Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
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Affaire Woerth : la casse du système de retraite rapporte des dizaines de milliards d’euros à Mme Bettencourt et au grand capital. Un mauvais coup ne doit pas en cacher un autre.

juillet 2010, par Saint Martin d’Hères

L’affaire Woerth a deux mérites, celui de mettre en évidence les collusions étroites entre le pouvoir et les possédants dans notre pays, celui de mettre en évidence les richesses considérables qu’ils s’accaparent avec l’aide de sa politique.

Pour les très riches, le « bouclier fiscal » de Sarkozy est comme une cerise sur le gâteau.

Le trésor public fait un chèque de 30 millions d’euros de remboursements d’impôt à Mme Bettencourt : c’est proprement scandaleux, révoltant. Nous n’avons cessé de dénoncer le « bouclier fiscal » version Villepin puis Sarkozy.

Ce dispositif s’ajoute à bien d’autres qui permettent aux plus riches de payer proportionnellement moins d’impôts que vous et nous.

Mme Bettencourt, toujours un bon exemple, a touché de l’ordre de 300 millions d’euros de dividendes pour ses actions dans L’Oréal pour 2009. Elle paiera moins de 20% d’impôts au titre d’un prélèvement « libératoire », moins qu’un salarié gagnant 3000 euros par mois…

Dans la période présente, la « cerise » ne doit surtout pas faire oublier le « gâteau », la lutte principale du moment contre la politique qui détourne l’argent de nos retraites vers les profits des plus riches.

Le « bouclier fiscal », c’est 650 millions d’euros par an. Le total des exonérations de cotisations sociales patronales, c’est 33 milliards d’euros par an.

Le non-financement des retraites d’ici 2020, le relèvement de l’âge de départ, l’allongement de la durée de cotisation etc., c’est-à-dire le projet de loi Woerth, c’est de l’ordre de 20 milliards d’euros par an au détriment des salariés et des retraités.

C’est autant d’argent qui va alimenter le profit des grands groupes et leurs actionnaires, qui n’en manquent pas, dont Mme Bettencourt. Le pouvoir satisfait leur obsession : payer le moins de salaire possible qu’il s’agisse du salaire net ou de la part socialisée des salaires, la cotisation sociale, clef de notre système solidaire.

La direction du PS est très offensive dans l’affaire Woerth. Bien.

Mais plus elle cible Woerth et le « bouclier fiscal », plus elle laisse passer sur le fond sa loi sur les retraites. Martine Aubry vient encore de déclarer, en meeting à Roubaix le 30 juin, que les salariés devront travailler plus longtemps jusqu’à 62, 63, 66 ans, que la défense de la retraite à 60 ans, c’était seulement pour certaines catégories, les plus détruites par l’exploitation. C’est cohérent : le PS admet le passage à 41,5 annuités d’ici 2016.

L’affaire Woerth illustre l’injustice de classe fondamentale de la politique du gouvernement tournée contre ceux qui travaillent.

Elle doit aider à construire la mobilisation pour mettre en échec le projet de loi le plus grave du moment contre lequel s’élèvent déjà des millions de salariés : la casse des retraites.

Le mouvement populaire n’a pas à se laisser lester des calculs politiciens de ses « alliés ». Il peut et doit gagner sur une base juste ! Maintenant et pas en 2012 !