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Un responsable du Parti communiste d’Ukraine assassiné : terreur, répression, avant l’interdiction du Parti

juillet 2014, par Saint Martin d’Hères

On apprend dans un communiqué de presse du Parti communiste d’Ukraine le fait suivant : Le corps mutilé de Vyacheslav Mikhalovitch Kovshun a été retrouvé mardi 22 juillet gisant dans une mare de sang, avec des marques de blessures au thorax et aux jambes et de blessures par balle.

Il a été torturé à mort. Il se trouvait à un barrage de l’armée ukrainienne près du village de Luzkhi dans l’est du pays.

Vyacheslav Kovshun était responsable de l’organisation du Parti communiste d’Ukraine dans la localité de Glinki et conseiller de la communauté de communes de Kumachovskiy.

Il avait reçu plusieurs menaces anticommunistes à son domicile qu’il n’a pas voulu prendre au sérieux. Les organisations locales et nationale du Parti communiste d’Ukraine ont rendu hommage à leur camarade, âgé de 58 ans, adressé leurs condoléances à sa famille. Elles exigent l’application de la Loi et le lancement de poursuites pénales contre les assassins, ce qui n’a pas encore eu lieu.

On apprend également dans des dépêches de presse internationales que le processus d’interdiction du Parti communiste d’Ukraine s’accélère.

Les députés communistes frappés en pleine séance du « parlement » ukrainien

Ce même 22 juillet, selon la radio gouvernementale, la « Rada », chambre des députés, a adopté un changement rétroactif du règlement intérieur destiné à dissoudre le groupe communiste. Le Parti communiste d’Ukraine avait obtenu 13 % des voix aux élections de 2012.

Les intimidations et agressions physiques des responsables communistes se multiplient, au sein même de l’Assemblée, venant notamment du Parti néonazi Svoboda, composante du nouveau pouvoir ukrainien.

La dissolution du groupe communiste devrait devenir effective jeudi 23 juillet. Le « président » de la chambre, Turtchinov, s’est réjoui « d’accomplir cette tâche historique » et a déclaré : « il ne reste plus que quelques heures à supporter ce groupe ».

En même temps, les lois sont modifiées pour donner un semblant de légalité à l’interdiction totale du Parti communiste d’Ukraine. Il sera probablement interdit pour « activités anti-ukrainiennes » et soutien aux séparatistes de l’est du pays.

Le prétexte est inventé. Il se trouve que le KPU a toujours défendu l’unité du pays et une évolution fédéraliste. Les causes profondes sont à trouver ailleurs, dans le rejet absolu par le nouveau régime de la seule force d’opposition nationale sérieuse et représentative, de la seule force politique qui :

- Condamne le choix de l’action militaire dans l’est du pays.

- Dénonce et combat aussi l’aggravation de la politique de casse sociale et le plan de privatisations, d’ampleur inédite, décidés par le pouvoir.

-  Continue à dénoncer l’accord économique avec l’Union européenne et à exiger l’organisation d’un référendum sur son adoption.

-  S’oppose résolument au fascisme, a demandé la condamnation des fauteurs du massacre d’Odessa.

Les partis fascistes, qui disposent de toute latitude d’action et de l’impunité, développent une hystérie anticommuniste dans un climat de haine et d’intimidation tout azimut, pour mieux servir cette politique.

Ce qui se passe dans l’ensemble de l’Ukraine est d’une extrême gravité.

Communistes français nous adressons notre soutien total et l’expression de notre solidarité à nos camarades ukrainiens.

Leur secrétaire général, Petro Symonenko était en visite en juin dernier en France pour expliquer la situation et ses inquiétudes à la direction du PCF.

Aucune tolérance n’est possible devant l’avènement d’une dictature et l’arrivée au pouvoir de groupes fascistes. Les faits sont d’autant plus établis qu’ils sont revendiqués par leurs auteurs.

Aussi, nous appelons les communistes, et par-delà tous les antifascistes et les démocrates, à demander au ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius et au Président de la République, François Hollande,

- d’émettre une protestation internationale solennelle devant les crimes anticommunistes en Ukraine et la présence fasciste dans le gouvernement de ce pays

-  d’envisager des sanctions politiques et économiques à l’encontre du régime ukrainien

- d’exclure de mettre à l’ordre du jour du Parlement en France la ratification de l’accord UE/Ukraine, signé, en Ukraine, par des représentants illégitimes.

Cette exigence peut et doit être déclinée localement, par exemple dans les municipalités.

Le fascisme ne passera pas !