NOTRE ANALYSE :
Communistes, nous exprimons publiquement notre condamnation, sans réserves, de la nouvelle agression impérialiste, lancée contre la République Bolivarienne du Venezuela le 23 janvier 2019, pilotée par les Etats-Unis en partenariat avec les puissances de l’Union Européenne et certains régimes latino-américains.
Il s’agit – et cela suffit à justifier notre engagement – d’une position de principe contre toute ingérence étrangère contre la souveraineté d’un peuple. La présidence et le gouvernement de Maduro sont légitimes et légales. La démocratie électorale vénézuélienne, depuis la première élection de Chavez, n’est pas contestée. Le déroulement et le résultat de la dernière élection présidentielle ont été validés par les observateurs et la communauté internationaux.
Notre position est également politique. La tentative de coup d’Etat, avec le soutien impérialiste au félon « président autoproclamé », Guaido, représente une attaque frontale contre les conquêtes sociales et démocratiques des travailleurs et du peuple vénézuéliens, mais aussi du reste de l’Amérique latine et du monde. Pour les forces capitalistes, l’expérience vénézuélienne, initiée par Chavez depuis 1999, est un défi, un symbole et un exemple de résistance à leur domination, illustrant, de manière insupportable, la possibilité populaire et nationale de les faire reculer.
En visant l’élimination du régime bolivarien, c’est le renforcement de l’exploitation des travailleurs et des peuples d’Amérique Latine qui est recherché, l’écrasement de toute opposition. L’impérialisme veut faire une leçon, qui risque d’être sordide, aux insoumis. Nous nous souvenons, entre autres, du Chili en 1973. L’offensive impérialiste vise aussi directement Cuba et toute l’alternative inestimable que l’île continue de porter pour le droit des peuples.
Le Venezuela est également devenu un point de tension entre les impérialismes occidentaux et les puissances chinoise et russe, dont les prêts au pays sont gagés sur l’industrie pétrolière vénézuélienne, fournisseur et client attitrés des Etats-Unis, encore aujourd’hui.
Ingérence, attaque contre les droits sociaux : tous les peuples sont concernés, le peuple français également.
Nous condamnons formellement la prise de position inacceptable du gouvernement français et de Macron, qui a emboité le pas à Trump et soutient le félon Guaido dans son entreprise de déstabilisation du Venezuela. Nous rappelons que Macron a été bien moins bien élu que Maduro. Quand il s’agit des dictatures les plus rétrogrades de la planète, comme l’Arabie Saoudite, il ne s’épargne aucune flatterie aux « roi et prince » pour vendre les armes qui massacrent les enfants yéménites. Quand des ministres du gouvernement populiste-nationaliste italien viennent apporter leur soutien aux « Gilets jaunes », l’ambassadeur de France à Rome est aussitôt rappelé. A Caracas, son homologue est envoyé accueillir le félon Guaido à son retour à l’aéroport, au mépris de tous les principes diplomatiques. Cette position de Macron est une injure au peuple français.
En France, comme dans les autres pays occidentaux, des éléments identifiés comme de « gauche », voire à la « gauche de la gauche » rechignent à condamner la tentative de coup d’Etat au Venezuela quand ils ne la soutiennent pas (ex : Bernie Sanders aux Etats-Unis). Ils arguent de leur désaccord avec la politique de Maduro et de la situation économique difficile, même critique, que traverse le peuple vénézuélien (à cause notamment des bas cours du pétrole). Par faiblesse idéologique, ou par intérêt électoraliste, ils se rangent derrière l’idéologie dominante et son « politiquement correct ». Pour nous, la critique de la politique de Maduro ne saurait justifier ces différentes positions qui lâchent sur les principes.
En ce qui nous concerne, indépendamment de notre condamnation du coup de force US-UE-Guaido, nous portons toute notre attention aux évolutions de l’expérience émancipatrice, qui se dit « socialiste », au Venezuela depuis Chavez.
Grâce à nos amis vénézuéliens en France, nous en avons eu des témoignages passionnants dans les années 2005/2008.
Nous suivons particulièrement les analyses précieuses de nos camarades du Parti communiste vénézuélien, à qui nous confirmons toute notre solidarité au moment où ils sont en première ligne, jusqu’à mettre en péril leur liberté et leur vie, face aux ultras-réactionnaires et aux fascistes. (http://pcf-smh.fr/PARTI-COMMUNISTE-... )
La « révolution » bolivarienne a représenté une avancée considérable pour les travailleurs et les pauvres au Venezuela. Mais elle n’a pas réussi à déposséder les capitalistes de l’essentiel du contrôle des moyens de production, ni à libérer réellement le pays de l’emprise des Etats-Unis via le pétrole. La mobilisation populaire a été très imparfaitement organisée dans des organisations révolutionnaires « socialistes ». Puissamment aidée par l’impérialisme, la bourgeoisie vénézuélienne a développé ses positions dans les institutions, même « bolivariennes », également entretenu le sabotage et la corruption.
Mais comment imaginer que liquider d’un seul trait, en éliminant l’héritier Maduro, les acquis de l’expérience bolivarienne de Chavez pourrait améliorer cette situation, si insatisfaisante soit-elle ? Avec nos camarades communistes vénézuéliens, dans une lutte des classes, crument violente au Venezuela, nous considérons que la défense des acquis socialistes et la mobilisation anti-impérialiste des travailleurs et des couches les plus pauvres sont les conditions de la relance du projet émancipateur lancé par Chavez et de son rayonnement en Amérique Latine et au-delà. Pour nous communistes, il n’y a pas à faire la fine bouche pour complaire à l’idéologie dominante en France.
Les attaques contre le Venezuela se complètent, politiques, diplomatiques, militaires. Les Etats-Unis de Trump, après Obama, mobilisent avec leurs vassaux dans la région. Mais ils savent que la pression militaire risque de réveiller l’engagement anti-impérialiste viscéral des masses latino-américaines.
Il n’y a pas un « mauvais gendarme du monde », Trump avec ses armes, et un « bon gendarme du monde », l’UE avec sa duplicité diplomatique. Ils sont parfaitement complices. Des idées, aussi modérées en apparence que dangereuses sur le fond, sont propagées en France, même à « gauche ». Il faudrait ouvrir des « médiations », des négociations entre les parties : cela signifierait ériger les complotistes et les félons au rang de dirigeants politiques représentatifs. Il faudrait que l’ONU organise des négociations de paix : cela signifie que l’on accepte une ingérence extérieure dans les affaires intérieures du Venezuela. La seule intervention concevable de l’ONU devrait être la condamnation des entreprises interventionnistes des Etats-Unis, de l’Allemagne et de la France, notamment, contre l’Etat vénézuélien.
A notre niveau, communistes, nous nous engageons à diffuser cette analyse et notre position dans notre parti et dans la vie politique et sociale. Nous les rendons publiques. Nous affirmons notre disponibilité à participer à des initiatives de condamnation de la tentative de déstabilisation du Venezuela.
PÉTITION : CONDAMNATION DE LA TENTATIVE DE COUP D’ETAT AU VENEZUELA ! - Pour que la France abandonne toute ingérence, avec ou sans l’UE, dans les affaires intérieures vénézuéliennes
- Pour que la France condamne la tentative de coup d’Etat contre le gouvernement légal et légitime du Venezuela
- Pour que la France intervienne immédiatement au Conseil de sécurité de l’ONU pour le respect de la souveraineté du peuple vénézuélien et contre l’intervention impérialiste.
PÉTITION AU MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES : POUR UNE CONDAMNATION DE LA TENTATIVE DE COUP D’ÉTAT AU VENEZUELA !