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Discours de Diana Kdouh, élue, au meeting et banquet populaire PCF : 100 ans de conquêtes sociales, Toujours au cœur de la lute de classes !

février 2020, par Saint Martin d’Hères

Bonjour à tous, Nous sommes nombreux aujourd’hui pour fêter le centenaire du Parti. Mais pas que. 100 ans après, nous continuons le PCF né en 1920. Je vais vous parler de l’Internationale Communiste, des 21 conditions d’adhésion, de l’impérialisme et de notre solidarité internationaliste.

« Les communistes ne s’abaissent pas à dissimuler leurs opinions et leurs projets. Ils proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout l’ordre social passé. Que les classes dirigeantes tremblent à l’idée d’une révolution communiste ! Les prolétaires n’y ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner. Prolétaires de tous les pays unissez-vous ! »

Telles sont les dernières phrases du Manifeste du Parti Communiste de Karl Marx et Freiderich Engels, écrit en 1848. Ce texte est, sans nul doute, un des textes fondateurs du Communisme.

23 ans plus tard, en 1871, la Commune de Paris montait à l’assaut du ciel. Elle fût la première révolution prolétarienne, inachevée, certes, mais héroïque, avec un caractère profondément internationaliste. Des italiens comme Garibaldi et des polonais comme Dombrowski faisaient partie des Communards. Aussi héroïque fût-elle, il lui manquait une organisation, il lui manquait un Parti. Son caractère internationaliste prolétarien s’est prouvé encore, en 1917, lors de la Révolution d’octobre, avec à sa tête, Vladimir Ilitch Oulianov, dit Lenine, qui se voulait continuateur de la Commune.

De la guerre impérialiste 14-18, de la faillite de la IIème Internationale, dont les principaux partis socialistes, sociaux-démocrates, sombrèrent dans l’union sacrée avec leur propre bourgeoisie, de la Révolution d’Octobre 1917, naîtra l’Internationale Communiste en 1919. Et les 21 conditions d’adhésion à l’Internationale Communiste seront adoptées lors de son deuxième congrès en juillet 1920.

Pour un communiste, pour un Parti Communiste, ces 21 conditions sont essentielles, fondamentales. Elles représentent quelque chose d’inestimable. Elles sont la théorisation de la Révolution d’Octobre 1917. Ces 21 conditions exigent, de chaque Parti adhérent à l’Internationale Communiste, que toute sa propagande et son agitation aient un caractère communiste.

En France, lors du congrès de Tours, le 29 décembre 1920, nos glorieux aînés faisaient le choix, longuement débattu, d’adopter les 21 conditions en devenant la section française de l’Internationale Communiste (SFIC). Certaines de ces conditions sont devenues obsolètes mais remettre, encore et toujours, en débat, celles qui sont essentielles et d’actualité, est notre préoccupation première de communiste, AU 21ème siècle.

De Tours, nous retenons la rupture avec la social-démocratie, le réformisme et la collaboration de classe. C’est le sens de la condition n°7. Cela ne veut pas dire que nous ne luttons pas pour des réformes favorables aux travailleurs dans le système capitaliste. Nous luttons pour la défense de nos conquis sociaux et en acquérir de nouveaux mais sans perdre de vue notre objectif de rupture révolutionnaire, de renversement du capitalisme.

Le congrès de Tours a également ouvert la voie au combat internationaliste et anticolonialiste du PCF. Ce combat est toujours le notre, à travers la 8ème condition qui indique : « Tout Parti appartenant à la IIIème Internationale a pour devoir de dévoiler impitoyablement les prouesses de « ses » impérialistes aux colonies, de soutenir non en parole mais en fait, tout mouvement d’émancipation dans les colonies ».

