Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
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Assez d’instrumentalisation politique des problèmes des Roms ( et non « du » problème) !

octobre 2013, par Saint Martin d’Hères

Les Roms seraient entre 15.000 et 20.000 en France, sur 66 millions d’habitants. Ils sont de nationalité roumaine, bulgare, slovaque, croate… Il n’y a aucune raison de les différencier des autres étrangers présents en France, aucune sauf la discrimination intolérable qu’ils subissent dans leur pays d’origine.

Venant de pays membres de l’Union européenne, ils ont le droit de circuler dans l’UE et de venir en France. Comme les enfants de tous les résidents en France, leurs enfants doivent pouvoir être scolarisés. Cela s’appelle l’obligation scolaire. Comme pour tous les résidents en France, la collectivité ne peut accepter des conditions de logement indignes. De la même façon, comme tous les résidents en France, ils doivent être sanctionnés s’ils enfreignent la Loi.

Il n’y a qu’une seule raison de différencier les Roms de leurs compatriotes : ils sont confrontés collectivement, à cause de leur origine ethnique, à un régime de discrimination systématique dans leur pays d’origine depuis la restauration du capitalisme en Europe de l’est (cf photo de la La cité Lunik Ix à Kosice en Slovaquie, transformée en ghetto après 1989). Ségrégation sociale et spatiale, véritable ghettoïsation, exclusion de l’emploi, de l’école, des services publics, tel est le sort, intolérable, d’une large partie d’entre eux à la périphérie de l’UE.

Notre peuple, les autorités françaises, même les donneurs de leçons de droits de l’Homme, ne peuvent pas fermer les yeux sur cette réalité.

Au lieu de cela, nous assistons depuis des mois à une écœurante exploitation politicienne des problèmes, réels, dont les Roms présents en France sont les premières victimes.

Différents, fragilisés socialement, si exposés, si isolés, pour la plupart, ils sont le bouc émissaire idéal, un bon sujet médiatique explosif pour tenter de mettre au second plan, avant les élections, les dégâts des politiques économiques et sociales menées par les gouvernements successifs. Egalement pour entretenir et insuffler des réflexes racistes généraux.

Chacun joue sa partition dans ce débat de diversion.

La pire est celle de ceux qui, tel l’apprenti sorcier Manuel Valls, tutoient la xénophobie en théorisant sur l’impossibilité des Roms à s’intégrer en France. En reprenant la thématique récurrente de certains politiciens sarkozistes, Valls joue-t-il pour préparer sa propre carrière ou pour racoler à droite pour le gouvernement ? Peu importe, ces propos sont inacceptables.

La partition de certains contradicteurs de Valls rentre malheureusement dans le même jeu politicien, consciemment ou non. En condamnant médiatiquement son collègue Valls, la ministre EELV Cécile Duflot, si docile à la politique antisociale du gouvernement, parvient à s’illustrer « à gauche » à peu de prix. Ce faisant, elle sert aussi de bonne conscience au gouvernement, Ayrault jouant la modération au centre. Mélenchon affirme que Valls est « contaminé par Le Pen », espérant toujours que l’outrance lui profitera, que Valls et Le Pen pourront lui servir de faire-valoir dans « l’électorat de gauche ».

Une seule position Communistes

Elle doit consister à considérer les Roms comme des résidents en France comme les autres, donc à répondre aux situations de détresse de nombreux d’entre eux exactement comme la nation doit le faire pour tout autre être humain sur son sol. Dans tous les cas, il faut éradiquer les bidonvilles, ceux d’aujourd’hui comme ceux d’hier, combattre l’illettrisme, ouvrir l’accès aux soins, prévenir et punir la délinquance etc.

Nous appelons également à intervenir pour que le gouvernement français condamne officiellement les politiques de ségrégation racistes à l’encontre des Roms exercés par plusieurs régimes de pays d’Europe de l’est et à les sanctionner.

Nous ne tolérons pas et condamnons toute instrumentalisation politicienne des problèmes des Roms, aucun calcul politicien autour du racisme n’est acceptable !