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La résistance hondurienne dans la rue pour le premier anniversaire du coup d’Etat

juin 2010, par Saint Martin d’Hères

Près de 10 000 manifestants à Tegucigalpa ce lundi 28 juin.

Avec des mobilisations dans tout le pays, le Front national de résistance populaire (FNRP) a commémoré hier le premier anniversaire de la destitution de Manuel Zelaya et de son remplacement par Roberto Micheletti à la Présidence de la République, le 28 juin 2009.

Samedi, des centaines de véhicules sont partis de Planeta Zipango [L’université nationale autonome] traversant le Périphérique et le boulevard des Forces armées, et ont réalisé dans la soirée une marche aux flambeaux puis une veillée dans le parc La Merced. Ils y ont placé sur le sol des croix blanches de papier avec les noms de 77 personnes qui seraient mortes dans la lutte menée cette année.

Lundi dernier, des actions se sont tenues dans les grandes villes ainsi que dans la capitale, le point de départ étant les environs de la colonie Villanueva, où à 9h du matin, la manifestation a commencé par un sit-in.

A 10h30, ils ont commencé à se déplacer en direction de la « Place Colprosumah », située derrière la Résidence présidentielle, où ils sont restés une heure.

Par la suite, ils s’orientèrent vers le centre de Tegucigalpa, terminant la marche devant les marches du Congrès National, où les manifestants ont entonné l’Hymne national, les dirigeants prononcé leurs discours et lu une carte envoyée au FNRP par Zelaya, depuis la République Dominicaine.

Le coordinateur du FNRP, Juan Barahona, a fait remarquer que la mobilisation a été énorme, qui ont participé plusieurs milliers de personnes, et que cela répond aux attentes.

« La Résistance n’est pas simplement une organisation, c’est tout un peuple qui s’oppose à ce qui s’est passé le 28 juin de l’an dernier », a déclaré Barahona.

« Ce peuple demande et exige une Assemblée Nationale Constitutante pour une nouvelle Constitution de la République et le retour au Honduras de l’ancien président Zelaya Rosales », a-t-il affirmé.

La lettre de Zelaya

Les dirigeants des centrales syndicales ont participé à la mobilisaiton, lors de laquelle l’avocat Rasel Tomé a lu la lettre de Zelaya.

« Aujourd’hui les faits ’ex-post coup d’Etat’ confirment ce que nous soupçionnions ; les Etats-Unis (USA) étaient derrière le coup d’Etat », est-il dit dans sa déclaration.

« Dès le début de cette tragédie et de ce bond en arrière, le Département d’Etat a nié tout lien avec le coup d’Etat, y compris l’Ambassade américaine qui a exprimé sa condamnation, aujourd’hui on sait tout, tout indique que le coup d’Etat a été planifié sur la base militaire de Palmerola (…) par le Commandement-Sud des Etats-Unis et exécutés bêtement par des honduriens mal-intentionnés ».

Il soutient que les causes du renversement se trouvent dans « le changement dans les accords qui garantissaient des profits indûs aux multi-nationales pétrolières » et « le projet de reprise de contrôle de la base militaire de Palmerola, pour en faire d’un aéroport militaire un aéroport civil, pour les échanges commerciaux et le transport de passagers. »

C’est également en 2006 « que l’on a changé la politique monétaire ainsi que la politique salariale, avec des aides au transport et de meilleurs salaires pour les ouvriers, en contradiction avec les politiques restrictives du Fonds monétaire international (FMI) ».

« En 2007 et 2008, a été signé le Traité d’association avec Petrocaribe et avec les pays socialistes, avec l’adhésion à l’ALBA », et « en 2009, à l’Assemblée de l’Organisation des Etats américains, organisée à San Pedro Sula, on a réussi à révoquer les décrets d’expulsion de Cuba de l’OEA datant de 1962 ».

Zelaya a appelé la Résistance et le Parti Libéral « à maintenir leur unité et à poursuivre la collecte de signatures pour l’Assemblée nationale constituante et mon retour au Honduras ».

« Aujourd’hui plus que jamais, nous devons être tous debout pour soutenir la Commission Vérité constituée par la Plate-forme des droits de l’Homme ».

« La seule issue pour le Honduras est un nouveau consensus en faveur du dialogue politique, pour que le peuple convoque la constituante, nous n’avons pas besoin que le gouvernement le fasse. »

« Que tant de crimes ne restent pas impunis, ni la rupture avec la démocratie, ni le coup d’Etat ni le putschiste qui l’a mené ».

« On obtiendra la reconnaissance internationale, seulement si on revient à la paix et à la démocratie et après 365 jours de souffrance, avec le retour de la barbarie et de la violence, je reste ferme et prêt à lutter jusqu’à la mort », conclut Zelaya Rosales.

(Article de la Tribuna – quotidien hondurien)