Personne ou presque ne soutient Macron sur sa « retraite par points ». Même ses ministres n’y comprennent rien et sont incapables d’expliquer et de défendre le projet.
Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, a montré sur France Inter qu’elle ne connaissait absolument rien du système de retraites. Plus le ministre de l’éducation, M. Blanquer, promet des augmentations de 30 ou 40% aux enseignants pour compenser la coupe sombre sur leur retraite, moins on le croit. Elisabeth Borne, ex-cadre dirigeante de la SNCF et ex-PDG de la RATP, tente en vain de persuader les agents du service public que les directions de la SNCF et de la RATP vont négocier des concessions (le cadre « social » de la mise en concurrence) et qu’ils devraient lâcher, en égoïstes, les autres travailleurs. Le pompon revient à Delevoye, retraité cumulard et oublieux, aux 15.000, 20.000 euros voire plus de gratifications par mois…
Macron a « sacrifié » Delevoye au nom d’un manifeste « conflit d’intérêts » avec la finance. La bonne blague ! Pratiquement tout le gouvernement devrait démissionner alors, et Macron en tête, qui a contribué à liquider Alstom-Turbines pour le compte de la banque Rothschild, et qui reçoit à l’Elysée les dirigeants des plus grands fonds de pension mondiaux, auxquels il promet le juteux marché des retraites complémentaires françaises (capitalisation)…
Le calendrier piégé, juste avant les fêtes de fin d’année !
Face aux travailleurs en lutte, Macron mise sur le calendrier. Pour les salariés et leur famille, les fêtes de fin d’année, c’est une seule fois par an. Pour des Macron ou Delevoye, les cadeaux de Noël, c’est tous les jours !
Le projet de loi de casse des retraites, le système « par points », n’est toujours pas déposé. Le gouvernement se donne toute latitude pour faire traîner des négociations avec les syndicats de collaboration jusqu’en janvier, février ou plus tard. Négocier sur du flanc ! Sur l’âge pivot de 64 ans en 2027 ? Sur la prise en compte de la « pénibilité » dans le cadre d’une politique de liquidation de la prévention et du traitement des accidents du travail et des maladies professionnelles.
Tous ces bavardages, alors que la mutation vers la retraite par points offrira, bien avant, toutes les possibilités de sabrer, d’un coup, contre tous, les droits acquis de retraite.
Dans sa feuille de route, dans son « en même temps », Macron n’a pas que les retraites en tête.
Edouard Philippe a engagé les directions de la SNCF et de la RATP à négocier, « en même temps » que les retraites, le cadre « social » d’accompagnement de la casse des monopoles publics historiques, la finalisation de la contre-réforme ferroviaire et de la loi « mobilités » qui prépare la privatisation des transports de surface franciliens d’ici 2024. Le pouvoir compte aussi démanteler EDF en 2020 avec le projet « Hercule » de scission-privatisation de l’entreprise.
EDF, SNCF, RATP : c’est 120 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an à livrer au privé, c’est un point d’appui social et militant décisif à défendre pour tous les travailleurs de France !
La « retraite par points » porte aussi, à terme, la casse du statut de la fonction publique, notamment des métiers de l’éducation, des finances publiques, des inspecteurs du travail.
Riposte ajustée !
La période des fêtes et des vacances est la moins propice au rassemblement dans les luttes. Mais, « en même temps », il est impensable de donner à Macron le signal d’une fin de bataille. Et surtout, il n’est pas question de laisser décapiter, s’épuiser, l’avant-garde de la SNCF, de la RATP, d’EDF... ! Déjouons aussi les prétentions d’apprenti-dictateur, de répression et de violence, après Valls, du tenancier de l’Elysée !
Dans cette contradiction objective, communistes, nous appelons à soutenir, activement et financièrement, toutes les initiatives publiques qui montreront la continuité de la lutte pendant les Fêtes. Il faut continuer à marquer les esprits tout en gardant des forces pour les combats qui commencent à se développer, de manière inédite, pour déjouer l’opération politique destructrice Macron depuis 2017.
Impasse politicienne et perspective d’alternative à partir des luttes
Comme à chaque fois, la droite extrême et populiste est hors-jeu quand les luttes sociales prennent le dessus. Mais elle est à l’affût.
Ailleurs (à « gauche » ?), rappelons-nous que les gouvernements précédents de gauche n’ont cessé de mettre à mal le financement de la Sécurité Sociale et de la retraite à coup de CICE, exonérations, CSG etc.. Aujourd’hui, beaucoup tentent de redorer leur blason en s’opposant à la réforme de Macron. Nous disons et redisons, que la rupture politique passe, aujourd’hui, uniquement par les luttes.
SOUTIEN AUX GRÉVISTES SNCF-RATP-EDF-FINANCES PUBLIQUES !
APPRÉCIONS LE RAPPORT DE FORCES JOUR APRES JOUR ! PRÉSERVONS NOS FORCES !
DES RÉVEILLONS SOLIDAIRES DE LUTTE !
EN 2020 : ENSEMBLE, mettons en échec la « retraite par points », reconquérons la retraite à 60 ans avec 37,5 annuités, finissons-en avec le CICE et les exonérations de cotisations sociales patronales, Mettons en échec la scission-privatisation d’EDF (pétition en ligne : https://edf-stop-scission-privatisa... ), la casse des monopoles publics historiques de la SNCF et de la RATP !
La perspective politique partira du rassemblement pour faire gagner les revendications des travailleurs !
La section du PCF SMH a diffusé des milliers de tracts depuis un mois. Elle est présente le plus possible dans les entreprises et les quartiers : RENFORCEZ-NOUS, RENFORCEZ-VOUS, ADHEREZ !
Dates des luttes et de solidarité avec les secteurs en luttes reconductible en Isère :
- Le 28/12 à 14h sur le parvis de la gare Grenoble. Solidarité avec les cheminots.
- Le 02/01 matin devant la direction départementale des finances publiques 8 avenue de Belgrade à Grenoble. Solidarité avec les agents des finances publiques DDFIP 38 qui appellent une journée de grève le 2 janvier 2020.
-* Le 09/01 à 10H Gare de Grenoble pour le nouvel appel interprofessionnel intersyndical à la grève et à la manifestation.