Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
Accueil du site > Vie du conseil national > Résolution adoptée au conseil national des 27 et 28 mars 2010

Résolution adoptée au conseil national des 27 et 28 mars 2010

mars 2010, par Saint Martin d’Hères

Résolution du conseil national

Résolution adoptée par le conseil national 27 et 28 mars 2010

Réuni les 27 et 28 mars 2010, le Conseil national du PCF a traité de la nouvelle situation politique née des élections régionales, des initiatives à prendre pour engager une nouvelle phase de la mise en œuvre des décisions du 34ème Congrès, de l’ordre du jour et des conditions de préparation du Congrès d’étape de juin 2010.

Par la campagne menée dans l’ensemble des régions, les communistes ont pris toute leur place dans la très large victoire de la gauche. Ces élections régionales sont marquées par un rejet, massif et populaire, de la politique de la droite et ouvre de nouveau l’espoir d’une victoire face à Sarkozy en 2012. Le niveau d’abstention est particulièrement alarmant. Il traduit à la fois le désespoir des catégories populaires de notre pays, une défiance plus globale de l’action politique et une insatisfaction persistante d’alternative politique à gauche, un doute profond dans la capacité de la politique, et des organisations qui l’incarnent, a être porteuse de sens et capable d’agir efficacement pour changer les conditions de vie. Mais un tel niveau d’abstention est aussi le résultat du présidentialisme qui mine la démocratie. Dans un tel contexte, le FN prospère à nouveau et continue à tirer toute la droite vers son extrême.

Aujourd’hui, la quasi totalité des régions, avec les départements et les communes dirigés par la gauche, doivent constituer des points d’appui pour une contre-offensiveà la politique de la droite et la construction de véritables boucliers sociaux face à la crise. S’appuyant sur les luttes en cours, les élu-e-s et militants communistes, à partir de l’ensemble des propositions portées lors de la campagne, s’engagent à peser dans ce sens et agir pour de vraies orientations de transformations.  Pour développer l’emploi : contrôler les aides publiques attribuées et conditionner les aides aux entreprises à des critères sociaux et environnementaux, imposer la création de fonds régionaux pour l’emploi afin de réorienter les crédits bancaires ;  Pour la défense et la promotion des services publics ;  Pour des nouveaux droits et pouvoirs d’intervention des populations et des salarié-e-s.

Le double ancrage du Front de gauche

Dans une situation très différente de celle de l’élection européenne et dans un paysage politique très chaotique et instable, les résultats obtenus par les listes du Front de gauche, notamment celles conduites par des têtes de listes communistes, permettent d’ancrer d’une double façon le Front de gauche dans le paysage politique : comme rassemblement combatif ayant apporté toute sa contribution à la défaite de la droite et comme composante dynamique nouvelle ayant contribué à la victoire de la gauche. L’effondrement du Modem permettant d’éviter pour l’instant l’écueil d’une recomposition au centre sans la remettre en cause, le Front de gauche est aujourd’hui l’une des trois composantes indispensables à toute victoire de la gauche.

Si la démarche de Front de gauche a marqué des points, nous ne sommes pas encore parvenus à faire décoller cette dynamique politique comme nous le souhaiterions. Les situations régionales ont été diverses. La nouvelle étape que nous engageons doit rassembler tous les communistes, quels qu’aient été leurs choix dans la dernière période.

Face aux enjeux, un Front de gauche d’une nouvelle dimension

Si le paysage politique se fixait dans les équilibres actuels, si notre démarche de rassemblement sur un nouveau projet politique ne prenait pas un élan nouveau, le risque serait sérieux de voir les besoins, les attentes, les potentiels de changement buter durablement sur les insuffisances des réponses politiques à gauche. Il faut donc mettre au cœur de la période qui s’annonce deux défis majeurs indissociables : le besoin de ripostes d’ampleur aux nouvelles attaques de la droite et la construction des conditions d’une alternative politique à ce pouvoir. Il s’agit donc désormais à partir de nos choix de Congrès de faire entrer notre stratégie de Front de gauche dans une nouvelle phase, unenouvelle étape de son développement. Il n’est donc pas question de seulement poursuivre le Front en l’élargissant comme nous l’avons dit et tenté de le faire, avec des premiers résultats, après l’élection européenne. Face aux enjeux de la période, il nousfaut construire un Front de gauche d’une nouvelle dimension, un Front social et intellectuel d’actions et de projets, un Front populaire pour une alternative à gauche, qui permette de riposter aux projets sarkozystes, de construire un projet politique alternatif en rupture avec ces politiques, de porter le plus loin possible ce projet dans leséchéances électorales à venir. A toutes les actrices et tous les acteurs du mouvement social, aux syndicalistes, aux intellectuels, aux militants de quartier, à toutes les femmes et les hommes qui se sont intéressés, ou ont rejoint ou soutenu notre démarche, nous lançons un appel « pourquoi le Front de gauche ne deviendrait-il pas votre affaire ? » Travaillons et débattons avec elles et eux pour leur permettre d’en devenir vraiment partie prenante.

Notre ambition politique est clairement la constitution de majorités politiques de gauche autour de projets réellement transformateurs et vise une dynamique de rassemblement de toute la gauche. Depuis notre dernier Congrès, nous avons sans cesse été à l’initiative. Le moment est venu d’une évaluation partagée et largement débattue pour réussir à franchir de nouvelles étapes avec tous les communistes.

