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Ana Olivera, dirigeante du Parti Communiste d’Uruguay, élue à la tête de la mairie de Montevideo

mai 2010, par Saint Martin d’Hères

Ana Olivera, dirigeante du Parti Communiste d’Uruguay (PCU) est depuis dimanche dernier la nouvelle mairesse de Montevideo.

Pour la première fois de son histoire, Montevideo, qui concentre la moitié de la population et de l’activité économique de ce pays de 3,5 millions d’habitants, sera gouverné par une femme, et surtout par une communiste.

Candidate du Frente Amplio (front large) – coalition électorale de partis de gauche respectant l’autonomie des partis y adhérant – elle a récolté 44% des voix devançant largement le candidat du Parti national (15%) et du Parti colorado (14%).

Ana Olivera, 56 ans, professeur de français à l’origine, a subi la répression en tant que militante communiste sous la dictature et a été contrainte à l’exil, d’abord à Cuba puis en France.

Membre du Comité Central et du Comité Exécutif du PCU depuis 1992, elle a déjà participé à l’exécutif de Montevideo de 1995 à 2005 avant d’accéder à une responsabilité de Sous-secrétaire au développement social sous le premier gouvernement de gauche du pays, celui de Tabaré Vazquez entre 2005 et 2009.

Alors que Pepe Mujica, nouveau président élu de l’Uruguay, lui avait proposé le poste de ministre au Développement social dans son nouveau gouvernement, le consensus existant parmi les militants de base de Montevideo du PCU et du Frente amplio l’a propulsé comme candidate du Parti et du Front pour les municipales.

Reconnue comme une militante de terrain, connaisseuse des quartiers et de la vie associative de la ville, tout comme une élue compétente, elle a tenu à remercier les couches populaires qui l’ont élue : « la seule chose qui nous anime, c’est de chercher le bonheur des nôtres (nuestra gente) ».

Elle a déclaré déjà vouloir développer et améliorer le système de transports publics ainsi que de collecte des déchets tout en s’insérant dans une continuité historique après 20 ans de gestion municipale du Frente Amplio : « Cela ne veut pas dire que nous sommes en désaccord avec ceux qui nous ont précédé à la Mairie, en tant que représentants du Frente Amplio, et dont nous sommes fiers ».

Après son élection, Ana Olivera a reçu l’hommage chaleureux de l’ancien président de la République de 2005 à 2009, Tabaré Vazquez, premier président de gauche de l’histoire de la république uruguayenne : « Ana vit avec le même respect, la même confiance et la même affection qu’elle a mis dans son engagement politique, son activité d’enseignante et son choix de vie. Ana fut pendant longtemps une travailleuse de l’ombre essentielle. Elle le fit avec le naturel et la simplicité des grands, sans aspirer à la notoriété ni rien demander en retour. Les responsabilités institutionnelles qu’elle exerça auparavant au gouvernement départemental de Montevideo et ensuite au gouvernement central furent dans le même temps une reconnaissance et un défi dont les résultats sont désormais visibles ».

Marina Arizmendi, ancienne ministre du développement social et ancienne secrétaire du PCU a rappelé, elle, l’engagement d’une amie, d’une camarade et d’une dirigeante communiste : « J’ai connu Anna de retour de son exil, nous vendions toutes deux des vêtements puis des cosmétiques pour que nos enfants puissent manger. Toutes deux étions bien d’accord sur un point : comme vendeuses, nous étions plutôt catastrophiques ! Je savais qu’elle venait de France et que mes amis, qui avaient souffert à ses côtés à l’étranger, l’appréciaient beaucoup. Ensuite, j’ai pu être témoin de sa lutte incessante au 10 (siège du PCU) pour que le Parti comprenne l’importante du travail de terrain, des organisations de base, choses que l’on considérait alors comme de second ordre ».

Nous, communistes français, ne pouvons que saluer cette nouvelle victoire des communistes et des progressistes en Amérique Latine !

Article d’AC, réalisé notamment à partir des communiqués des PC Argentins et Vénézueliens. Le 17 mai 2010.