Jusqu’à 3 millions de salariés, de jeunes, de retraités ont fait grève et sont descendus dans la rue le 29 janvier et le 19 mars. Les luttes se multiplient et les noms des entreprises Molex, Goodyear, Continental… deviennent autant de symboles de résistance face à un capitalisme qui utilise sa propre crise pour accélérer sa restructuration, comprimer les salaires, exploiter encore plus, même en cassant ou délocalisant l’outil de production.
Le pouvoir ne peut pas non plus se prévaloir d’un soutien aux élections européennes : à peine 1 électeur sur 9 a voté pour l’UMP. Sous des formes diverses, le rejet de l’UE du capital s’est à nouveau exprimé massivement comme lors du référendum de 2005.
Mais le mouvement social bute sur une perspective politique bouchée que les media et les tenants de l’idéologie dominante parviennent à enfermer dans le cadre institutionnel. Le spectacle est lamentable des combinaisons politiciennes rivées vers une alternance sans contenu (ex : accord PS/droite sur le traité de Lisbonne) en 2012, en passant par les régionales. La personnification à outrance de la politique du pouvoir sur Sarkozy invite de même à attendre et à se résigner d’ici 2012, pendant que la répression s’abat sur ceux qui luttent.
Mais 2012, c’est dans 32 mois ! Et on ne peut pas les laisser continuer comme ça au rythme de 80.000 chômeurs de plus par mois.
Nous affirmons que la perspective d’alternative politique aujourd’hui doit partir des luttes et de leur convergence et qu’il y a besoin, à côté de l’action syndicale, d’une intervention politique. Le rapport de force existe, dans chaque bataille, pour mettre en échec les contre-réformes du gouvernement. Une première victoire, comme en novembre-décembre 1995 ou même comme en 2006 contre le CPE peut changer la donne.
Le PCF est l’outil politique entre les mains des salariés pour cela, pour dégager une perspective de rupture immédiate avec la politique du capital, dans chaque lutte à partir de propositions et d’actions politiques. Plus que jamais, sa théorie révolutionnaire, sa forme d’organisation historique tournée vers la lutte des classes sont d’actualité.
Dans les semaines qui viennent, nous nous engageons entre autres :
Pour la défense et la reconquête des grands services publics, en mettant en avant le refus de l’application des directives européennes, le maintien et la retour des monopoles publics gagnés à la Libération, l’exigence de renationalisations, la mise en échec immédiate du changement de statut de la Poste ou de la filialisation du fret SNCF…
Pour la défense de la Sécurité sociale, de la retraite solidaire, de l’hôpital public, en portant l’exigence de la suppression des exonérations de cotisations sociales, celle de l’abrogation de la Loi Bachelot, de la suppression de la tarification à l’activité dans les hôpitaux...
Face au programme de démantèlement de pans de l’économie, à mettre en avant l’unité des actions pour défendre les filières industrielles, l’exigence de l’intervention publique jusqu’à la nationalisation démocratique de grandes entreprises clefs.
La justice sociale et la réponse aux besoins créent seules les conditions d’une croissance saine. Les batailles pour les salaires et leur revalorisation, pour le statut du salarié (notamment la défense de celui de la Fonction publique), doivent aller de pair. Comme celle pour l’abrogation des privilèges fiscaux des plus riches (bouclier fiscal).
La « crise » a aussi mis en évidence la nécessité de l’appropriation publique de l’ensemble du secteur financier en commençant par la défense des institutions publiques qui subsistent (Banque postale, Caisse des dépôts)
Contre l’insertion croissante de notre pays dans les affrontements impérialistes, pour la paix, nous entendons aussi faire monter l’exigence du retrait des troupes françaises d’Afghanistan et du retrait unilatéral de la France de l’OTAN.
Sur chacune de ces luttes, les forces existent dans le pays pour gagner et le PCF est un atout pour cela.
Le Réseau « Faire vivre et renforcer le PCF »
Après les élections de 2007, certains dirigeants de notre parti sont allés jusqu’à remettre en question son existence même. Les communistes ont écarté ce projet à leur 34ème congrès mais, sur bien des points, la ligne d’effacement de l’identité, des positions et de l’organisation originale de notre parti demeure. La poursuite du « Front de gauche », au-delà d’une alliance électorale étriquée sur un contenu vague, confirme les risques de dilution de notre parti dans une recomposition politicienne « à gauche » l’éliminant, dans les faits, de la donne politique.
Nous n’avons pas accepté, nous n’acceptons pas et nous n’accepterons ce contresens lourd de conséquences pour le monde du travail et notre pays.
C’est pourquoi, militants, responsables de cellule, de section, de fédération, nous faisons partie de ceux qui ont constitué au sein du Parti le Réseau « Faire vivre et renforcer le PCF ».
Celui-ci se donne notamment pour but de :
réaffirmer l’actualité des fondamentaux théoriques, marxistes du PCF ainsi que l’importance cruciale de l’organisation communiste dans la lutte des classes ;
proposer de redonner un nom à la perspective que doit porter notre parti : le socialisme
favoriser l’échange d’expériences et d’expressions militantes entre organisations du PCF, aider à leur renforcement, à la revitalisation de cellules, de sections, notamment à l’entreprise ;
promouvoir l’adhésion au PCF.