Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
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Maintien du baccalauréat national !

La sauvegarde du bac passe par l’annulation pure et simple des E3C.

février 2020, par Saint Martin d’Hères

La sauvegarde du bac passe par l’annulation pure et simple des E3C.

Entendu à la porte d’un lycée en lutte : Un lycéen : « tu crois qu’ils vont nous mettre zéro à tous, si l’épreuve est annulée ? » Une lycéenne : « ça m’étonnerait, ça ferait trop baisser le niveau et l’image du bahut ».

Ils ont tout vu ! L’intimidation, la menace, d’un côté, la logique profonde du démantèlement du bac national, de l’autre : concurrence entre établissements, entre élèves, sur la base d’un creusement général des inégalités. C’est d’abord la mise en place d’un « bac » à la tête du client, (dé-)valorisé suivant le lycée où il sera obtenu.

Communistes de Saint-Martin-d’Hères, nous soutenons toutes les actions des enseignants, des autres personnels de l’éducation, avec leurs organisations syndicales, des lycéens et des parents pour contester les E3C.

Les « épreuves communes de contrôle continu » sont aussi l’instrument pour imposer un bachotage permanent aux dépens de l’acquisition des connaissances et des compétences. Il ne s’agit plus d’apprendre mais de se vendre, au lieu de chercher sa voie dans la réponse aux besoins du pays. Le sabotage du service public de l’orientation va dans le même sens. Une épreuve du « bac Blanquer », à l’oral, est quasiment un entretien de motivation et d’embauche. Le métier d’enseignant est directement attaqué : de passeur de savoirs fondamentaux à entraîneur à une compétition, basée sur les critères arbitraires du pouvoir et du patronat.

La mise en échec des E3C est une étape très importante de la lutte contre la destruction du bac national, programmée d’ici juin 2021.

On a déjà fait l’expérience de la sélection par l’évaluation au contrôle continu : en fin de 3ème et à l’entrée dans l’enseignement supérieur.

La loi du ministre Darcos (quinquennat Sarkozy 2008) a sournoisement changé la sectorisation des lycées et les modes d’affectation des élèves, en particulier dans les grandes villes. Sur la base des résultats de l’année de 3ème, suivant un « algorithme » opaque, les élèves sont dirigés vers tel ou tel lycée du secteur : une véritable ségrégation reléguant vers les « mauvais » lycées.

Le système Parcoursup (depuis 2018, suivant les tirages au sort indignes de la ministre Vallaud-Belkacem) pour l’entrée en fac des terminales multiplie les « bugs ». Il est conçu de la même façon pour ségréguer et diriger certains vers des voies de garage.

S’il n’y a plus de bac national à partir de 2021, les élèves/étudiants pourront encore moins facilement faire valoir leur niveau général, encore plus difficilement accéder à des filières de leur choix.

La « méthode Blanquer » est à la hauteur de l’hypocrisie de sa « réforme » !

L’organisation des E3C est laissée dans la plus grande pagaille. C’est un choix délibéré du ministère qui met sous pression les élèves, les enseignants, les CPE, les proviseurs. Il joue sur l’inquiétude légitime des élèves et des parents. Il joue sur la conscience professionnelle des personnels pour réparer les dégâts. C’est cynique de la part de Blanquer ! Il cherche à impliquer la communauté éducative à son mauvais coup. Si la demande de report est celle du moindre mal, nous ne sommes pas naïfs. Sauver le bac national passe par l’annulation pure et simple des E3C et par le maintien des épreuves terminales.

Un rapport de force, dans toute l’éducation nationale, et au-delà existe pour faire reculer Blanquer et Macron.

L’année (scolaire) dernière, la convergence entre lycéens et enseignants a été manquée de peu. En novembre/décembre 2018, la forte mobilisation lycéenne, consciente et précise, déjà, contre le « bac à la tête du client », a été scandaleusement réprimée par le pouvoir et ses subordonnés : des exclusions pour 7 jours, aux garde-à-vue complètement abusives, jusqu’à l’humiliation indigne des élèves de Mantes-la-Jolie. Le mouvement enseignant a démarré plus tard, à un niveau élevé, marquant l’opinion publique, notamment en juin.

Cette année, cette première convergence fondamentale, entre enseignants, personnels et lycéens, doit couler de source !

Suivant la méthode Macron du « en même temps », Blanquer charge la barque contre tous les degrés de l’éducation nationale. La question des retraites est au cœur des convergences immédiates.

Il est loin déjà le temps où Blanquer se sentait de vanter son « école de la confiance ». Maintenant, c’est l’attaque de front contre tous, l’autoritarisme, le mépris, le passage en force.

Macron et Blanquer ont choisi de coupler, « en même temps », leur grave projet contre le système solidaire de retraite, et leur volonté de dénaturer la fonction d’enseignant. Avec la contre-réforme, les enseignants perdraient de 30 à 40% de leurs droits à la retraite. Pour limiter l’impact – et opposer les classes d’âge -, Blanquer promet des augmentations de salaires.

C’est proprement du chantage, sur le mode du poker menteur ! Le ministre a ouvert des négociations salariales qui lui permettent d’intégrer les syndicats dans la « réforme » des retraites qu’ils combattent. Les promesses, étalées sur 20 ans, n’engagent que ceux qui les croient. Si elles figurent dans le projet de loi, c’est pour mieux être invalidées ensuite.

Primaire, secondaire, bientôt supérieur (et recherche), les luttes dans l’éducation nationale atteignent un niveau inédit depuis 2003. Plus de la moitié des écoles primaires étaient fermées le 5 décembre. La situation est critique en zone urbaine comme rurale. Blanquer a dû reculer, l’an dernier, sur l’intégration administrative des écoles aux collèges. Dans les filières professionnelles et technologique, devant la casse des enseignements généraux, les pertes d’heures, la mobilisation s’amplifie.

Les conditions existent d’un vaste mouvement unifié pour l’éducation nationale dont la sauvegarde du bac national est un élément central.

Depuis plusieurs semaines, les luttes ont atteint des niveaux inédits depuis longtemps dans de nombreux secteurs de l’économie contre la politique antisociale de Macron : à la SNCF, à la RATP, à EDF, aux impôts en Isère, dans les ports etc. Le pouvoir a joué, pour l’instant, du calendrier, de la période des fêtes, de la coïncidence entre revendications sectorielles et nationales, pour esquiver l’affrontement décisif.

La bataille n’est pas terminée. Elle s’alimente des luttes des uns et des autres, contre, en premier lieu, la même casse des retraites. Ce n’est pas des votes, ou même de grandes déclamations au Parlement, qu’il faut attendre une issue, mais bien du renforcement, en nombre et détermination des luttes. L’éducation nationale est désormais en première ligne.

Communistes, nous appelons à soutenir toutes les luttes contre la « réforme » du lycée et du bac, à participer à toutes les journées d’action interprofessionnelles de février.

=> Annulation pure et simple de la tenue des E3C => Abandon du bac Blanquer au rabais => Maintien du bac national avec des épreuves terminales => Rétablissement des moyens pour l’orientation des lycéens => Refus du chantage salaires contre acceptation de la casse des retraites dans l’éducation => Tous ensemble pour le retrait de projet de « retraite par points ».