5 285 postes, c’est l’équivalent de deux fois les emplois de l’usine PSA d’Aulnay fermée en 2012/2013. C’est le nombre d’emplois que la direction de la Poste a supprimé au premier semestre 2014, selon ses propres chiffres.
Qu’a dit, qu’a fait Montebourg ? Rien ! Puisqu’il était le ministre de tutelle de cette entreprise publique, de ce service public pour lequel il a prétendu se battre lors de la « votation citoyenne » de 2009.
Il faut révéler toute cette hypocrisie !
L’annonce de ces 5 285 suppressions d’emplois en 6 mois coïncide avec l’autorisation donnée par le prête-nom de l’Etat, l’Arcep (Autorité de régulation des activités de télécommunication et postales), à la direction de la Poste d’augmenter de 5,2 % en moyenne par an, dès le 1er janvier 2015, les tarifs postaux, soit 4 % de plus que l’inflation attendue.
La direction de la Poste a déjà annoncé qu’elle ferait davantage peser cette augmentation sur le courrier J+1, les lettres qui sont censées être distribuées le lendemain de l’envoi.
Tout se tient dans cette stratégie de déclin et de destruction du service public postal pour préparer la privatisation de certaines de ses activités, isolées pour être rendus les plus profitables.
Le timbre de base pourrait passer à 80 centimes d’ici 3 ans. Le délai de distribution du courrier est rendu aléatoire : 2 jours, 3 jours… La perte de confiance dans le service public de la Poste est organisée par sa direction elle-même !
Comment s’étonner de la baisse de volume du courrier ?
Parallèlement, la direction de la Poste supprime les moyens destinés au J+1 (TGV, avions affrétés) et supprime des milliers de postes dans les centres de distribution (comme aux guichets où l’usager doit tout faire tout seul, y compris attendre, ou aux services financiers).
L’usager, particulier comme professionnel, est perdant sur toute la ligne. Le taux de chômage se creuse. Les conditions de travail des postiers restants deviennent invivables.
On compte plus de 500 luttes locales au premier semestre 2014 à la Poste contre les projets de « réorganisation » programmés partout. La direction a répondu avec surdité et violence, essayant de laisser pourrir les mouvements.
Certaines luttes sont allées très loin comme à Ajaccio, à Paris 15ème, à Orléans-Les-Aubrais avec des dizaines de jours de grève, face une répression patronale inédite depuis des années.
La convergence des luttes peut et doit se construire à la Poste et avec les usagers.
Communistes, nous allons continuer à y travailler en faisant connaître le saccage social et économique en cours, en pointant les vrais intérêts, les vrais responsables, subordonnés au patronat, au capital et à l’Union européenne !