Le ministre a décidé d’augmenter de 2,85 % les « cotisations » des fonctionnaires pour les mettre au niveau du privé (10,65 %), toujours au nom de « l’équité ».
Là encore, la comparaison est intellectuellement malhonnête.
Les prélèvements sont de natures différentes. Les fonctionnaires ne s’acquittent pas d’une « cotisation » dirigée vers des caisses de retraite, générale et complémentaires, mais d’une « retenue pour pension » (7,85 %) que garde leur employeur, l’Etat.
Ce que l’on peut comparer, c’est les salaires nets des fonctionnaires et ceux du privé. A qualification égale, ils sont, là aussi, plus ou moins équivalents, souvent inférieurs dans le public. Les uns comme les autres sont beaucoup trop bas. Une hausse des salaires du privé comme du public, voilà qui serait un bon moyen de mieux financer les retraites.
Augmenter de 2,85 % la retenue pour pension des fonctionnaires, ce n’est rien d’autre que de baisser leur traitement de 2,85 %, de leur faire payer la crise, à l’image de ce que les gouvernements espagnol ou grec entreprennent. Ce qui est scandaleusement injuste.
Le gouvernement a aussi une autre idée derrière la tête.
Le code des pensions civiles et militaires est l’un des remparts contre son projet de casse du statut de la fonction publique.
Transformer la « retenue sur pension » en « cotisation », au même taux que le privé, c’est ouvrir la voie à la création d’une nouvelle caisse assimilable à celle du privé (CNAV complétée par les caisses complémentaires du privé).
Les conditions seraient alors rassemblées pour balayer le code des pensions et en finir avec le statut. Toute la conception de la fonction publique dans notre pays basée sur les valeurs d’égalité, d’impartialité, d’intérêt général est menacée. Des principes et de droits sociaux qui servent de référence pour tout le salariat disparaîtraient.
Mesurons la gravité de l’attaque ! Rien n’est négociable !
Salariés du privé, du public : même combat pour nos intérêts communs !