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ANTIKOS BELLAS au nom du KKE : INTERVENTION MEETING INTERNATIONALISTE

janvier 2012, par Saint Martin d’Hères

Intervention du KKE (parti communiste grec) à la Fête Internationaliste de la Section de Saint-Martin-d’Hères du PCF

Chers camarades,

De la part du Comité Central et de la Section de Relations Internationales du KKE, nous voudrions vous remercier pour votre invitation.

Les développements aujourd’hui prouvent que le capitalisme qui traverse l’impérialisme, stade suprême de son évolution, torture des millions de travailleurs dans le monde entier, fait naître la pauvreté et le chômage et souffre de contradictions incurables.

Des contradictions qui se révèlent avec des crises circulaires mais aussi avec des guerres pour l’extension de l’activité des monopoles, le partage des marchés et le contrôle des sources de richesse.

Aujourd’hui, les causes de la crise sont un sujet primordial de la lutte politico-idéologique. Nous, communistes, avons à notre portée l’outil de la théorie Marxiste-léniniste pour analyser des phénomènes comme la crise.

Les vingt derniers années, les profits du capital en Grèce ont été très importants.

Cela est du à l’intensification du degré d’exploitation de la force ouvrière, qui a été obtenu à travers le gel des salaires et des retraites, la suppression de divers droits de travail, du droit à la Sécurité Sociale, des droits sociaux, surtout à travers le cadre des « restructurations capitalistes » et de la stratégie du capital promulguée par l’Union Européenne.

La conclusion à laquelle on arrive en étudiant ces développements est que le capitalisme n’est pas dangereux seulement dans la phase de la crise mais aussi dans la phase de croissance de l’économie où il y a une accumulation et une suraccumulation de capitaux. La situation de la classe ouvrière empire, la contradiction entre le capital et le travail s’accentue, l’anarchie de la production capitaliste se manifeste avec la perturbation des équilibres qui ont été formés dans la période précédente et l’économie va vers la crise.

La crise qui s’est manifestée en Grèce et dans les autres pays capitalistes simultanément, est une crise de suraccumulation de capital qui a sa base dans l’accentuation de la contradiction entre le caractère social de la production et l’appropriation de son résultat par les capitalistes.

La crise du capitalisme prouve les limites du système historiquement dépassé et c’est pour cela que ces défenseurs s’adonnent à une course pour déformer les réelles causes de la crise et tromper les travailleurs.

Dans ce but convergent l’ensemble des partis qui servent le système, les partis libéraux et sociaux-démocrates, les forces de l’opportunisme, au niveau national, au niveau européen à travers le PGE, (en Allemagne « Die Linke ») et au niveau international.

Le combat sur ces questions en Grèce est intense. Les forces du système soutiennent entre autres :

• La crise est provoquée par le « capitalisme néolibéral », par des politiques irresponsables et des élites économiques. (Programme électoral PGE en 2009, SYNASPISMOS/ SYRIZA)

• La crise est provoquée par le cadre insuffisamment régulateur, par le manque de contrôles, par les faiblesses du dogme économique néolibéral.

Il est évident que ces opinions-là, limitant la critique à la manière néolibérale de gestion, ont pour but d’innocenter le système et de cultiver des illusions comme quoi avec une autre gestion le capitalisme peut surmonter ses contradictions, chose impossible.

De même, la position qui caractérise la crise financière, de la crise de la dette est non fondée. Elle sous-estime et étouffe le fait que les conditions de la crise naissent dans le cœur du système, dans la sphère de la production, indépendamment d’où et comment se manifestent les symptômes.

Aujourd’hui il y a un besoin impératif d’un front puissant et d’une lutte sans relâche contre l’opportunisme et son expression organisée au niveau européen, le PGE, ce regroupement de partis qui est financé par l’UE impérialiste et lui prête serment d’allégeance.

Ce n’est pas seulement le fait que le PGE constitue un « levier d’intégration » des partis communistes- il parle d’un capitalisme « humanisé », « moral » cultivant des illusions sur une « meilleure » UE, laquelle il ne combat pas mais essaye de « corriger » alors qu’il reproduit la position bourgeoise de « la crise de la dette ».

En quelques mots, il suggère une gestion du capitalisme.

En Grèce il y a une grande confrontation idéologique-politique sur les déficits, la dette et la faillite.