Nos glorieux aînés la mettaient en pratique dès 1923 lors de la guerre du Rif. Elle sera également mise en pratique par le Parti lors de la guerre d’Algérie. Evidemment, cela renvoie aux paroles d’un camarade, emprisonné et torturé dans les geôles impérialistes françaises. Il s’agit d’Henri Alleg. Il y a 9 ans, il nous faisait l’honneur de venir à Saint-Martin-d’Hères. Et à notre question : Que signifie être anticolonialiste ? Il nous répondait :

« L’anticolonialisme, aujourd’hui, c’est le refus de toute réécriture officielle du passé colonial. C’est le combat contre la soumission des peuples au nom d’idées fausses, comme la prétendue supériorité de telle civilisation sur telle autre. Cela implique de se situer sans restriction du côté des peuples qui luttent pour leur liberté. Sans se laisser berner par des arguments fallacieux, visant à justifier, au nom des droits de l’Homme, des positions de force des anciens propriétaires de la terre coloniale. On ne peut pas exclure de ce combat la lutte des Palestiniens, c’est aussi un problème colonial. »

Communistes, nous avons été, dans le passé, au côté du peuple algérien dans sa lutte pour son indépendance. Nous continuons le combat aujourd’hui, au côté du peuple palestinien dans sa lutte contre la politique de colonisation et d’apartheid poursuivies par l’Etat d’Israël, soutenu par les puissances impérialistes, dont la France, mais surtout les Etats-Unis. En effet, le plan de Trump, dévoilé mardi, est un véritable plan de guerre, un plan de liquidation de la question palestinienne, comme depuis 1967, même 1947 ou encore 1917 et la déclaration de Balfour des Anglais.

Nous continuons le combat au côté de tous les peuples luttant contre l’oppression et pour leur émancipation, pour leur droit à disposer d’eux-mêmes.

Les quinquennats se suivent et les gouvernements successifs poursuivent les mêmes politiques. Les dépenses publiques et sociales sont rognées, sacrifiées, à commencer par l’hôpital, l’école ou les maisons de retraites, pour renflouer les profits des capitalistes et des riches. Les services publics sont démantelés et livrés au privé. Tous les budgets publics sont frappés sauf un : la défense.

Avec Macron, le ministère de la défense a été renommé « ministère des Armées ». Ce n’est pas un détail.

Combien de morts encore à venir au Mali et ailleurs ? Notre colère devant ces morts, devant la mort semée par des soldats partout dans le monde, est avant tout politique, et se dirige contre la politique impérialiste des gouvernements successifs.

Toutes les opérations extérieures de la France n’ont pas eu les mêmes motivations. Entre les opérations de « maintien de la paix » de l’ONU avec une participation française non dénuée d’arrière-pensée ; des interventions clairement néocoloniales comme au Zaïr et au Tchad, sous Mitterand ; et maintenant des interventions intégrées dans la défenses d’intérêts impérialistes occidentaux, US-UE.

Le pétrole, le gaz, les oléoducs, l’uranium, les « terres rares » etc, que les puissances occidentales se disputent entre elles, ou disputent aux autres puissance, comme en premier, la Chine, sont toujours des préoccupations majeures pour les groupes capitalistes dont l’intérêt n’a rien de national. Comme la répartition des sphères d’influence et des marchés, dans l’affrontement inter impérialiste.

« On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels ». La sentence d’Anatole France, après 1918, est plus juste que jamais. Les marchands de canons français tiennent toujours le haut du pavé, sous-traitants des faucons américains et profiteurs d’une surenchère sans fin des budgets militaires.

Ceux qui meurent au Sahel aujourd’hui, paient directement les conséquences de l’élimination de la carte de la Libye par Obama, Zarkozy et Blair. Peu après, Fabius, ministre d’Hollande, saluait les milices islamistes en Syrie.

Au nom du terrorisme, Hollande poursuivait les bombardements en Syrie et en Irak – ajoutait la guerre à la guerre – soi-disant pour « agir à la racine du mal ». Comme si cette racine ne se trouvait pas aussi à Washington, Londres ou Paris. Les interventions impérialistes ont déstabilisé la région. Les puissances impérialistes ont subventionné Daesh et Al-Quaida. Il est évident que l’intervention militaire de l’ancienne puissance coloniale en Afrique et ailleurs, les destructions et morts qu’elle cause, exacerbent les crises, les radicalisations, « le terrorisme » et la guerre.

