Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
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Corinne BECOURT, fédération de l’Aisne, intervention au Conseil National du PCF le 25 avril 2012

mai 2012, par Saint Martin d’Hères

Dans l’Aisne, le résultat du 1er tour est vraiment alarmant. Dans un département sinistré par la casse industrielle, la sanction de la politique de Sarkozy et du ministre du chômage, Xavier Bertrand, s’est tournée massivement vers le FN. Celui-ci réalise son deuxième meilleur score en France : 26,33%.

Les villes ouvrières sont les plus touchées. A ce propos, je remarque qu’à Florange, dont plusieurs candidats ont essayé d’instrumentaliser la bataille des métallos, Le Pen atteint également 26%.

Les campagnes sont atteintes aussi. Dans une petite commune du Saint-Quentinois, dont le maire est conseiller général communiste, le FN arrive en tête avec 30,62% des voix.

Nous l’avons vu pendant la campagne. Le « tous pareils », le « tous pourris », les désillusions devant les alternances qui ne changent rien, sont bien dans les têtes. A Saint-Quentin, en faisant vivre le point de vue communiste pendant la campagne, en refusant toute logique d’effacement du PCF, nous avons limité les dégâts. Mais au plan national, l’absence de candidat communiste avec des positions de rupture communistes a pesé lourd.

On ne combat pas l’extrême à coups d’insultes personnelles sur les plateaux de télévision. On peut le mesurer ! C’est politiquement que l’on combat la démagogie « sociale » du FN, en rejetant clairement l’UE de Maastricht, en exigeant le retour aux 37,5 annuités pour la retraite à 60 ans, en développant les luttes dans les entreprises et les quartiers. Tout ce que le Front de gauche ne tient pas.

J’ai écouté l’analyse de Pierre Laurent. Je ne vois pas où il y a lieu de se réjouir des résultats sauf du recul de Sarkozy, qu’évidemment il faut éliminer.

Mélenchon a fait mieux que les collectifs antilibéraux de Marie-George Buffet. Une fois que l’on a dit ça, c’est facile de se gargariser. Mélenchon, candidat socialiste, a été mis en avant pour concentrer les votes qui s’étaient portés sur le NPA, Bové mais aussi sur le PS et même le Modem en 2007. Ses résultats ont peu à voir avec le vote communiste (Aisne – JLM 2012 : 10,19% - Marchais 1981 : 21,77% / Paris – JLM 2012 : 11,09% - Marchais 1981 : 9,18%).

La supercherie Mélenchon/FdG est en train de vite tomber. Il est temps.

Sa déclaration dimanche à 20h05 a fait mal. En 48 heures, le rabatteur passe de la « révolution citoyenne » au soutien « sans conditions » à Hollande, l’homme de « l’austérité équitable ». Sans condition politique mais non sans petits arrangements électoraux avec son Parti d’origine. Les négociations continuent pour que le PS fasse élire un groupe front de gauche à sa convenance aux législatives, au prétexte du risque FN.

La « révolution par les urnes » est reportée, pour Mélenchon, à … 2022 et à son élection comme président. Les contours de sa « 6ème république » se précisent : personnification à outrance derrière le chef Mélenchon, tout dans les institutions. Vraiment l’urgence sociale, la lutte des classes, il ne connaît pas !

Le PCF non plus, il ne semble pas le connaître. Même pour la forme, Mélenchon ne prend pas la peine d’attendre l’avis du Conseil national du PCF pour décider se son ralliement « sans conditions », pour convoquer en juin une « convention nationale du Front de gauche ». De quel droit, au nom de qui ?

Je fais partie de ceux qui n’acceptent pas le projet de constitution d’un « Linke à la Française », d’une antenne française du PGE avec des socialistes, maastrichiens, mitterrandiens, jospinistes.

Il y a urgence à faire vivre et renforcer le PCF et ses positions pour élever le niveau des luttes. De durs plans de licenciements vont tomber. Comme dans les autres pays, tout est fait pour faire payer encore plus cher aux salariés et au peuple la crise du capital. L’UE de la finance en sera le prétexte et le bras armé.

A Saint-Quentin, aux portes des entreprises, au porte-à-porte, le combat des communistes contre les politiques de droite d’où qu’elles viennent, pour faire reculer l’extrême-droite continue. Les communistes ont décidé que des candidatures clairement PCF seront le meilleur moyen de le porter aux législatives.