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Nouveaux prix du timbre : grave menace de déstructuration du courrier postal

octobre 2011, par Saint Martin d’Hères

Il y a peine plus d’un an (jusqu’au 1er juillet 2010), il fallait payer 56 centimes d’euro pour un courrier de moins de 20 grammes censé être distribué le lendemain (J+1).

Le 1er octobre 2011, la direction de La Poste a lancé, avec large publicité, un nouveau tarif, la « lettre verte » : 57 centimes d’euro pour une distribution en deux jours (J+2).

Plus cher, plus lent !

Entre temps, le tarif « normal » est passé successivement à 58 puis à 60 centimes d’euros.

Derrière cette politique tarifaire se cache un bouleversement du service public postal du courrier et l’abandon d’un élément social et économique absolument structurant pour notre pays : la possibilité pour tous d’envoyer du courrier du jour au lendemain sur tout le territoire français.

L’évolution prévue est vite comprise.

Il s’agit de segmenter l’activité pour faire plus d’argent tout en réduisant le service. Le PDG de La Poste ne cache pas ses ambitions. La lettre « verte » doit représenter les deux-tiers des volumes de courrier « d’ici trois à cinq ans ».

Le prix du timbre « normal » va s’envoler. L’élémentaire va devenir un service « spécial ».

La Poste va perdre sa compétence à acheminer le courrier au moindre coût du jour au lendemain. C’est déjà dans cet esprit que les centres de tri départementaux sont liquidés au profit de plates-formes régionales ultra automatisées, ultra coûteuses (pour l’instant c’est le service public et les agents qui payent les frais !) mais qui ne sont pas adaptées au J+1.

Les prétextes de la direction de La Poste pour amener son affaire sont risibles.

La lettre « verte », comme son nom l’indique, serait écologique. Vraiment original comme emballage publicitaire dans la période !

C’est se moquer du monde.

La fermeture des centres de tri, sans remonter à la fin du tri ambulant dans les trains, a accru considérablement le transport par camion. La pollution cumulée en gaz carbonique par La Poste a quasiment doublé en 10 ans…

La direction de La Poste annonce régulièrement elle-même le déclin du courrier papier mais, tous les ans, elle doit constater que les volumes de courrier baissent à peine, malgré internet et la « crise ».

Quant au résultat financier de La Poste, il va de mieux en mieux : 2 milliards d’euros d’excédent brut d’exploitation en 2010, 550 millions d’euros de bénéfice net. Au premier semestre 2011, l’excédent d’exploitation de la seule branche courrier a atteint 489 millions d’euros.

La création du nouveau timbre J+2 traduit la stratégie de déclin de l’entreprise publique qui a déjà conduit à des dizaines de milliers de suppressions d’emploi (11.000 en 2010) et à une dégradation sans précédent des conditions de travail et de rémunération des agents.

Un service moins bon, mais plus cher pour les usagers, pour plus de profits en fin de comptes pour les actionnaires privés qui feront main basse sur La Poste.

Voilà ce qui se cache derrière le nouveau timbre « vert ».

Nous demandons sa suppression, le retour du prix du timbre rouge à 57 centimes.

Au-delà, c’est un choix de société qui concerne le pays tout entier : défendons la norme de distribution, le moins cher possible, du courrier postal du jour au lendemain et les moyens, notamment humains, qu’il faut pour cela. C’est toujours structurant pour la vie du pays.

Refusons les règles du profit capitaliste et l’application des directives européennes de marchandisation.

Reconquérons le monopole public de La Poste.

Tout cela est de la responsabilité du gouvernement et sera le résultat de nos luttes convergentes, salariés de La Poste, des autres services publics, usagers en général.

Nous avons été des millions en 2009 à exprimer notre volonté de défendre le service public postal.

C’est une base pour la lutte avant comme après 2012.