Dès le début, le KKE a soutenu la position suivante : le peuple n’a aucune responsabilité pour la crise, les déficits et la dette, il ne doit pas les reconnaître et avec sa lutte il doit exiger que la ploutocratie qui les a provoqué paye.

Notre parti a prouvé par des indices précis que la dette qui aujourd’hui se nourrit par la crise capitaliste, est due à des causes précises qui incluent :

1.La gestion fiscale des gouvernements pour servir les besoins de la prospérité du capital

2.Les énormes dépenses en programmes d’armement et des missions de l’OTAN.

3.Les conséquences de l’intégration de l’économie grecque dans l’UE et la zone euro.

4.Les conditions de prêt (taux d’intérêt, durée, conditions de remboursements) qui ont empiré.

5.L’effet de la crise capitaliste sur l’économie grecque.

Comme sur le sujet des conséquences de la crise, le combat sur la voie à prendre pour sortir de cette situation est aussi dure. Le KKE mène ce combat contre les forces de l’opportunisme de droite mais aussi de gauche qui se « rencontrent » avec des groupuscules nationalistes.

Entre autres ils avancent :

•La sortie de l’Euro et le retour a la monnaie nationale.

•Un contrôle public du système banquier, renationalisation d’entreprises publiques, une restructuration productive, etc…

La monnaie nationale objectivement servira l’organisation capitaliste de l’économie ; de même pour toute entreprise nationalisée – par l’état capitaliste – qui objectivement fonctionnera avec des critères économiques privés dans l’intérêt de la classe dominante.

La question principale à laquelle il faut répondre n’est pas la monnaie mais le caractère du pouvoir que la classe ouvrière va instaurer, le caractère des relations de production dans le cadre de cette économie et de ce pouvoir.

La sortie de l’euro toute seule, sans la sortie simultanée de l’UE, cette union des impérialistes, et sans l’instauration du pouvoir et de l’économie populaire, ne consiste pas en développement « favorable » pour le peuple.

Encore plus il ne constitue pas une « étape » dans laquelle il y aura un gouvernement « transitoire » et laquelle rapprochera le socialisme-communisme.

Un tel gouvernement « transitoire » de Gauche ne peut pas prendre des mesures en faveur du peuple dans le cadre du système capitaliste.

Et supposons que, par exemple, en Grèce, les couches ouvrières et populaires se laissaient aller par les couches moyennes et supérieures qui, jusqu’à hier, constituaient l’allié privilégié de la ploutocratie et qu’avec le soutien de la classe bourgeoise ou une partie d’elle se formait un tel gouvernement.

Supposons que cette alliance ne serait pas dissoute devant la première discorde.

Supposons qu’elle maintiendrait sa cohésion devant les impasses et les contradictions aiguës du capital.

Laissons encore de côté toute l’expérience négative des « gouvernements de gauche » en Europe avec la participation des partis communistes, qui a conduit à l’écrasement du mouvement dans ces pays, déjà en mauvaise état à cette époque.

Quels armes utiliserait ce gouvernement de « gauche », des « amants » de l’UE et de ceux qui sont « contre le Mémorandum », comme ils se proclament eux-mêmes, pour convaincre Merkel et les autres gouvernements de l’UE d’accepter de porter atteinte aux intérêts des monopoles qu’ils représentent et pour réduire volontairement la dette ?

Et cela sans réaction de leur part, sans qu’ils déclarent la guerre au niveau politique, commerciale et économique à la Grèce et sans jeter celle-là hors de l’UE.

Avec quels moyens convaincrait-il le capital sans lui garantir ses profits et le bien-être de ses investissements ? Ferait-il des investissements publiques ? Dans quels secteurs et avec quels capitaux ? Y a-t-il aujourd’hui un secteur où les monopoles ne veulent pas s’infiltrer ? Comment un tel gouvernement ferait face à la concurrence des monopoles qui auraient en plus de leur propre force le soutien de l’UE ?

Toutes ces forces politques affirmant qu’un gouvernement qui servira les intérêts du peuple peut exister dans le cadre du pouvoir du capital doivent répondre à ces questions.

L’expérience montre que ces gouvernements n’ont jamais conduit au socialisme.

D’ailleurs, il n’existe aucune forme de pouvoir « transitoire ». Il peut y avoir des moments « transitoires » qui sont très brefs et qui ne constituent pas une étape.

