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Plus de 100 000 manifestants descendent dans les rues de Dublin pour exprimer une opposition ferme au « plan de sauvetage » proposé par les fossoyeurs de l’UE et du FMI

novembre 2010, par Saint Martin d’Hères

Ce samedi 27 novembre, de 100 000 à 150 000 manifestants ont défilé dans les rues de Dublin, défiant des conditions climatiques polaires, pour manifester leur colère contre le plan d’austérité, et répondant au diktat de l’UE et du FMI par un clair : « Non merci ».

Car le pseudo-plan de sauvetage est perçu par le peuple irlandais à la fois comme une mise sous tutelle de la nation Irlandaise ainsi que comme une nouvelle saignée de son peuple, au moment même ou le grand capital, notamment bancaire, est épargné.

Exemple criant, le taux d’imposition sur les sociétés est un des rares impôts qui n’ait pas été relevé depuis 2008. Il reste de 12,5%, un des plus bas d’Europe, sachant que le taux moyen est de 30%.

Quatrième plan d’austérité en deux ans : la saignée continue et les Irlandais s’y opposent très largement

Les Irlandais sont déjà passés par les baisses massives des salaires des fonctionnaires de 5 à 15%, la diminution des allocations-sociales, la hausse de divers impôts les plus injustes (CSG locale, impôts forfaitaires, taxes à la consommation), du montant des retraites ainsi qu’une hausse des impôts pesant sur les salariés.

Cette fois sont au programme, entre autres, la baisse de 12% du salaire minimum, des coupes massives dans les allocations sociales de l’ordre de 2,8 milliards d’euros d’ici à 2014, la hausse des impôts à la consommation, de 2 points pour ce qui est de la TVA et pour finir la suppression de 25 000 emplois dans la fonction public.

L’opposition du peuple Irlandais est claire et massive.

D’après un sondage publié par Sunday independent samedi matin : 57% des Irlandais refuse que le peuple Irlandais paie la dette contractée par l’État irlandais et se propose de ne pas la rembourser du tout. 66% des Irlandais sont eux globalement opposés aux mesures prises par le gouvernement en concertation avec l’Union Européenne et le FMI.

Le Non à la Constitution Européenne en 2008 prouve plus que jamais toute sa pertinence

Le ressentiment envers le FMI et surtout envers l’UE grandit dans le pays et s’est exprimé avec force dans la manifestation. Il convient de rappeler que le 12 juin 2008, le peuple Irlandais refusait d’abdiquer sa souveraineté et contestait la prise de pouvoir de l’UE en votant à 53,4% contre le projet de Constitution européenne.

Un an après, le 2 octobre 2009, le couteau sur la gorge et avec la promesse hypocrite qu’aucun plan d’austérité ne serait mis en place, le peuple Irlandais devait se désavouer et avaliser une mascarade démocratique.

Deux ans après, et quatre plans d’austérité plus tard, se manifeste plus que jamais la clairvoyance du peuple Irlandais ce 12 juin 2008 : l’Union Européenne est bien une machine de guerre contre les peuples, les nations et les travailleurs d’Europe.

Les Irlandais à la recherche d’une alternative politique, qui peine à se matérialiser, aux politiques du capital et de l’UE

Une fois l’opposition aux politiques de ce gouvernement largement partagée, la question qui se pose est : quelle alternative politique ?

Car les jours d’un gouvernement conservateur/écologiste complètement discrédité sont comptés. Mais l’alternance représentée par les partis de « centre-gauche » du Labour et du Fine Gail n’est porteuse d’aucune alternative.

Prête à manifester une opposition démagogique au gouvernement, les deux partis se révèlent évasifs sur la question politique du rejet du plan d’austérité. Entre les lignes, la gauche exprime son accord de fond avec la politique menée par la droite.

Seul le Parti communiste d’Irlande (PCI)– et avec de réelles contradictions, liée à son identité qu’ainsi qu’à son hétérogénéité interne, le parti nationaliste du Sinn Fein – est porteur d’une ligne claire d’opposition à la politique du gouvernement irlandais aux ordres du FMI et de l’UE).

Seule la lutte du peuple irlandais peut mettre en échec les plans du capital irlandais et européen, et la première mesure à adopter devrait être le refus de rembourser la dette que l’Etat irlandais a contracté pour renflouer les banques et les grandes entreprises.

Les ambiguïtés de la ligne des syndicats irlandais : la faillite du « dialogue social » et la capitulation de Croke Park

Sur le plan syndical, les principaux syndicats Irlandais ne sont pas sans démontrer dans la pratique une certaine équivoque sur le fond.

Ces dernières années, les syndicats réformistes irlandais avaient privilégié le « dialogue social » avec le gouvernement et avalé la série de plans d’austérité adoptés au nom du « salut de la nation ».

Capitulation ultime, la majorité des fédérations et la principale confédération (IMPACT) du secteur public ont signé en juin dernier les accords dit de Croke Park.

Dans le cadre de cet accord, non seulement les syndicats du public acceptaient la casse de la fonction publique – avec fin du statut et réduction drastique des effectifs – mais ils se conformaient aux vœu le plus cher au patronat : le renoncement au droit de grève.

A l’époque, seuls quelques fédérations plus combatives, dont plusieurs syndicats enseignants (TUI, ASTI, IFUT) et celui des fonctionnaires les moins bien payés (CPSU), se sont opposés à ces accords infamants.

Aujourd’hui, poussés par des bases exaspérées, tous les principaux syndicats du public et du privé sont dans la rue, pour manifester leur opposition au gouvernement de droite.

Cela ne doit pas faire oublier l’ambiguïté des positions de fond des syndicats réformistes (le slogan « Pour une voie meilleure et plus juste ») liée à leurs connivences avec les partis de gauche qui ne cachent pas leur accord avec les plans d’austérité dictés par l’UE et le FMI.

Aujourd’hui, comme en ce jour du 12 juin 2008, le peuple Irlandais a exprimé son opposition claire et nette à l’UE du Capital et à ses serviteurs à la tête de l’Etat irlandais !

Sa volonté de regagner sa souveraineté et son désir de trouver une alternative politique au capitalisme et à l’UE, machine à broyer les peuples et les travailleurs !