Bien sûr, il faut accueillir cette nouvelle avec une satisfaction modérée par la vigilance, comme le fait la CGT des transports niçois.
Rien ne dit que les élus ne changeront pas d’avis et ne tentent pas de peser pour faire baisser les prétentions des prestataires.
De fortes mobilisations seront nécessaires pour que le passage en régie se traduise bien par une amélioration du service, une baisse des tarifs, des conditions de travail améliorées et un statut public pour les personnels. Aucune illusion n’est à se faire sur le choix des élus d’utiliser les économies récupérées par la métropole (représentant les profits des prestataires) pour limiter les impôts locaux des riches ou aider le patronat local.
Ceci dit, quel plaisir d’entendre les patrons de Keolis et Transdev pleurer que cela leur fait une mauvaise publicité pour le développement de leur firme… en Inde ! Et une nouvelle brèche est ouverte dans la pensée unique qui anime ces élus de droite ou de gauche qui préfèrent céder à l’influence du privé aux dépens des salariés, de plus en plus exploités, de leurs administrés, et de la démocratie locale.
A Marseille, la volonté de faire entrer le loup Véolia dans la bergerie RTM en confiant au premier les nouveaux tramways avait déjà finalement échoué. Mais à Amiens métropole, la majorité PS-Front de gauche vient de livrer, en mai 2012, les transports publics jusqu’en 2017 à Kéolis, malgré l’opposition notable de certains élus PCF dont Cédric Maisse et ma camarade au Conseil national du PCF, Fabienne Debeauvais.
Chez nous, dans l’agglomération grenobloise, le mouvement vers la concurrence et la privatisation s’accentue, piloté par la gauche (lire nos articles précédents http://www.pcf-smh.fr/STOP-a-la-pri... ) avec extension des possibilités de sous-traitance de lignes au privé dans la DSP.
La bataille doit s’intensifier pour un retour en régie publique.
L’exemple de Nice renforce notre position et la campagne que nous menons depuis des années pour des transports 100% publics en Isère. Comment imaginer que ce soit des élus UMP qui sont obligés d’envisager ce retour en régie, alors que des élus de gauche, qui jurent leur amour pour le service public, soient incapables de le faire ? Salariés, usagers, vous pouvez compter sur les communistes pour être avec vous dans ce combat.
Pour nous, la somme des luttes et des victoires locales s’inscrit dans l’objectif de constitution d’un grand service public national des transports urbains, reposant notamment sur l’entreprise nationale RATP, la SNCF à laquelle Kéolis doit être intégrée, Transdev qui doit être nationalisé à 100% et les régies locales.
Préparons ces coopérations par la coordination des luttes locales pour gagner ! A Nice pour le statut des traminots et la baisse des tarifs, à Grenoble et dans tout le département de l’Isère pour les mêmes objectifs via le retour en régie publique.