A Yann Le Pollotec, président de la Commission de « transparence » du Congrès,
Cher camarade,
Au détour de la lecture d’un mail de routine envoyé par le secteur « Vie du Parti », daté du 12 juillet, nous comprenons que la direction du Parti a décidé, pour ce 38ème congrès, de ne plus envoyer, sur papier, à chaque camarade les documents pour la consultation des 4, 5 et 6 octobre 2018.
D’où vient cette décision inacceptable ? A moins qu’il ne s’agisse d’une erreur…
Rappelons l’article 11-1 des statuts du Parti : « Le ou les projets de base commune sont portés à la connaissance des adhérents ».
Rappelons combien l’ensemble du Parti, lorsque le gouvernement a voulu, avant 2017, dématérialiser les professions de foi pour les législatives, a vivement protesté ! Les mêmes arguments valent pour les adhérents du Parti. L’accès à internet, quand il existe, est très inégal. La qualité de réception du support papier n’a rien à voir avec un aperçu sur écran.
Il s’agit d’un congrès national. Ce n’est pas aux échelons locaux, selon leur bonne disposition, de diffuser les documents. Les communistes sont en droit d’attendre un minimum d’impartialité, au niveau requis.
Nous réfutons d’ores et déjà l’argument financier. L’application des règles statutaires de préparation du congrès ne saurait faire les frais des décisions unilatérales et hautement discutables de la direction sortante.
Le questionnaire aux adhérents, primaire et téléguidé, déjà oublié de tous, que la direction a confié à un logiciel de la firme de marketing politique américaine « Nation Builder », à l’automne 2017, a coûté des dizaines de milliers d’euros au Parti.
La conférence nationale, convoquée le 18 novembre 2017, a coûté la location de la Cité des Sciences de la Villette, le déplacement de 1000 camarades de tout le pays. Des centaines de milliers d’euros pour, en tout et pour tout, 2 heures de rapport et 2 heures de discussion plénière, réservée aux « personnalités » du Parti, pour enregistrer des lieux communs issus du questionnaire et discuter du mois de la tenue du congrès « extraordinaire »…
Ces dépenses passées, inutiles et orientées, ne sauraient être opposées à l’accès aujourd’hui de tous les camarades, de manière égale, aux documents de la consultation d’octobre 2018.
Cher camarade, nous n’avons rien de spécial à reprocher, pour l’instant, à la Commission de « transparence ». Mais à quoi sert la transparence s’il n’y a rien à voir pour les camarades ?
Nous attendons tes réponses. Nous espérons que les directions qui ont mené le Parti à un nouvel effacement historique ne cherchent pas à se défausser d’une nouvelle façon. Nous ne laisserions pas passer.
Bien fraternellement,
Corinne Bécourt, Emmanuel Dang Tran, Dominique Negri