Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
Accueil du site > Combattre l’Union Européenne du capital > Nous sommes solidaires du peuple grec !

Nous sommes solidaires du peuple grec !

mai 2010, par Saint Martin d’Hères

Nous souhaiterions nous associer à la pétition lancée par « l’Humanité » : « Il faut aider le peuple grec ». Mais en l’état, nous ne pouvons le faire. Explications.

De nombreux travailleurs français mesurent l’importance de la solidarité avec les travailleurs grecs contre la même politique qu’ils combattent dans les deux pays. Les communistes en premier et nous parmi eux.

Cependant, nous ne pouvons pas adhérer aux termes de la pétition de l’Huma. Pour trois raisons.

1 - Nous n’avons pas intérêt à propager d’illusions sur la Banque centrale européenne. La BCE, comme sa monnaie, l’euro, porte une grande part de responsabilité dans la « crise » grecque.

Elles sont totalement liées, dans leur conception même, aux politiques « néolibérales » qui sévissent dans les pays d’Europe. Dénonçons les aides de la BCE pour renflouer les banques et la spéculation, oui !

Mais ne laissons pas l’idée, comme le fait la pétition, que la BCE puisse, même hypothétiquement, aider la Grèce. Ne donnons pas une légitimité à cet instrument de la soumission des peuples !

2 - Les travailleurs grecs, nos camarades communistes grecs à leur avant-garde, affirment haut et fort : « nous ne paierons pas leur crise ». Ils ont raison.

Qui doit payer la « dette » de l’Etat grec ? Qui d’autres que ceux qui ont profité de la politique de gabegie des gouvernements successifs de droite et socio-démocrates, aggravée à la faveur de la « crise » !

On ne peut pas accepter l’idée que l’on va rembourser les spéculateurs, les usuriers, qui ont prêté pour que le gouvernement grec serve toujours plus les plus riches, les multinationales, les banques et les spéculateurs eux-mêmes (les emprunts servant à rembourser la dette antérieure et ses intérêts).

La pétition de l’Huma demande que la BCE prête à des taux plus avantageux pour rembourser la dette. Nous devrions demander que cette dette soit, en totalité ou en partie, par divers moyens (dont la dévaluation) annulée, aux frais, enfin, des profiteurs.

Sinon, le « maintien des acquis sociaux » est impossible. Les spéculateurs ne sont pas des entités abstraites, tout puissantes. 45% de la dette publique grecque est détenue par des banques grecques elles-mêmes ! Les Etats peuvent les frapper si les luttes des peuples les y contraignent.

3 – Nous ne pouvons pas confondre le développement, que nous souhaitons, de solidarités et de coopérations mutuellement avantageuses entre les nations européennes et l’UE.

L’UE, c’est tout le contraire. La nature de l’UE apparaît d’ailleurs de plus en plus clairement aux travailleurs de chaque pays !

L’UE est l’instrument aux mains du capital pour imposer sa loi aux peuples, nier les acquis démocratiques nationaux. La Grèce (après certains pays de l’est) est en passe de devenir un « protectorat » du capital européen.

L’UE est aussi un instrument pour jeter les peuples les uns contre les autres, les mettre en concurrence. On assiste aujourd’hui à une campagne de haine xénophobe dont elle est directement responsable : certains peuples paieraient pour les autres, les Grecs seraient des tricheurs, les Allemands des égoïstes etc.

La phrase de la pétition de l’Huma « l’UE et les Etats-membres doivent se mobiliser pour préserver les chances d’une Europe des peuples » est un contre-sens intégral et dangereux.

L’amitié entre les peuples, la reconquête du droit des peuples européens à disposer d’eux-mêmes passent par la bataille internationaliste contre l’UE, contre l’Euro, pays par pays.

C’est le signal que lancent les travailleurs grecs, après les victoires du NON à la constitution européenne en 2005 dans plusieurs pays.

En légitimant la BCE, le rôle tout puissant de l’UE, en admettant l’obligation de la Grèce de rembourser les spéculateurs, la pétition publiée dans l’Huma n’apporte pas un soutien véritable au peuple grec.

Le virage « pro-européen – pro-UE » de la direction de notre parti, avec le PGE, est de moins en moins tenable. Revenons aux positions justes que notre parti avait toujours défendues contre l’Europe supranationale du capital !

Dans ces termes là, alors oui, 3 fois oui, nous signerions et ferions signer la pétition de notre Huma !