La loi LOM organise la mise en concurrence (la privatisation) du réseau d’autobus historique de la RATP (2024) et le cadre correspondant de dégradation des conditions sociales dans les transports en commun de surface en Ile-de-France (dès 2020). La CGT-RATP-Bus lutte, vent debout, contre ce recul social et cette casse du service public. La CGT du dépôt de Croix-Nivert en est une des sections les plus importantes.
Contre le service public RATP, la loi LOM est le pendant exact de la « réforme » ferroviaire – mise en concurrence/casse du cadre social de la SNCF - à laquelle la mobilisation cheminote s’est opposée en 2014, 2016 et 2018 et continue à s’opposer, notamment le 4 juin 2019, avec une manifestation nationale à Paris, en lien avec les usagers.
La nouvelle casse du système solidaire de retraites, le système « par points » annoncé par Macron pour cet automne, vise spécialement ce qui reste des statuts RATP, SNCF et de la Fonction publique, pour faire reculer les droits de tous les salariés.
Les camarades de la CGT Croix-Nivert, dont les deux délégués attaqués, Cemil Kaygisiz et Michaël Libouton, sont actifs, au jour le jour, auprès de leurs collègues, pour défendre les droits des agents, le statut, le service public, rognés, attaqués, remis en cause sans arrêt par la direction de la RATP et ses relais.
Plus c’est gros, plus ça passe ? C’est un comble que la direction de la RATP fasse dire à ses cadres qu’ils souffrent d’un « harcèlement moral d’ambiance » causé par l’action des militants syndicaux. Qui est du côté du manche, de l’arbitraire ? Qui est attaqué dans son emploi, ses conditions de travail ?
LA RATP SUR LES VOIES DE FRANCE-TELECOM ?
Un procès, bien trop tardif, est en cours visant la politique de casse sociale et humaine engagée par la direction de France Télécom pour préparer la privatisation. Dommage qu’il ne concerne pas la période cruciale 1997-2004 !
La politique de la direction de la RATP semble s’en inspirer depuis des années. Des pratiques arbitraires de non-commissionnement ou de révocations ont cours à la RATP, pour des motifs dérisoires, à la fois aléatoires pour créer un climat général de peur, et ciblées pour évincer les militants syndicaux dévoués aux collègues et au service public. Les noms des délateurs, parfois relevant d’un système de mouchardage, restent secrets jusqu’aux éventuels procès aux prud’hommes. Les pressions, comme à France Télécom, sont maximales sur les cadres, assis entre deux chaises. A FT, ce ne sont pas les derniers à avoir été détruits moralement. Nous nous adressons directement à eux.
Au dépôt de Croix-Nivert, on en est arrivé à l’acharnement des directions contre la CGT. Cemil et Michaël ont déjà, l’un et l’autre, fait l’objet d’attaques disciplinaires, pour des motifs futiles cachant la répression antisyndicale, ces toutes dernières années. Comme les fois précédentes, la solidarité, humaine d’abord, va fonctionner contre l’injustice.
Dans le sigle R.A.T.P., rien ne concordera bientôt plus, sauf – et encore – le T de « transports ». De la « Régie autonome », les gouvernements successifs, avec les directives et règlements de l’UE du capital, font une multinationale, préparée à la privatisation, associant des filiales de droit privé vouées au profit contre les usagers et les personnels. Quant au P comme « Parisiens », il devient secondaire, anecdotique (sauf pour prélever des bénéfices financiers et racheter des réseaux à l’étranger) dans la multinationale qui opère à Johannesburg ou à Alger. Les retards, les fréquences irrégulières, les pannes de bus, que nous subissons en tant qu’usagers sont directement liés à cette politique.
En 2019, nous devrions fêter les 70 ans de la nationalisation des réseaux de transports parisiens et de la constitution de la RATP, entreprise nationale ! Cet héritage, seule la lutte des agents et des usagers pourra le préserver !
Le PCF de SMH au coté des camarades de la section de Paris 15e apporte son soutien total à la CGT-RATP-Bus de Croix-Nivert.
Nous appelons à élever la mobilisation contre la répression antisociale et antisyndicale.
Nous appelons à participer, en force, au premier rassemblement de soutien, le mardi 21 mai 2019, à partir de 6h, au dépôt de Croix-Nivert, 10 rue Charles Lecocq, Paris 15ème.
Communistes, nous allons aller vers les cheminots, les postiers, les agents d’Orange, de la fonction publique, vers les usagers et la population pour faire connaître et dénoncer cette situation, étroitement liée à la casse du service public.
Nous appelons à interpeller les élus, notamment la présidente de la région et la maire de Paris, l’ensemble du Conseil d’administration de la RATP, pour qu’ils prennent position, en paroles, et surtout en actes.