Il est assez lamentable, qu’en ces heures, la télévision nationale, faillant encore à sa mission de service public d’information et d’éducation, ne trouve pas d’autre « expert » pour intervenir en direct qu’un marchand de vérandas et de feuilles monarchiques à l’eau de rose, même s’il est un courtisan attitré du couple présidentielle. Les ingénieurs, les architectes, les historiens de l’art et les historiens spécialistes ne manquent pourtant pas.
Il est absolument nécessaire de faire toute la vérité sur l’origine du sinistre, sur les conditions d’encadrement et de sécurité du chantier de restauration. Il faut notamment mesurer qu’elles ont pu être les conséquences de la baisse des moyens attribués aux services du Patrimoine et des Monuments nationaux, du recours probable à des sous-traitances privées en cascades. Que toutes les précautions n’aient pas été prises pour un tel édifice est impensable, après coup.
Les réparations, dans la limite de qui sera possible, s’élèveront à plusieurs centaines de millions d’euros, au bas mot. Cette circonstance exceptionnelle invite à faire connaître et reconsidérer le scandale des déductions fiscales accordées aux grandes entreprises, aux milliardaires à leurs fondations « culturelles ».
La culture vivante, l’entretien des monuments, tout le ministère de la Culture, sont au régime de la disette, pendant que des centaines de millions d’euros d’avantages fiscaux sont donnés aux capitalistes pour leur publicité, pour leur permettre, aux frais de la nation, d’imposer leur langage et leur idéologie culturels.
Un milliardaire semble devancer l’appel en proposant 100 millions d’euros. Si c’est pour que l’Etat lui en rembourse 66 à 90 (90% de réduction d’impôt sur le somme versée pour la restauration des trésors nationaux, loi de 2003)… Il faut mettre fin à ce détournement et reprendre l’argent de la culture pour une politique culturelle au service du peuple.
Que ce malheur serve à quelque chose !