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Le Parti communiste de Moldavie (PCM) reste la première force politique du pays, avec 40% des voix, lors des législatives anticipées du 28 novembre

novembre 2010, par Saint Martin d’Hères

Ces élections législatives anticipées du 28 novembre devaient sortir la Moldavie de l’impasse constitutionnelle dans laquelle elle est plongée depuis l’an dernier, sans majorité parlementaire claire ni président légitime. Les résultats du scrutin semblent l’y plonger encore plus profondément.

En effet, depuis les dernières législatives de 2009, la Moldavie est dans une véritable impasse constitutionnelle. Le président de la république est élu dans cette ex-république soviétique au scrutin indirect, avec les voix d’au moins les 3/5èmes du Parlement.

Or, depuis juillet 2009, le pays est divisé en deux blocs de taille équivalente, sans aucun dialogue possible : d’un côté le Parti communiste de Moldavie, premier parti politique du pays mais avec seulement 48 sièges, et hostile à l’intégration européenne ; de l’autre, « l’Alliance pour l’intégration européenne », pro-européenne mais aussi favorable au rattachement avec la Roumanie, composée des Partis libéraux, démocrates, libéraux-démocrates et nationalistes (« Notre Moldavie »), et occupant 53 sièges.

Jusqu’ici, aucun des deux blocs n’avait la majorité qualifiée de 61 sièges pour élire leur président.

Et le cartel pro-européen avait essuyé un cuisant revers en septembre 2010, dans le cadre du référendum constitutionnel qu’il avait organisé pour entériner l’élection du président au suffrage direct, pensant en profiter pour court-circuiter l’opposition communiste et élire un président pro-européen.

La majorité des Moldaves a alors massivement écouté l’appel au boycott lancé par le Parti communiste.Avec la participation de seulement 30% des Moldaves, celui-ci a été déclaré invalide. Et le président libéral Mihai Ghimpu a dû donc dissoudre le Parlement et appeler la tenue de législatives anticipées, ce dimanche 28 novembre.

Les communistes restent première force politique du pays : « une victoire que beaucoup nous envient », pour le secrétaire-général du PC

Les sondages prévoyaient la déroute du Parti communiste, qui aurait même dû perdre sa place de première force politique du pays, et le triomphe de l’Alliance pro-européenne qui aurait obtenu largement la majorité qualifiée parlementaire requise.

Or, si la situation est tout aussi incertaine quant à la sortie de l’impasse constitutionnelle, une seule chose est sûre : le Parti communiste reste, de loin, la première force politique du pays.Il conserve, par ses seules forces, 42 sièges et obtient près de 40% des voix. Le secrétaire-général Vladimir Voronin pouvait légitimement parler « d’une victoire que bien des partis peuvent nous envier ».

Car, en effet, du côté de l’alliance pro-européenne, il y a plus de perdants que de gagnants. Non seulement l’alliance a échoué dans son objectif, celui d’obtenir les 61 sièges nécessaires pour élire un président pro-européen, mais hormis le Parti libéral-démocrate soutenu à coups de propagande médiatique, les deux autres partis-phares de la coalition sont en net recul : le Parti libéral perd 3 sièges et descend sous la barre des 10% tandis que le Parti nationaliste « Notre Moldavie » s’effondre avec 2% des voix et disparaît du Parlement.

L’échec de la campagne anti-communiste et pro-européenne menée par la « Sainte-alliance » pour l’intégration européenne

Ces résultats marquent donc l’échec de la stratégie de la « Sainte-alliance », sur ses versants anti-communiste et pro-européen.

Sur la ligne anti-communiste qui l’a mené jusqu’à menacer d’interdire du Parti communiste en mai dernier, l’Alliance butte sur ce que représente le Parti communiste dans la population, et tant le référendum constitutionnel que le résultat de ces législatives en prouvent la persistance.

Sur la ligne pro-européenne, la présentation idyllique d’une Union européenne comme ultime bouée de sauvetage face à l’urgence de la situation sociale et économique du pays a pris du plomb dans l’aile. La piqûre d’austérité et la mise sous tutelle qu’a dû subir le voisin roumain,membre depuis 2004 de l’Union Européenne, a refroidi les ardeurs de certaines couches de la société moldave.

Il ne fait aucun doute que l’offensive anti-communiste et pro-européenne va redoubler dans les prochaines semaines, profitant de la paralysie politique du pays. Qu’elle peut signifier de nouvelles menaces d’interdiction du Parti communiste de Moldavie.

Mais avec le soutien populaire massif dont bénéficie le Parti, premier parti du pays, et la solidarité internationale exprimée par les communistes du monde entier, le Parti communiste de Moldavie résistera à ces menaces et se renforcera à l’avenir pour offrir une autre perspective au peuple moldave que celle de l’adhésion à cette machine à broyer les peuples qu’est l’Union Européenne !