Au mois de décembre, Macron a déploré « l’état de mort cérébral de l’OTAN ». Son expression fait écho à la volonté de Trump de faire payer davantage les pays européens à l’effort militariste et impérialiste occidental.

Depuis 2018, la France augmente déjà, chaque année, et d’ici 2022, son budget militaire de 1,7 milliards d’euros aux dépens des dépenses publiques et sociales.

Il est tant de dire stop et d’exiger :

- La sortie de la France de l’OTAN et de toute politique militaire intégrée de l’UE du capital.

- La (re)nationalisation des industries d’armements, leur orientation stricte vers la défense nationale avec perspective de reconversion vers le civil.

- Le retour en France de tous les soldats déployés dans les Opérations extérieures.

- Le démantèlement progressif, unilatéral, des programmes français d’armement nucléaire, et d’autres armes de destruction massive.

- Le renoncement à l’augmentation de 1,7 milliard d’euros par an, et, au contraire, la baisse des crédits militaires.

- La réorientation de cet argent vers les politiques sociales, notamment l’hôpital, la prise en charge des personnes dépendantes, l’école et la coopération avec les pays moins développés.

Aussi, la question des « migrants » est utilisée pour polariser le débat politique. Le capital organise le trafic de main d’œuvre et, en même temps, exploite la mise en concurrence des travailleurs. Au-delà de l’humanisme immédiat, notre réponse ne peut être que l’opposition internationaliste à l’origine de ces déplacements forcés (guerres et exploitation impérialistes), notre réponse ne peut être que la fraternité de classe dans notre pays.

Notre lutte internationaliste impose que ces mots d’ordre soient liés, conjugués, avec nos campagnes de luttes pour défendre nos conquis sociaux et en acquérir de nouveau, comme la sécurité sociale, notre système de retraites, les monopoles publics SNCF, EDF etc. Notre solidarité internationaliste, notre lutte pour la paix se réalisent à la condition de lutter ici, en France, contre le capitalisme/l’impérialisme français. Comme l’a dit Lenine en 1916, « l’impérialisme, c’est le stade suprême du capitalisme » et c’est aujourd’hui.

Face au capital, aujourd’hui, plus que jamais, les travailleurs ont besoin du Parti Communiste Français. Communistes de smh, nous continuons le PCF issu d’une triple origine :

- premièrement, l’organisation et l’expérience nationales du mouvement ouvrier, notamment certaines étapes de la Révolution française, la Commune de Paris, après 1920, les grandes conquêtes sociales, la Résistance, les combats anti-coloniaux ;

- Deuxièmement, les théories de Marx et d’Engels. L’actualité des théories de la plus-value, de la baisse tendancielle du taux de profit, de la crise capitaliste, de la lutte des classes comme moteur de l’Histoire, est évidente. Elles doivent faire l’objet d’une diffusion et d’une étude de masse.

- Et troisièmement, la conception léniniste du Parti impliquant l’intervention directe des travailleurs, de ceux qui ont le plus intérêt à combattre le capitalisme.

Dans cette période de luttes sociales, nous affirmons que la montée des luttes et leurs convergences, par l’unité d’action des travailleurs, pour les revendications immédiates, portent le rapport de force favorable aux travailleurs et les perspectives de rupture politique.

Communistes, nous sommes déterminés à lutter et à organiser les travailleurs pour conduire les masses vers la rupture révolutionnaire avec la société capitaliste, pour une société de mise en commun des moyens de production, d’échange et de financement, dans laquelle le pouvoir politique et économique serait exercé par les travailleurs et pour les travailleurs : le Socialisme, phase transitoire au Communisme.

Enfin, « le devoir des communistes est de lutter en toutes circonstances, si défavorables qu’elles soient. Les Communards surent lutter et mourir en défendant leurs idées. On n’amène pas sans combat les pavillons de la Révolution et du Socialisme. »

Vive le Socialisme, vive le Parti Communiste Français, Vive la Révolution !!

Voir en ligne : Notre article sur la grande réussite du meeting et banquet populaire.

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