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Le Parti Communiste Russe, KPRF, conteste des « élections illégitimes » et soutient les luttes populaires pour de nouvelles élections transparentes

décembre 2011, par Saint Martin d’Hères

Alors que le régime de Poutine est affaibli et délégitimé, le Parti Communiste de la Fédération de Russie organise la riposte.

Article BL pour http://solidarite-internationale-pc...

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté hier et aujourd’hui, 9 et 10 décembre 2011, dans plusieurs grandes villes de Russie pour protester contre les fraudes massives qui ont été observées au cours des élections législatives de dimanche dernier.

Alors que le Comité Central aux Élections s’apprête à proclamer les résultats officiels des élections législatives, donnant à Russie Unie, le parti de Poutine et des oligarques, près de la moitié des voix et une majorité absolue à la Douma, le peuple russe a massivement manifesté sa colère.

A l’appel de divers collectifs d’opposition, ou à l’initiative des citoyens eux-mêmes, ils ont été plusieurs dizaines de milliers à braver le froid et la répression policière pour porter leurs justes revendications.

Les manifestants réclament la tenue de nouvelles élections et la libération de toutes les personnes emprisonnées depuis dimanche.

De tous les partis représentés au Parlement, le Parti Communiste de la Fédération de Russie a été le seul à prendre le parti du peuple dans la lutte qui s’est engagée, montrant par là le degré d’allégeance au pouvoir oligarchique, et désormais ouvertement dictatorial, de Vladimir Poutine des soi-disant partis « d’opposition » pilotés par le Kremlin (le parti de centre-gauche Russie Juste et le parti d’extrême-droite LDPR).

D’après un observatoire « indépendant », mais réputé proche des partis libéraux, les résultats réels des élections de dimanche donneraient au KPRF environ 25% des voix, talonnant Russie Unie qui n’aurait qu’un point d’avance.

Plus que jamais, le KPRF apparaît comme le grand vainqueur de cette élection et s’engage dans la lutte historique qui débute contre la dictature et le régime oligarchique.

Le secrétaire général du Parti, Guennadi Ziouganov, a d’ores et déjà refusé de reconnaître les résultats de ces élections, les qualifiant d’ « illégitimes, tant du point de vue moral que du point de vue politique ».

Les brigades d’observateurs mises en place par le Parti ont pu mettre en évidence l’étendue des fraudes auxquelles ont donné lieu ces élections, parfois au péril de leur vie, comme l’illustre le destin tragique du camarade Sergueï Mikhailovitch Babenko, de Krasnodar, battu à mort par les responsables d’un bureau de vote dont il avait dénoncé les fraudes.

Le KPRF entend s’appuyer sur la légitimité que lui confèrent ses succès électoraux, notamment dans les grandes villes, pour organiser les luttes.

Le Parti a appelé à une grande marche le 18 décembre qui, partant de la place Pouchkine à Moscou, aura pour destination la place Loubianka, siège du FSB, principal organe de la répression policière.

Face au risque de montée des tensions et de la violence du régime, un scénario révolutionnaire est de plus en plus plausible.

Devant les incertitudes que réservent les temps à venir, le vice-président du Comité Central Ivan Melnikov a été particulièrement clair :« La protestation du peuple russe est une affaire intérieure ».

Si le peuple russe entend mener à bien sa lutte pour la liberté et la dignité, il ne tolérera aucune ingérence de l’impérialisme occidental. Répondant aux insinuations du président géorgien Mikheil Saakachvili, Ivan Melnikov a mis en garde : « Ce qui se passe actuellement en Russie ne concerne ni M. Saakachvili, ni ses idoles de l’administration américaine ».