Par conséquent, un pouvoir va être soit de la classe bourgeoise avec la propriété privée des moyens de production, soit de la classe ouvrière dans le cadre d’une économie centralisée avec les moyens de production socialisés.

En plus, la revendication pour « sortir de l’euro » n’est pas une revendication de rupture – tout au contraire, elle est portée par des parties de la classe bourgeoise. Par exemple, le président du MEDEF grec avait fait une proposition dans ce sens pour la Grèce.

Le mouvement populaire ne doit en aucun cas devenir la « queue » de la classe bourgeoise. Il ne faut pas qu’il se mette dans le camp de telle ou telle partie de la classe bourgeoise dans leur inter-concurrence en adoptant des revendications et des objectifs qui n’ont rien à voir avec ses intérêts. S’il fait cette erreur, il va être douloureusement vaincu.

• D’autres disent que la Grèce est sous occupation par le FMI et qu’on a besoin d’un front de libération contre l’occupant : La Grèce n’est pas un protectorat et ne se trouve pas sous occupation.

Elle est un pays capitaliste avec une position inférieure (par rapport aux autres et à cause de son niveau de développement) dans la chaîne impérialiste.

Elle a une classe bourgeoise puissante qui défend et protège ses intérêts en choisissant consciemment ses alliances avec l’UE, l’OTAN et le FMI, ayant pour but de garantir la continuation de son pouvoir et du système capitaliste.

De même, en France aussi il existe une classe bourgeoise puissante, clairement plus puissante que celle de la Grèce mais moins puissante que celle de l’Allemagne ou celle des États-Unis.

Mais cela ne veut pas dire que la France est dépendante de l’Allemagne ou des États-Unis. C’est normal qu’il y aient des relations de dépendance et d’inter-dépendance entre les économies capitalistes selon la puissance politique, économique et militaire dans la pyramide impérialiste.

Chers camarades,

Ces dernières années, des luttes très importantes ont été développées en Grèce et au premier rang se trouvent le KKE et le PAME, le pôle de classe au sein du mouvement ouvrier.

Le PAME rassemble des syndicats, des fédérations syndicales, des unions départementales, des syndicalistes ainsi que des comités de lutte sur une ligne de confrontation féroce avec la ploutocratie et les forces du syndicalisme patronale qui défendent l’UE et cultivent la collaboration des classes. PAME n’est pas en dehors des syndicats ; au contraire, il mène son action avec son propre agenda de lutte. Il mène son action parmi les ouvriers et dévoile le rôle des dirigeants syndicaux compromis avec le capitalisme.

Le PAME crée des comités de lutte dans les milieux de travail, développant son action avec des mobilisations, des tracts, en prenant des initiatives pour que l’ouvrier dans l’usine voit non seulement la position compromise des dirigeants du syndicalisme patronale mais aussi l’importance et les résultats du rassemblement sur des bases de classe contre la ploutocratie et le syndicalisme patronale.

De cette façon, la lutte des forces de classe ne se fait pas piéger par les directions syndicales mais construit une rassemblement de classe distincte. Il ne s’agit pas ici d’une division artificielle. Il existe depuis toujours deux lignes dans le mouvement ouvrier, l’une qui sert le capital et l’autre qui sert les ouvriers.

Le KKE, dans une situation comlexe, concentre ses forces sur l’organisation de la classe ouvrière dans les usines et il attire son attention sur la construction du Parti dans les milieux de travail et cela surtout par branche.

Il lutte pour la reconstruction du mouvement ouvrier afin que l’unité sur la base de classes se renforce, pour que l’action et l’orientation de lutte des syndicats s’améliorent de plus en plus et afin que le rapport de force change.

C’est vrai que la classe bourgeoise et ses représentants politiques sont très soucieux du cours, de l’orientation et de la stature de ce mouvement de masse et c’est pour cela qu’ils cherchent comment pièger l’indignation populaire dans des voies anodines pour le système, par exemple avec le soi-disant « mouvement de la place » (les « Indignés »).

En même temps, il y a des luttes très importantes qui se développent et qui montrent la voie. La lutte des sidérurgistes grecs qui sont en grève pour le 70ème jour consécutif en est l’exemple le plus glorieux.

Cette lutte est plus qu’une lutte des ouvriers de cette usine contre les licenciements et le changement des relations de travail. Elle symbolise la lutte de toute la classe ouvrière pour empêcher que la barbarie et le travail avec des conditions de « Moyen - Age » moderne l’emportent.

