Parti Communiste Français Section de Saint-Martin d’Hères
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14 juillet 2010 : un défilé indigne de notre nation et de notre fête nationale

juillet 2010, par Saint Martin d’Hères

Rappelons d’abord que le 14 juillet, c’est la fête nationale, ce n’est pas la fête de l’armée. Le peuple français commémore la prise de la Bastille, sa victoire sur la tyrannie. La participation de l’armée ne se comprend que comme celle de l’armée de la Nation, celle qui a repoussé les envahisseurs à Valmy en 1792.

Le caractère militariste du défilé sur les Champs Elysées est étranger à l’esprit de notre Fête nationale.

Ce détournement politique ne date pas d’aujourd’hui. Mais le pouvoir le confirme et l’aggrave, de plusieurs façons.

Ainsi, le 45ème soldat français tué en Afghanistan est à peine enterré que Sarkozy réaffirme pour ce 14 juillet la poursuite de la participation française à la guerre américaine d’occupation à des milliers de kilomètres du pays que notre armée est censé défendre. Afghanistan, Abu Dhabi, Djibouti… : les soldats français n’ont rien à y faire pour le compte du peuple français.

Comme en Afrique !

La revue de 2010 a été marquée par la participation de soldats de 13 anciennes colonies d’Afrique, « indépendantes » depuis 50 ans.

Ce n’est pas la première fois que des armées étrangères marchent sur les Champs Elysées, un 14 juillet. C’est toujours aussi injustifiable.

Sans revenir aux sombres années 40, Mitterrand a inauguré cette campagne idéologique en faisant défiler le 14 juillet 1994 le kommando germano-français de l’Eurokorps, ces « troupes de projection » destinées à faire la guerre partout dans le monde.

Faire accepter à notre pays de lourds sacrifices financiers pour une armée impérialiste européenne, alignée sur l’OTAN, étrangère à l’intérêt national était et reste l’objectif.

Cette année, le scandale n’est pas de la même nature.

Des dizaines de milliers de soldats des anciennes colonies, enrôlés, sont morts pour la France, dans des guerres qui n’étaient pas les leurs.

Les survivants auront dû attendre seulement cette année pour pouvoir toucher des pensions équivalentes à leurs frères d’armes français.

Les peuples africains n’ont aucune raison de commémorer les guerres de l’ancienne puissance coloniale en laissant défiler leurs armées avec son armée, rappelant cette période sinistre.

Les armées en question sont par ailleurs loin de représenter ces peuples, comme le soulignent des progressistes africains. Garde prétorienne des dictateurs locaux dans nombre de cas, elles se sont rendues coupables de multiples exactions contre leur propre population. Elles sont un symbole de l’ordre politique néfaste entretenu depuis les indépendances.

Mais le président français invite à les voir et les complimenter.

La prétention néocolonialiste du pouvoir et des milieux d’affaires qu’il représente, la volonté d’entretenir des liens malsains avec les dictatures africaines sont manifestes en ce jour.

Cette politique est dangereuse pour l’avenir des relations entre le peuple français et les peuples africains qui aspirent toujours plus fortement à la paix, au développement et à la démocratie.

Cette nouvelle instrumentalisation politique de la Fête nationale est indigne.