La CGT d’Air France a fustigé mercredi la « privatisation » de la sûreté aéroportuaire qui fait peser des « risques majeurs » dans les aéroports, et demandé à l’État d’en « assurer » à nouveau la gestion.
Dans un communiqué intitulé « état d’urgence : nos aéroports sont-ils correctement protégés ? » et envoyé cinq jours après les attaques de Paris et Saint-Denis, le syndicat « alerte l’État et les citoyens sur les risques majeurs que courent les aéroports ».
En cause, selon lui, « la privatisation de la sûreté », autrefois un « pouvoir régalien » qui a été « sous-traité à des entreprises privées pour des raisons financières ». Le marché a été privatisé en 2001.
Cette année-là, à la suite des attentats du 11 Septembre, « l’État américain n’hésitait pas à renationaliser toute la sûreté de ses aéroports », rappelle la CGT en indiquant que « depuis, les contrôles sont opérés par des policiers assermentés ».
« La sécurité et la sûreté ne peuvent être low-cost ! », poursuit le syndicat d’Air France qui « dénonce cette perversion de la chasse aux coûts à tout prix », une « approche essentiellement financière du secteur aérien » qui met à mal « la coordination entre les différents acteurs ».
La CGT pointe les « failles de cette organisation », notamment « le turn-over et la précarité (plus de 30% d’intérimaires) » qui sont « incompatibles » avec « l’efficacité de la sûreté aéroportuaire ».
La France, frappée vendredi par des attaques ayant fait 129 morts, devrait « plus que jamais (…) revenir à un transport aérien public et une sûreté aéroportuaire assuére par des fonctionnaires d’Etat" conclut la CGT.
Contrairement à la règle en vigueur dans de nombreux pays, ce sont les transporteurs aériens et non la puissance publique qui, dans l’Hexagone, finance les missions de sécurité et de sûreté.