Des fronts d’actions et de projets pour les retraites, les services publics, les libertés

Une bataille majeure s’engage. Malgré ses dénégations, Nicolas Sarkozy veut passer en force sur les retraites. Son objectif est de mettre en cause tout droit réel au départ à 60 ans avec une bonne retraite. Ceci pour satisfaire les exigences de prélèvements du capital et des marchés financiers sur les richesses produites. C’est un choix de société et même de civilisation.

Avec les défis actuels, la modernité c’est le développement des capacités de tous, la sécurisation et la maîtrise de tous les moments de sa propre vie, depuis le plus jeune age. Le financement des retraites est décisif : une retraite par répartition, certes, mais de qualité en lien avec l’emploi, la formation. Cela exige une contribution accrue et modulée des entreprises, une taxation de tous les revenus financiers - notamment ceux des banques et des entreprises -, une toute autre politique de l’emploi et de la formation.

Lançons la bataille en grand, à l’égal de ce que nous avons fait avec le traité constitutionnel européen. Menons un travail d’information, de débat, ouvrons le dossier des retraites avec les citoyens, les salariés, la jeunesse. Partout créons des comités, organisons des débats publics. Faisons du Front de gauche un front d’actions, d’idées et de propositions, un outil utile et rassembleur au combat de toute la société pour la retraite à 60 ans. Élargissons ce combat jusqu’à la victoire.

Dans le même esprit, nous invitons à une mobilisation dans le cadre des États généraux des services publics, dans la campagne pour les droits et les libertés, pour une transformation des institutions et de nouveaux pouvoirs aux citoyens, dans les actions contre la réforme des collectivités locales et la suppression de la taxe professionnelle, sur la question des salaires, du pouvoir d’achat, des chômeurs en fin de droits.

Face au chômage et à la précarisation, organisons une grande initiative nationale d’action pour que l’argent des fonds publics, du crédit bancaire et des profits serve à sécuriser et promouvoir l’emploi, la formation, les revenus avec l’appui des fonds publics régionaux, au lieu d’être gâché dans la finance spéculative. Face aux licenciements et délocalisations, exigeons des moratoires pour imposer des contre-propositions avec les moyens financiers et les pouvoirs nécessaires et avec la visée d’une nouvelle politique industrielle et des services.

La gauche doit affronter les marchés financiers, en Europe particulièrement. L’exemple de la Grèce confirme le besoin de briser le consensus entre le FMI et la BCE pour que l’argent du crédit bancaire et les fonds publics servent à répondre aux besoins sociaux. Il faut aider dès aujourd’hui, à partir des attentes sociales et du besoin commun d’alternative, la convergence des luttes dans toute l’Europe. Le tenue du Congrès du PGE à Paris, en décembre prochain, devra y contribuer en réaffirmant l’importance décisive d’une refondation de la construction européenne.

Le PCF, plus que jamais à l’initiative

Dans toutes ces batailles, le PCF invite à la construction du projet de rupture avec les orientations libérales, pour un développement humain durable, des repères pour une grande politique de gauche alternative à la droite.

La bataille de 2012, contre la droite mais aussi dans le débat à gauche, se gagnera d’abord sur le terrain du projet. Dans la prochaine période, nous appelons à l’organisation de conventions, d’assises, de tous autres événements à imaginer qui fasse évènement dans la construction de ce projet. Des premiers grands rendez-vous pourraient avoir lieu à l’automne 2010.

Un congrès d’étape les 18-19-20 juin

Comme nous l’avons décidé lors du 34ème Congrès, l’heure est à la dynamisation, au renforcement et la transformation profonde du PCF. Nous avons besoin d’améliorer notre capacité à produire des idées nouvelles et des projets novateurs. Notre vie démocratique doit évoluer, nous avons beaucoup à innover et c’est possible.

Toutes les batailles qui viennent de se dérouler ont montré l’importance du rôle du Parti communiste, en terme d’initiatives politiques comme en terme de mise en mouvement militante. Nous voulons amplifier la dynamisation du Parti communiste, son renforcement, le développement de son implantation et de son activité.

Comme nous l’avions envisagé en décembre 2008, nous proposons la convocation d’un Congrès d’étape à mi-parcours, les 18-19-20 juin 2010. Il n’aurait pas pour fonction de changer les orientations adoptées lors du dernier Congrès ordinaire. Il pourrait en revanche nous permettre d’approfondir leur mise en œuvre : • en procédant à une évaluation partagée des acquis et des limites de nos orientations stratégiques et en prenant les initiatives politiques et d’actions nécessaires pour poursuivre leur mise en œuvre ; • En ouvrant la réflexion sur les échéances électorales à venir ; • En adoptant une feuille de route concrète pour les transformations du Parti.

Nous procéderons à cette occasion au changement de secrétaire national, conformément au souhait de Marie-George de « passer la main » à mi-mandat. Ce congrès d’étape pourrait aussi permettre aux fédérations qui le souhaitent de travailler sur leurs instances de direction, en ayant parmi leurs priorités la mise en œuvre de la parité.

Pour respecter l’esprit de ce congrès d’étape, nous proposons de simplifier le processus de préparation par la mise en débat de deux plates-formes de débat ouvertes, qui seront adoptées lors d’un Conseil national convoqué le 16 avril. La première traiterait du sens de notre engagement communiste en mettant en discussion l’évaluation de la mise en œuvre de notre stratégie de Congrès et les nouvelles initiatives qu’appelle la situation. La seconde mettrait en débat des transformations du Parti. Le congrès pourrait enrichir ces plates-formes de débats qui serviraient de documents d’étapes pour la suite de la réflexion des communistes.

Après une nouvelle année d’actions, notre Congrès ordinaire pourrait se tenir en juin 2011.