurie de carburant fossile, allons-nous laisser affamer les populations pour produire du carburant végétal au détriment des cultures « vivrières ».

Vers une société socialiste

Alors avons-nous besoin d’un Parti Communiste en France et dans le monde ? La réponse est OUI, mais pas n’importe lequel ! Il faut que le parti ait un objectif national et international afin d’amener les peuples concernés vers une société socialiste. Pour ce faire les moyens ne sont pas légions :

  • La lutte de classe est l’outil pour faire avancer vers le socialisme. Il faut travailler à la prise de conscience de tous les salariés d’appartenir à une classe sociale dont les intérêts sont antagonistes à ceux de la classe dominante, et que nous sommes le parti de cette classe exploitée.
  • L’idéologie dominante est distillée au travers de tous les outils capitalistes, média, pub, enseignement, etc... C’est là que le parti doit jouer un rôle fondamental dans le combat à son encontre en faisant une analyse marxiste de chaque situation d’un point de vue social et économique en apportant des réponses de classe. Trop souvent, aujourd’hui nous faisons « du bon sentiment ». Certes, on peut mobiliser ainsi mais pas révolutionner.

On ne peut pas se contenter d’accompagner le mouvement de la société et son opinion. Les aspirations profondes du peuple sont malheureusement le reflet de l’idéologie dominante qu’il absorbe à longueur de journée, il faut ambitionner un rôle émancipateur de masse ! Et c’est par cette émancipation que l’on pourra avancer vers une société socialiste.

  • Et pour ce faire il convient à très court terme reprendre un programme de formation des militants et adhérents. Ce n’est que comme cela qu’ils seront armés contre le capitalisme et le lent poison de l’idéologie dominante.
  • Renouer très vite avec des petites structures de bases, les cellules d’entreprises en priorité pour les actifs et de quartiers qui sont les mieux à même pour organiser l’analyse collective sur des bases de classe pour ensuite rayonner en direction des collègues de travail et des voisins. Il ne faut plus laisser nos camarades seuls face à la propagande capitaliste.
  • Nous avons besoin d’une unité idéologique, ce qui ne veut pas dire une homogénéisation de la pensée. C’est de la réflexion collective que peut naître la plus belle des lumières. Mais nous ne pouvons pas tolérer les tendances au sein de notre organisation qui nous divisent alors que nous sommes déjà faibles et qui ne peut en aucun cas favoriser la clarté dont nous avons cruellement besoin.
  • Certains diront que ce discours est passéiste, qu’il ne faut pas regarder en arrière. Pourtant c’est le passé qui nous construit et nous enracine pour aller vers l’avenir. L’avenir des peuples et la survie de notre planète n’est pas le capitalisme. Le parti communiste doit être un parti révolutionnaire agissant pour la transformation de la société. Alors donnons-nous les moyens de construire un « avenir socialiste ».

Concernant les rassemblements

Ils ne peuvent se faire que sur des bases saines et ne doivent en aucun cas conduire à la disparition du parti communiste. Nous devons être le socle planté à gauche avec notre objectif d’aller vers une société socialiste pour tous les moyens. Il faut que cela soit clair au sein du Parti et surtout en dehors. Ensuite, nous pourrons envisager des alliances ou des rassemblements efficaces.

Arrêtons de participer à la confusion idéologique d’aujourd’hui. Le libéralisme n’est pas le capitalisme il n’en est qu’une branche doctrinale, celle mise en jeu aujourd’hui. Etre anti-libéral n’est pas être anti-capitaliste. On peut « virer » le libéralisme pour retrouver une autre forme de capitalisme. Est-ce notre objectif ?

Concernant la gauche :

Ce terme a trop été galvaudé et disons-le, clairement trahi par le parti socialiste (je précise que je parle de l’appareil) pour que nous continuions à l’utiliser tel quel, comme une nébuleuse informe. Il y a eu l’union de la gauche, un échec dont nous payons encore les conséquences.

Quand on parle de la gauche, l’inconscient collectif travaillé par les médias entend trop souvent le parti socialiste et ne voit plus notre différence... tous les mêmes.

Il faut rompre avec l’utilisation systématique de ce terme abstrait devenu « fourre-tout » et qui nous est préjudiciable. Sans renier notre positionnement à gauche, défendons et clamons avec ardent et conviction l’existence du PCF, son utilité, ses objectifs, ses Idéaux.