Il y a de plus en plus d’affrontements comme celle des sidérurgistes avec des licenciements, des ouvriers sans salaire depuis des mois, contre l’application du travail en temps partiel.

Et c’est certain que la même chose se passera ici en France avec une intensité supérieure. En tout cas, le plus important est que l’issue de cette bataille va être déterminée par la lutte dans les milieux de travail et non dans les places, comme soutenaient les « Indignés » et la classe bourgeoise avec eux. C’est grâce à cette orientation, qui a pour objectif le renversement du pouvoir des bourgeois, que le PAME joue un rôle d’avant-garde dans la lutte de classes en Grèce.

Un autre fait marquant de la période sont les provocations orchestrées, pour lesquelles le gouvernement grec est fortement responsable. Le pic de ces provocations a été l’attaque meurtrière aux cortèges du PAME le 20 Octobre 2011.

Notre parti continue les efforts pour l’intensification de la lutte des classes, pour le renversement du « nouveau » gouvernement antipopulaire qui a été crée par la collaboration des partis bourgeois - PASOK (socio-démocrates) et ND (libéraux) - et avec la participation des partis bourgeois et opportunistes plus petits.

Ce gouvernement est guidé dans son œuvre par l’UE et son objectif est d’appliquer les très dures mesures antipopulaires. Le KKE exige que des élections soient tenues immédiatement et appelle le peuple à se mettre à côté du parti de la classe ouvrière, à le renforcer encore plus pour changer le rapport de force, sans avoir des illusions que celui-ci peut changer à travers les élections.

La logique de « l’union de la gauche » et des soi-disant « fronts antilibéraux » a été sérieusement atteinte en Grèce, mais l’opportunisme persiste. Il persiste parce qu’il est simplement en train d’exécuter sa mission qui consiste à manipuler les forces populaires et à empêcher le peuple à faire des pas de radicalisation de sa conscience basé sur l’expérience existante de la lutte des classes.

Le KKE met en garde contre ces logiques fortement néfastes pour le mouvement communiste.

C’est à travers les rassemblements d’en bas qui se construisent avec l’initiative du PAME et des autres organisations de la classe ouvrière avec les travailleurs indépendants, les petits et moyens paysans, la jeunesse et les femmes, que le KKE révèle la cause politique et le vrai coupable pour cette situation en se basant sur les problèmes du peuple dans sa vie quotidienne.

Et c’est à travers ces rassemblements que notre Parti concentre des forces sociales pour l’alliance populaire ayant comme but de renverser le capitalisme.

Celle-ci est l’alliance dont on a besoin, et non pas une unité « de haut » avec l’opportunisme ayant pour objectif la diffusion du PC dans des schémas opportunistes, qui viseront à dissoudre le PC et le forcer à abandonner l’action à ses propres fins et sa mission, à savoir le renversement du pouvoir capitaliste et la construction du socialisme.

Le KKE, analysant les développements avec un critère de classe et de point de vue des intérêts ouvriers et populaires, met en garde contre les pièges que mettent aux peuples les forces opportunistes.

Le KKE appelle la classe ouvrière, les couches populaires et la jeunesse à ne faire aucune confiance à l’opportunisme, parce qu’il est un ennemi juré du mouvement communiste.

La proposition politique du KKE

Chers camarades,

Notre parti a déterminé que le changement révolutionnaire en Grèce va être de caractère socialiste en se basant sur une analyse marxiste-léniniste.

Pour le peuple, il n’y a qu’un seul choix servant ses intérêts : Pouvoir Populaire, désengagement de l’UE et l’OTAN, suppression de la dette, changement des relations sociales de propriété privée qui sont historiquement dépassées.

Propriété sociale sur les moyens de production essentiels et concentrés, coopératives de la petite et moyenne paysannerie et des travailleurs indépendants dans les secteurs ou le concentration est petite.

Planification centrale de l’économie pour que tous les moyens de production disponibles et la force ouvrière soient utilisés et pour que toute opportunité de coopération économique internationale sur la base de bénéfices mutuels soit saisie.

Le gouvernement, en tant qu’instrument du pouvoir populaire, sera obligé à garantir la participation du peuple dans la construction du socialisme, à soutenir le mouvement populaire et à être soutenu et être contrôlé par celui-ci à travers des nouvelles institutions de contrôle ouvrier et social.