Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
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Remettre en cause le « Pacte pour l’euro » sans remettre en cause l’euro : impossible !

avril 2011, par Saint Martin d’Hères

Le PCF n’a rien à faire avec le PS et la CES pour justifier l’euro du capital. Le 24 mars 2011, les gouvernements des pays de l’UE, de droite ou sociaux-démocrates, ont adopté le « Pacte pour l’euro ». Les travailleurs ne seront pas surpris de son contenu, conforme à tout ce qui vient de l’UE.

Le Pacte vise à engager les pays membres à aggraver la politique d’austérité, de gel ou de baisse des salaires, de réduction des dépenses publiques et sociales, de remise en cause des systèmes publics de retraites etc.

C’est-à-dire la politique que chacun des gouvernements met déjà en œuvre dans les conditions de son pays.

Plusieurs voix se font entendre pour contester le Pacte.

En France, les dirigeants du Front de gauche, dont ceux du PCF, organisent un meeting « européen » le 3 mai pour « arrêter le pacte de super-austérité de Sarkozy-Merkel dit Pacte pour l’euro ».

Le PS s’y oppose aussi, dénonçant l’austérité, regrettant que rien ne soit prévu, dit Martine Aubry, « pour mieux réguler le capitalisme, faire participer les profits à la solidarité ou taxer le capital ».

La gauche française rejoint la Confédération européenne des syndicats, la CES, qui réclame un « pacte en faveur de plus d’équité, contre l’austérité » et organise des « europrotestations paisibles » dans plusieurs capitales d’Europe.

Le Front de gauche et le Parti de la gauche européenne, présidé par Pierre Laurent y appellent avec insistance.

Evidemment, les communistes doivent être les premiers à combattre les politiques d’austérité au service du capital.

Mais la question est de savoir à quel niveau doit se placer l’action. Pouvons-nous nous exprimer avec et sur la base des positions de ceux, PS et CES, qui sont des promoteurs de Maastricht et du Traité de Lisbonne que le Pacte ne fait que prolonger ?

Notre réponse, c’est non.

Avant le Pacte pour l’euro, nous avons connu le Pacte de stabilité, également conçu pour la mise en place de la monnaie unique.

Il n’a quasiment jamais été respecté par les pays de la zone euro mais a toujours fonctionné dans un sens unique contre les travailleurs.

Les gouvernements nationaux ont bien su l’utiliser comme prétexte pour couper dans les dépenses publiques et sociales, pour privatiser.

Jamais au contraire, ils n’ont autant augmenté les cadeaux fiscaux et les déductions de cotisations sociales qui, pourtant, creusent les déficits publics et alimentent la dette publique dont le Pacte devait prémunir.

Le Pacte pour l’euro servira, de même, de prétexte « d’en haut » pour imposer les politiques antisociales, combattues dans tous les pays par des luttes puissantes, comme celle que nous avons connue pour les retraites.

Ces luttes, au niveau national où existe et se construit le rapport de force, sont les seules décisives, toute victoire dans un pays aidant un autre comme on le voit dans le monde arabe.

Le Pacte va n’être qu’un prétexte de plus pour mettre en œuvre les politiques d’austérité, l’UE du capital dispose d’un instrument pour les imposer : l’euro, la monnaie unique.

On ne devrait pas dire le « Pacte pour l’euro » mais plutôt « l’euro pour le pacte » !

Au moyen de quoi, le capital mondial saigne le peuple grec, le peuple portugais ou le peuple irlandais : avec l’euro !

L’euro renforce la mise en concurrence directe des travailleurs des différents pays et écrase le développement des activités les plus faibles.

L’euro « fort » est conçu dans l’intérêt des entreprises les plus puissantes, structurellement exportatrices, et qui y gagnent considérablement à délocaliser leurs sous-traitants.

Ceux qui disent que sortir de l’euro, retrouver une souveraineté monétaire, amènerait au nationalisme, devraient voir les campagnes, réellement nationalistes, de haine entre les peuples, que le capital fomente avec l’euro et qui ont déjà amené aux résultats considérables de l’extrême droite par exemple en Finlande.

« Les Grecs sont des fainéants. Pas question de payer pour eux » disent les fascistes finlandais comme les journaux allemands à grand tirage.

Que le PS et la CES s’opposent au « Pacte pour l’euro » pour mieux faire accepter l’euro aux travailleurs, c’est logique.

Que Mélenchon, Maastrichien convaincu, annonce un SMIC européen grâce à l’euro (un SMIC à 300 euros ?), c’est logique.

Que la CES vante la fiction d’une Europe sociale, c’est logique.

Tous ceux-là font partie de ceux qui s’efforcent de relégitimer l’UE, ses traités, ses directives, sa monnaie aux yeux des peuples qui les rejettent massivement, comme en France en 2005.

La BCE pourrait être à l’origine d’un « Pacte social et écologique » : on rêve.

Toutes les institutions de l’UE ont été conçues, depuis le départ, contre les peuples, les droits démocratiques qu’ils ont arrachés dans leur pays.

Le PCF, jusqu’à une date récente, s’est toujours prononcé contre l’UE du capital et pour des coopérations mutuellement avantageuses entre les peuples et les pays.

Ces positions font toujours de lui un repère politique dans notre pays.

Pour les Grecs ou les Irlandais, la bataille pour le non-paiement des usuriers capitalistes, favorisés par les gouvernements, à l’image de l’Islande, est primordiale.

N’allons pas demander des prêts moins chers à la BCE !

Pour combattre les spéculateurs, pour se doter d’un instrument stable de coopération monétaire et de crédit, reprenons notre proposition de monnaie commune, composée d’un panier de monnaies nationales !

Cessons de suivre les socialistes du PS ou du PG sur les voies qui nous séparent historiquement de l’acceptation de l’Europe atlantiste du capital !

Ne laissons pas non plus le FN récupérer et caricaturer l’opposition de classe à l’UE du capital !

Donc soyons cohérents : NON aux politiques de casse sociale ! NON au Pacte pour l’euro ! NON à l’euro !

Relisez cet excellent article de mai 2010 sur le même sujet :

http://www.pcf-smh.fr/Contre-la-mon...