Dans la présentation des comptes 2010 de l’Humanité, dans l’édition du 13 juillet, Patrick Le Hyaric n’y fait toujours aucune mention. On peut y lire seulement une allusion à son choix de gestion lorsqu’il cite, parmi les causes de l’aggravation du déficit du journal, « un coût de conquête d’abonnement élevé qui dépasse de 360.000 euros celui que nous avions envisagé ».
Ces chiffres, et d’autres, sont entièrement contestés par la CGT de la SPDP. Elle rappelle que ses diffuseurs réalisent 6000 abonnements par an pour un stock moyen de 35.000 abonnés. Le projet de nouvelle convention était inacceptable parce qu’il aurait fait porter sur les commissions, déjà aléatoires, de ces salariés les défauts de pérennité des abonnements réalisés. La direction envisageait-elle ainsi de faire porter les 360.000 euros d’économies sur les 21 diffuseurs ? Les salariés rappellent qu’en 2001, ils ont déjà dû accepter l’externalisation de leur service qui était alors partie intégrante du journal.
Même conscients des difficultés du journal, nous ne pouvons qu’être choqués par ces pratiques patronales. Les salariés ne doivent en aucun cas rester sur le carreau.
Derrière tout choix de « gestion » se dessine, qu’on le veuille ou non, un choix politique.
Veut-on que l’Huma se passe de diffuseurs professionnels militants dont le travail s’organise de près avec les organisations du Parti ? Ils s’efforcent d’abonner des militants, des sympathisants, ceux qui ont intérêt à la lecture d’un journal allant à contresens de l’idéologie dominante, utile à leurs combats quotidiens.
En tout état de cause, une véritable négociation, un débat à l’échelle du journal et du Parti doit s’ouvrir avec tous les éléments. Avec les « abonneurs » en lutte, nous demandons leur reprise parmi les salariés de l’Huma avec la réinternalisation de l’activité de la SPDP et l’examen des moyens pour assurer la meilleure efficacité économique et politique de leur travail.
Pas d’avenir pour l’Huma sans « abonneurs » !