Il arrive que plus les mensonges et les chiffres soient gros, moins on en prenne facilement la mesure, quand il s’agit de milliards.
20 milliards d’euros : C’est par exemple le montant du déficit fabriqué de la sécurité sociale, toutes branches réunies. Ou bien, cela représente l’équivalent des salaires annuels de 800.000 salariés au SMIC.
Où va aller l’argent pris sur les salariés ? A la « compétitivité », à « l’emploi » affirme le gouvernement. Aux profits et à la finance pouvons-nous facilement démontrer !
Ayons en tête que rien que les firmes du CAC 40 ont mis de côté 80 milliards d’euros de profits en 2012 dont 40 milliards ont été déjà été dilapidés en dividendes à leurs actionnaires…
Peugeot-Citroën va liquider 8000 emplois en fermant l’usine d’Aulnay et en réduisant la production à Rennes. Avec le CICE, le gouvernement récompense PSA de plus de 100 millions d’euros.
Spécialistes des bas salaires et des conditions de travail les plus dures, les groupes du commerce et de la distribution, dont 90% des salariés sont payés en dessous de 2,5 fois le SMIC, vont récolter 3,7 milliards d’euros du pactole. Ainsi le groupe Carrefour, entre 115 et 180 millions d’euros selon les économistes, le groupe Casino entre 79 et 126 millions d’euros par an. Des emplois à la clé ? Mon œil ! Pas plus que dans les banques qui multiplient les plans de suppressions d’emploi !
La Poste va récupérer 270 millions d’euros. Son actionnaire principal et bienfaiteur, l’Etat, le subventionne grassement mais encourage son PDG à supprimer encore entre 5.000 et 10.000 emplois par an en 2013, 2014 et 2015. Même logique à EDF ou GDF-Suez !
Il faut souligner encore que les bénéfices du « CICE » pour les grands groupes vont au-delà des sommes calculées par rapport à leurs effectifs. Ils vont pouvoir exercer encore une pression supplémentaire sur leurs sous-traitants et les PME.
Ni pour l’emploi, ni pour les salaires, ni pour la recherche, ni pour le service rendu : le CISE va aller directement dans la poche des profiteurs. Le Medef, l’UE se réjouissent !
Il est inconcevable que cette mesure ait soulevé pour l’instant aussi peu de d’opposition. Communistes, dans cette année de transition avant sa mise en œuvre totale, nous proposons de s’en emparer massivement pour la faire annuler.
Avec le démantèlement du code du travail (ANI), avant la nouvelle remise en cause programmée des retraites, ce « Crédit d’impôt aux patronat » constitue un des points centraux de la riposte globale que nous proposons contre la politique d’austérité au service du capital et de l’UE.
Le 1er mai, allons-y en masse à l’appel des organisations syndicales ! Le désenchantement électoral passé, les combinaisons politiciennes disqualifiées, travailleurs, misons sur la lutte, sur notre propre action ! Par millions, et ça comptera !
Exemple de profiteurs (directs) du CICE (source : Les Echos du 23 janvier 2013)
Vinci : 189 millions d’euros par an
Carrefour : 180 millions
France-Télécom : 158 millions
Bouygues : 87 millions
Véolia ; 107 millions
PSA : 100 millions
Sanofi : 47 millions
BNP-Parisbas : 59 millions